Si vous suivez le monde de la guitare sur Internet, vous connaissez forcément Laura Cox, figure majeure de Youtube, visionnée quelques 90 millions de fois et qui compte plus de 380 000 abonnés à sa chaine ! L'étoile montante de la guitare n'en est pas restée là et a fondé, avec l'aide de son acolyte Mathieu Albiac, un véritable groupe classic-rock avec lequel elle vient de publier "Burning Bright", un deuxième album plus personnel et abouti qui fait suite au succès d'un "Hard Blues Shot" plus brut de décoffrage. En promotion au showroom de Gibson pour parler de ce nouvel album, Laura est revenue avec nous sur sa carrière, son amour de la guitare, le matériel qu'elle utilise et les projets de son groupe.

© Adam Kennedy

Bonjour Laura. Avant de jouer en groupe, tu t'es fait massivement connaitre sur Youtube. D'où t'es venue l'idée de lancer ta chaine sur la toile il y a plus de 10 ans et comment une jeune fille de ta génération s'est passionnée à l'époque pour la guitare, le classic-rock et le hard rock ? 

Laura Cox : J'ai sans doute commencé la guitare car mon père écoutait beaucoup de rock et de country. Personne n'était musicien dans ma famille mais j'ai eu la chance de pouvoir écouter de la très bonne musique en grandissant et tout cela a ressurgi à l'époque du lycée lorsque l'on a commencé à jouer de la guitare électrique avec mes potes. J'ai alors découvert Guns N'Roses et tous les autres et je me suis davantage penchée sur Dire Straits. J'ai posté des vidéos sur Youtube environ 2 ans après avoir commencé à jouer de la guitare. Je passais énormément de temps devant mon ordinateur pour regarder les vidéos des youtubeurs qui postaient des super covers avec tous les grands solos classiques. Quasiment tous ces youtubeurs étaient étrangers et cela m'a considérablement motivée à faire quelque chose. Je me suis alors mise à apprendre ces chansons et ces solos et j'ai commencé à poster à mon tour des vidéos, juste pour voir et sans arrière pensée. Je me suis vite aperçue que ça prenait plutôt bien, Youtube n'était pas très ancien à l'époque et il n'y avait finalement pas grand monde qui faisait des covers dessus et encore moins des filles ! Je pense être tombée au bon endroit au bon moment sans même le savoir. J'avais un bon créneau et j'ai développé ça au fil des années. Ca n'est jamais vraiment retombé depuis et évidemment ça fait plaisir. J'ai du poster mes premières vidéos en 2008 et il y a eu des périodes où je laissais tomber, où je ne postais plus rien pendant 6 mois et lorsque je postais ensuite une nouvelle vidéo, je me demandais si les gens seraient encore au rendez-vous, et oui ils étaient encore là, ils ne m'avaient pas oubliée. Ce n'est plus ma priorité aujourd'hui, mais je suis contente que cela continue d'évoluer de ce côté et je ne vais pas laisser tomber, je continue à poster des vidéos de temps en temps.

© Clément Coupin

Même si les mentalités ont un peu changé, on prêtait bien souvent aux youtubeurs, l'image de musicien de chambre, incapable d'évoluer en groupe. Est-ce que le fait de fonder ton propre groupe a toujours été une suite logique pour toi ? 

Non pas du tout ! Je n'avais absolument aucune visibilité sur mon futur à ce moment là (rires)! Quand j'ai commencé à poster mes vidéos, j'étais encore dans mes études et je visais un job plus classique. Mais j'ai fini par m'apercevoir quelques années après le bac; à force de recommencer toujours mes études dans une voie différente, car après une année je recommençais autre chose et je n'arrivais jamais à finir quoique ce soit préférant sécher les cours pour jouer de la guitare; qu'il me fallait un boulot en rapport avec la musique et plus précisément avec la guitare. Je me disais qu'au pire je pourrai être vendeuse dans un magasin et cela m'aurait déjà suffit et dans le meilleur des cas j'espérais pouvoir vivre en tant qu'artiste.

