Yann Armellino est la preuve vivante qu'on peut faire des albums de musique instrumentale sans pour autant verser dans le shred et la technique à tout va. Malgré cela, il reste un guitariste reconnu par ses pairs et la participations de Patrick Rondat et de Gildas Arzel sur cet opus, co-écrit avec le chanteur Chris Carron, ne témoigne pas du contraire.

Yann Armellino et ses invités de marque

Yann Armellino est la preuve vivante qu'on peut faire des albums de musique instrumentale sans pour autant verser dans le shred et la technique à tout va. Malgré cela, il reste un guitariste reconnu par ses pairs et la participations de Patrick Rondat et de Gildas Arzel sur cet opus, co-écrit avec le chanteur Chris Carron, ne témoigne pas du contraire.
Par Kévin Cintas

Gimme The Sound est ton cinquième album, et aussi celui d'une collaboration avec le chanteur Chris Carron. Comment s'est passée cette collaboration ?
En fait, Chris était le premier chanteur avec lequel j'avais joué il y a près de seize ans. C'est lui qui a retrouvé ma trace via la Kiss Army (ndlr : fan club de Kiss dont Yann fait partie). Il s'est exilé il y a quinze ans aux Etats-Unis où il continue sa carrière de chanteur. On a donc décidé de reprendre cette vieille collaboration et d'essayer d'en sortir quelque chose.

Tu étais au courant de la manière dont la musique de Chris avait évolué ? Ses projets, groupes etc. ?
Non pas du tout, et ce qui est d'ailleurs assez drôle c'est que les premiers enregistrements que Chris m'a envoyé étaient sans chant. Aux Etats-Unis, il fait beaucoup de concerts mais n'avait pas enregistré quelque chose qui aurait pu me donner une idée de la manière dont aurait évolué sa voix. Je me lançais dans une collaboration sans trop savoir la manière dont Chris allait aborder la chose. Mais ce qui est encore plus drôle, c'est que lorsque j'ai envoyé la bande de ce que je pensais être l'intro instrumentale de l'album (Gimme The Sound), Chris m'a renvoyé le morceau avec sa voix dessus. Un belle surprise !

Le morceau "Gimme the sound" est vraiment très court. Il semble être une intro pour l'album. C'est le cas ou c'est un titre court qui du coup fait office d'intro ?
J'avais vraiment envie d'avoir un morceau d'intro comme on pouvait en avoir dans les albums de rock/hard rock qui ont construit mes influences. Un peu comme on peut l'écouter dans l'album de Bon Jovi, New Jersey ("Lay Your Hands On Me"). C'est une intro basée sur un gros riff de batterie qui fait monter la pression, et d'un coup ça se stoppe et le premier morceau de l'album démarre. C'est un peu ce genre de chose que j'ai voulu avoir avec le morceau "Gimme the sound". C'est à partir de ce morceau que nous avons commencé à travailler avec Chris.

Cet album est-il le cinquième album de Yann Armellino ou bien le premier album d'une collaboration ?
En fait, les choses se sont faites au fur et à mesure. Mais c'est à partir du titre "Gimme the sound" que j'ai pensé qu'il n'y avait pas raison de ne pas aller plus loin. Donc au fur et à mesure, ce qui devait être mon cinquième album instrumental est devenu un album en collaboration avec Chris Carron. Au final, je considère cet album autant comme mon cinquième album que comme le premier album de Y&C (Yann and Chris).

Outre Chris Carron, avec qui tu as co-écris cet album, il y a des prestigieux invités sur cet opus. Sur le titre "After the tour" c'est Patrick Rondat qui intervient. Plutôt surprenant comme choix de titre ?
C'est vrai que je me suis demandé lorsque j'ai eu dans l'idée d'inviter Patrick, que je connais depuis longtemps et avec qui j'ai tourné lors de la sortie de son album Ephemeral World, si je devais lui composer un titre qui collerait peut-être plus à son univers. Finalement, même si ce titre est plus rock que ce que Patrick joue d’habitude, j'aime beaucoup le résultat final.

Tu connaissais Gildas Arzel depuis longtemps lui aussi ?
Non pas du tout, nous nous sommes rencontrés tout à fait par hasard il y a environ un an. Il s'est trouvé qu'il avait tous mes albums et qu'il connaissait bien ce que je fais. Pour ma part, je l'avais découvert sur son troisième album solo à l'époque ou je travaillais pour Sony music. Ce mec a un feeling incroyable. C'était un rêve que de l'inviter sur mon album.

Tu as d'autres envies de collaboration dans le futur ?
J'ai la chance d'avoir pu, avec ces cinq albums, inviter les trois guitaristes français qui me font le plus vibrer. Norbert Krief (Nono de Trust) sur mon deuxième album et maintenant Patrick et Gildas sur Gimme The Sound. Et puis pour le moment ce n'est pas tout à fait d'actualité de penser à ça. Il y a bien des gens comme Youri de Groote avec qui des choses pourraient se faire. Je l'avais déjà branché sur un tribute to Kiss. Il m'avait fait une superbe reprise d'ailleurs ! Sinon, évidemment que dans mes rêves j'adorerais inviter des gens comme Van Halen, Ace Freshley ou Paul Stanley (ou Kiss au complet)... Ça reste un rêve de gosse.

Côté matos, tu joues maintenant sur des guitares Ibanez et Rocktron pour l'amplification. Ces endorsements sont une association de raison plus que de passion ? Il y a-t-il d'autres marques qui te font vibrer ?
Honnêtement, non. C'est vrai que d'autres marques sonnent très bien, mais par exemple dans le cas de Rocktron, c'est Nono qui, lors de mon deuxième album, m'a fait connaître ça. Je suis tombé à la renverse devant la fluidité du son. Je pense que ce sont des systèmes qui ne sont pas assez connu en France, mais qui restent d'une qualité très haut de gamme. En revanche, il faut avouer qu'avoir un système complet Rocktron comme le mien – pré-ampli Prophesy, ampli de puissance Velocity et les deux enceintes – revient un peu plus cher qu'un stack Laney par exemple. Mais en même temps tu as aussi tous les effets intégrés au pré-ampli.

Et les Ibanez SZ te donnent un son aussi similaire à celui que tu avais avec les LesPaul ?
Oui, je retrouve une guitare qui sonne aussi bien que les LesPaul, mais avec des améliorations, comme l'accès aux aigus, le manche conducteur... C'est vraiment la guitare qui me convient le plus.

Gimme The Sound - Why Not Record

Ce cinquième album de Yann Armellino est probablement le plus accessible de tous, pour la simple et bonne raison qu'il allie composition instrumentale et chanson, interprétée par Chris Carron. Mais que les aficionados des quatre autres albums de Yann ne s'effraient pas. Il n'a pas retourné sa veste pour autant. On retrouve toujours cet esprit très rock