Pour revenir sur les youtubeurs, je pense que beaucoup d'entre eux n'ont absolument aucune intention de jouer en groupe et je le comprends totalement car il s'agit de deux choses très différentes. Pour ma part quand j'ai commencé à poster, j'étais très jeune et assez introvertie et je ne m'imaginais vraiment pas à l'époque évoluer plus tard dans un groupe. J'étais tranquille chez moi à enregistrer mes vidéos. C'est finalement la rencontre avec Mathieu (Albiac), l'autre guitariste du groupe, qui m'a motivée à fonder notre formation et à jouer avec des gens ! Je l'aurai peut être fait sans lui, mais sans doute encore plus tard, sachant que j'ai donc eu mon premier groupe 8 ans après avoir commencé la guitare, assez tard donc ! La transition s'est faite naturellement pour moi, mais je dissocie vraiment groupe et Youtube car ce sont deux choses très différentes et lorsque l'on fait l'un, on n'a pas forcément l'envie ni le profil pour faire l'autre. 

© Marco Alpner

Peux-tu nous parler de ton apprentissage de la guitare ? 

Je n'ai pas seulement appris grâce aux vidéos sur Youtube, j'ai également pris des cours pendant les 4 premières années dans une école de musique et j'avais un super prof qui m'a bien aidée et bien motivée ! Il m'a encouragée à continuer et m'a permis de ne pas prendre de mauvaises habitudes. C'est après ces 4 années de cours que j'ai commencé à travailler par moi même. Je n'ai jamais vraiment regardé de leçons sur Youtube, j'ai toujours été plus attirée par les vidéos de reprises ou par les solos originaux que je ralentissais. J'ai toujours appris plein de choses en ralentissant des morceaux. J'ai dépassé ce stade, je ne le fais plus trop aujourd'hui car je poste rarement des vidéos de solos que j'ai appris, mais c'est une méthode d'apprentissage qui m'a toujours bien réussi ! Je n'ai jamais été vraiment attirée par les tutos, j'ai toujours préféré ralentir les chansons pour apprendre.    

Quelles sont tes influences principales ? 

Mark Knopfler, Slash et Joe Bonamassa, très clairement ! Mark Knopfler ne serait-ce que pour sa technique main droite,  j'aime beaucoup son hybrid picking avec pouce/médiator et ses doigts et il est comme moi un gaucher qui joue en position droitier et sa technique main droite m'a beaucoup influencée vu que ma main droite est un peu "flemmarde". J'ai vite trouvé plus simple de m'aider de mes autres doigts combinés au médiator plutôt que d'utiliser le médiator seul en aller/retour. Je joue souvent en chicken picking et je pense que c'est vraiment Mark Knopfler qui m'a aidée à développer cette technique. Slash m'a beaucoup influencée pour le son, ses guitares et son attitude de rock star (rires) ! Joe Bonamassa est venu ensuite et ce que j'ai adoré chez lui c'est que tout est en place à la perfection. Il a la main droite que je n'aurai jamais, le jeu articulé très rapide, les allers/retours et les descentes/montées super fluides et rapides. Cette facette de son jeu m'a toujours impressionnée et j'ai bossé pendant des années sur des descentes et montées de ce genre sans jamais vraiment réussir à le faire de cette manière donc j'ai plus ou moins laissé tomber (rires) ! Ce n'est pas ma technique on va dire. Ces trois là sont vraiment les guitaristes qui m'ont le plus influencée au départ. Aujourd'hui je suis moins intéressée par les guitar heroes, je m'intéresse davantage à la composition, aux groupes, aux chansons, un peu moins aux solos.   

© Clément Coupin

J'ai remarqué que le nom du groupe a changé. C'était Laura Cox Band sur le premier album et c'est désormais simplement Laura Cox. S'agit-il toujours du même line-up ? 

Oui c'est le même groupe. A l'époque du premier album, nous voulions partir de mon nom car il parlait déjà à certaines personnes grâce à ma notoriété sur Internet mais je tenais à rajouter le "Band" derrière car je voulais également dissocier le groupe de mes vidéos sur Youtube. Je voulais faire comprendre que nous étions un véritable groupe qui n'avait rien à voir avec mes vidéos. Nous avons tourné sous ce nom pendant 2 ans et demi mais au moment de faire ce deuxième album, j'ai alors parlé à mon manageur et à la maison de disques en leur disant que le "Band" ne nous met pas vraiment en valeur car tous les groupes dont le nom finit par "Band" jouent généralement du blues, hors ce n'est pas exactement ce que nous faisons. Cela créait une confusion, car nous étions parfois programmé sur des affiches où les gens pensaient que nous étions un groupe de blues, si on ajoute à cela que le premier album s'appelle "Hard Blues Shot" (2017) et que nous avons un single sur le nouvel album qui s'intitule "Bad Luck Blues", la connotation blues commençait à être trop présente, même si c'est une des influences de notre musique, mais nous sommes un groupe de rock avant tout. C'est pourquoi j'ai voulu enlever le mot "Band", car je pense aujourd'hui que la transition est faite, les gens ont compris que nous sommes un vrai groupe qui tourne et esthétiquement je trouve cela également plus simple et efficace d'avoir simplement Laura Cox et cela créera sans doute moins de confusion. Le fonctionnement du groupe reste inchangé, le line-up actuel existe depuis fin 2015 et nous décidons toujours à quatre et il n'y a aucune raison pour que cela change.

Le premier album "Hard Blues Shot" était beaucoup plus direct et très influencé par AC/DC tandis que ce deuxième album "Burning Bright" (2019) a plus de relief, une esthétique sonore plus travaillée et des influences plus variées. Qu'en penses-tu ?  

C'est assez vrai. Comme je le disais, je suis aujourd'hui davantage focalisée sur le fait de faire de bonnes chansons et il y a également plus d'instruments sur ce nouvel album. J'avais déjà utilisé du banjo sur le premier et j'en ai remis encore un peu sur celui-ci et on trouve également du dobro et du lap steel sur "Burning Bright". Je ne serai jamais une excellente joueuse de lap steel, mais j'ai envie de m'y mettre davantage et je trouve que cela ajoute beaucoup au niveau de l'atmosphère des morceaux. Même s'il ne s'agit pas à proprement dit d'une très grosse production, le son du nouvel album est plus recherché notamment par le fait d'avoir exploré divers instruments. 

Etant une guitariste "nouvelle génération", quel est ton premier reflexe lorsqu'il s'agit de songer à l'enregistrement. Aller dans un véritable studio ou faire le plus de choses possible chez toi ? 

Je pense studio ! Je ne compte pas faire ça chez moi avec un Axe Fx. Pour "Burning Bright", nous avons été conseillé par notre maison de disque Verycords qui nous a suggéré d'aller au studio ICP à Bruxelles en nous disant que l'endroit serait juste parfait pour notre style de musique. Effectivement le studio est super, l'équipé géniale, on s'est très bien entendu avec l'ingé son et il y a sur place un immense stock de matos vintage ! On a donc fait ça de manière très classique, pas mal de morceaux ont eu les rythmiques guitare/basse/batterie enregistrées en live et souvent nous avons juste posé ensuite les solos et le chant par dessus. Pour les titres qui nécessitaient plus de travail, nous avons enregistré batterie/basse ensemble et les guitares séparément. Mais nous avons fonctionné de manière assez classique et nous sommes très contents du résultat !

On te questionne souvent au sujet de la guitare, mais tu es aussi une bonne chanteuse ! A-t-il toujours été naturel pour toi de chanter en jouant de la guitare ou est-ce que tu t'es mise au chant plus tard ? 

J'ai toujours chanté et ça me paraissait assez naturel de m'occuper du chant dans le groupe. En revanche cela me demande plus de travail que la guitare, car même si j'ai toujours chanté, cela n'a jamais été ma passion et je n'ai jamais passé beaucoup de temps dessus, ce n'était jamais au premier plan pour moi, c'était toujours la guitare avant tout. Depuis un ou deux ans, je réalise que ce que les gens entendent en premier dans un groupe, c'est le chant, surtout chez les non musiciens d'ailleurs. La plupart des amateurs de musique entendront plus le chant que le solo de guitare par exemple, c'est donc un aspect à prendre très à cœur. Le challenge pour moi sur les prochaines années est donc de mettre mon chant au même niveau que la guitare car l'objectif est d'être considérée autant comme une chanteuse qu'une guitariste. J'ai encore beaucoup de travail et j'ai envie que lorsque le troisième album sortira les gens se disent que j'ai franchi un nouveau palier au niveau de la voix. C'est quelque chose que je n'avais pas suffisamment pris au sérieux avant mais c'est très important et je compte bien développer ça ! 

© Adam Kennedy

Est-ce que chanter en même temps que jouer de la guitare a également d'un point de vue technique toujours été naturel pour toi ? 

Oui, j'ai peut être de la chance car cela ne m'a jamais vraiment demandé d'effort. Après quand je vois James Hetfield qui chante en même temps qu'il joue des riffs très techniques, là c'est impressionnant, mais pour ce que je fais cela est toujours venu très naturellement. Mon guitariste Mathieu lutte parfois pour synchroniser ses chœurs avec ses parties de guitare et il me dit que c'est facile pour moi parce que je suis chanteuse. Mais au pire, c'est juste une question de ralentir, apprendre lentement et synchroniser le tout avec patience. On arrive à tout comme ça. Moi je suis toujours trop focalisée sur la guitare en live en fait, car je n'ai jamais vraiment d'oubli au niveau des paroles et à l'inverse il peut m'arriver parfois de me sentir perdue sur le manche, ne plus savoir où j'en suis. Je me concentre donc trop sur la guitare et il faudrait que ça change. Je me rend compte d'ailleurs que je prends beaucoup plus de plaisir sur scène sur les morceaux où Mathieu se charge du solo, car je peux davantage me concentrer sur le chant et mes rythmiques et me faire plaisir beaucoup plus librement !

"Hard Blues Shot" a rencontré pas mal de succès, surtout pour un premier album. Y avait-il du coup un peu de pression pour "Burning Bright" ?

Pas vraiment. C'est vrai que le premier album a plutôt bien marché, mais la seule pression que je me fixais était de faire un album qui me plaise et qui me ressemble. Je suis évidemment plus satisfaite du deuxième album, le premier c'était une première expérience, il vaut ce qu'il vaut même si j'en suis toujours très contente, mais ça reste un premier album. Pour "Burning Bright", outre me mettre une pression personnelle pour bien chanter, bien jouer de la guitare, composer de bons morceaux, je me disais qu'à partir du moment où ça me plairait, cela pourrait plaire également à ceux qui l'écoutent. Tant que je considérais avoir fait mieux que "Hard Blues Shot", la mission était accomplie en ce qui me concerne. Que l'album se vende bien ou non, c'est une autre histoire mais nous avons la chance pour "Burning Bright" d'être également distribués à l'étranger via les partenaires de Verycords que sont Ear Music et Edel tandis que "Hard Blues Shot" était seulement disponible en France en version physique. Cette distribution à l'étranger va considérablement nous aider niveau visibilité ainsi que pour nos tournées.

J'ai d'ailleurs remarqué que vous jouez régulièrement en Allemagne. Comment cela se passe à l'étranger ? 

Nous avons du effectivement jouer autant en Allemagne qu'en France ces derniers temps. Edel et Ear music sont basés à Hambourg, cela nous aide à faire pas mal de dates dans les environs. Là nous avons donné une dizaine de dates en Allemagne et nous y retournerons en avril 2020 pour 15 autres concerts. Mi-décembre nous irons également en Angleterre. En gros nous jouons toujours le weekend en France avec une quinzaine de jours par ci par là à l'étranger.       

Tu avais une Les Paul signature chez Bacchus et vous venez d'être endorsés par Gibson, une très bonne nouvelle j'imagine !

Effectivement et c'est tout récent ! J'étais vraiment très heureuse d'avoir bossé avec Bacchus pendant toutes ces années, leurs instruments sont excellents et je n'ai absolument rien à redire sur leur qualité ! Mais il y a eu un enchainement de chose et un bon timing qui fait que nous sommes aujourd'hui avec Gibson. Mathieu a toujours joué sur des SG et il possède plein de modèles différents (ndlr : Mathieu joue notamment sur une SG Junior Les Paul de 1962, une SG signature Angus Young de 2001, une SG '61 Reissue Sapphire Blue de 2006 et une Custom Shop VOS de 2010). Il a contacté Gibson il y a quelques mois car ça lui tenait vraiment à cœur d'avoir un partenariat avec la marque. Il a rédigé un joli mail, il nous a présenté et nous avons obtenu tous les deux un rendez-vous au showroom parisien suite auquel nous avons tous les deux été endorsés (rires) ! J'ai donc du mettre les choses au clair avec Bacchus et évidemment j'ai moi aussi un grand attachement à Gibson, ce n'est pas comme si cela sortait de nulle part. J'ai toujours eu des Gibson et j'ai posté plein de vidéos sur Youtube avec mon Epiphone Slash avec laquelle j'ai commencé et j'utilisais déjà en tournée deux Gibson avec une Firebird  et une Les Paul.

Ta Gibson Les Paul a une table érable magnifique d'ailleurs. On dirait qu'il s'agit d'une Les Paul Classic, mais j'en ai rarement vu d'aussi belle dans cette gamme !

C'est effectivement une Les Paul Classic Plus de 1997 en finition Honey Burst. Les Les Paul Classic ont une table plain top d'habitude, mais ce modèle Classic Plus a une table légèrement flammée, mais pas trop, juste ce qu'il faut ! Je l'ai acheté à un luthier que je connais dans le sud qui était le revendeur des micros Lollar que j'utilise. Je l'ai achetée en 2013 je crois. Je cherchais justement une Les Paul avec une table comme ça et lorsque je l'ai vu j'ai tout de suite voulu lui acheter. Il ne m'a pas dit oui tout de suite, mais il a fini par accepter en me collant l'autocollant Lollar à l'arrière de la guitare (rires)! Elle a des micros Lollar installés dessus. Ma Bacchus signature était ma guitare principale ces dernières années mais j'utilisais toujours la Les Paul Classic Plus à côté. Gibson est vraiment une marque que j'ai toujours adorée et qui colle parfaitement au style de musique que l'on joue !

Quelle est justement ta rotation actuelle niveau guitare ? 

J'utilise en ce moment la Les Paul Classic Plus en guitare principale et je me sers de la Firebird sur certains titres. Puis je vais ajouter sur les prochains concerts une Les Paul Junior de la nouvelle gamme (ndlr : qui à en croire le concert donné au Trabendo le 4 décembre dernier semble avoir remplacée la Les Paul comme guitare principale!). J'étais venue essayer la nouvelle gamme au showroom, et je ne souhaite pas vraiment m'éparpiller, je préfère laisser les SG à Mathieu par exemple même si j'aime ces guitares aussi, et je connais bien les Les Paul, particulièrement les Standard et les Classic. J'ai donc eu envie d'essayer la Junior pour rester un peu dans le même genre de guitare tout en ayant quelque chose de différent avec la configuration d'un seul P-90 en chevalet. Quand j'ai essayé, j'ai tout de suite adoré et je me suis demandé pourquoi je ne m'étais pas penchée plus tôt vers les Junior ! J'ai toujours bien aimé les Telecaster et sur la Junior tu retrouves un petit peu ce côté "twang". Puis j'aime aussi ce côté guitare plus légère que tu as moins peur d'abimer car il faut reconnaitre qu'une Les Paul demeure un peu un instrument de luxe et tu as toujours un petit peur de l'abimer. Avec la Junior tu ne t'inquiètes pas de ce genre de choses ! J'aime aussi le manche avec son profil 50's. J'avais déjà des manches épais sur mes Bacchus et je me suis donc habitué à ce type de profil si bien que la Les Paul Classic Plus me convient un petit peu moins niveau confort avec son profil de manche Slim Taper 60's, bien que j'adore cette guitare malgré tout. J'aime vraiment cette Junior avec son côté hybride entre une Les Paul et une Tele et son manche plus épais ! Vraiment hâte de l'utiliser en live ! Sinon la Les Paul de mes rêves, pour son profil de manche et niveau visuel, serait une R8 couleur Iced Tea Burst ! 

Tu as également une Loïc Le Pape qui est une sorte d'hybride entre une Flying V et une Firebird. 

J'étais encore chez Bacchus à l'époque et je ne cherchais vraiment pas de nouveau sponsor et je l'avais dit à Loïc. Je cherchais juste à lui acheter une guitare et il en a fait une guitare signature ! Là aussi il s'agit d'une très bonne guitare!  

Tu es fidèle à Orange pour les amplis. Peux-tu revenir sur ton attachement à la marque britannique ? 

Je me suis penchée sur Orange à la base car je cherchais une petite tête que je pouvais transporter facilement et j'avais donc opté pour la Dual Terror. Orange était une des seules marques à faire des lunchbox à l'époque et c'était vraiment pratique. Le problème est que mon Dual Terror faisait vraiment pale figure face au gros Marshall JMP de Mathieu quand j'ai commencé à jouer avec lui. Mathieu joue d'ailleurs plus exactement sur une tête YJM signature Yngwie Malmsteen. Nous ne sommes pas particulièrement fans de lui, mais c'est une excellente tête, un plexi avec plein d'options modernes cachées à l'arrière avec un atténuateur, un boost, un noise gate et une reverb. Le YJM étant donc la tête principale de Mathieu et ma Dual Terror ne tenant vraiment pas la comparaison, je m'étais mis en tête de jouer sur une plus grosse tête Orange et j'ai finalement trouvé ce qu'il me fallait avec le Rockerverb 50 avec lequel j'ai tourné toutes ces dernières années. J'ai récemment pu essayer un Rockerverb 100 et je vais passer là dessus à l'avenir car je trouve ça encore mieux, avec plus de headroom, un meilleur grain que je trouve moins serré, tout est plus ouvert au niveau du son. Je pourrai bien l'exploiter grâce à son atténuateur intégré. Je pense que je garderai la Rockerverb 50 chez moi et que je prendrai le Rockerverb 100 en tournée et je m'en servirai également pour le prochain album. 

© Marco Alpner

Vous êtes vraiment aux antipodes de la tendance actuelle du numérique en somme en privilégiant des têtes 100W bien lourdes et les baffles qui vont avec ! 

C'est sur que cela nous fait beaucoup plus de boulot niveau chargement et déchargement du camion avec toutes nos têtes et nos baffles. Personnellement je joue en bi-amp en plus avec plusieurs baffles 4*12 (ndlr : pas moins de 4 baffles 4*12 sur scène pour la seule Laura au Trabendo!). Mais nous sommes attachés à ça, ça va avec l'image du groupe de rock pour nous. Nous ne jouons pas du metal moderne et du coup je ne me vois vraiment pas avec un Axe-FX. Après lorsque je me trouve chez moi, j'enregistre la plupart de mes vidéos avec le logiciel Bias-FX de Positive Grid et auparavant j'utilisais Gearbox et le Pod Farm de Line 6 et ça marchait très bien aussi. Mais depuis quelques années je suis sur Bias-FX, c'est beaucoup plus pratique pour moi car franchement il m'est déjà arrivé de faire des prises de son dans mon appart avec l'ampli Orange, c'est tout de même beaucoup plus contraignant et ça ne sonne pas forcément mieux vu que je ne peux pas pousser l'ampli ! J'ai un Torpedo Live que je garde au cas où pour les très rares cas où je ne peux pas utiliser de baffle sur scène, mais logiquement à la maison je suis sur une config carte son/logiciel et sur scène tête d'ampli/baffle. 

Comment es-tu venue à utiliser les micros Lollar ? 

J'ai donc commencé à utiliser les micros Lollar en 2013 je crois, lorsque j'ai récupéré la fameuse Les Paul Classic Plus chez le revendeur dans le sud. Il m'avait contacté et j'hésitais justement à installer des nouveaux micros sur une Telecaster et je cherchais également une Gibson. Je m'intéressais à Lollar, Lindy Fralin et David Allen Pickups à l'époque. Puis le revendeur de Lollar m'a contacté et ça tombait bien. Du coup je suis allé le voir à Grasse dans le sud, on a bien sympathisé, il m'a installé des Lollar sur plusieurs guitares et il a fini par me revendre sa Gibson. Aujourd'hui, quasiment toutes mes guitares ont des micros Lollar, c'est une marque que j'aime vraiment beaucoup et qui convient parfaitement à la musique que je joue.  J'utilise surtout le modèle High Wind Imperial même si j'aimerai essayer le modèle Imperial standard si jamais j'avais besoin d'installer de nouveaux micros sur une guitare. 

As-tu de nouvelles marques qui bossent avec toi ? 

Oui nous sommes en train de démarrer quelque chose avec D'Addario qui a l'air vraiment motivé pour créer des évènements, des showcases et masterclass et nous avons Sennheiser qui vient de nous équiper de micros en tous genres !

 

Matos principal de Laura : 

 - Gibson Les Paul Junior de 2019 (micro d'origine)
 - Gibson Les Paul Classic Plus de 1997 (micros Lollar High Wind Imperial)
 - Gibson Firebird (micros d'origine)
 - Fender Telecaster Baja (micros Lollar)
 - Orange Rockerverb 100 avec baffles Orange PPC412

Matos principal de Mathieu : 

 - Gibson SG Junior "Les Paul" de 1962 (micro d'origine)
 - Gibson SG Angus Young Signature de 2001 (micros d'origine)
 - Gibson SG '61 Reissue de 2006 (micros Lollar High Wind Imperial)
 - Gibson SG Custom Shop VOS de 2010 (micros Lollar High Wind Imperial)
 - Marshall YJM 100 avec baffle Marshall 1960AX - Marshall JMP 2203 Master Volume 100W de 1980 et Marshall JMP 50W de 1967 avec deux baffles Marshall 4*12 format 8*10 datés entre 1967 et 1969 et toujours équipés des G12M Greenback d'origine. 

 

 

Interview de Laura Cox

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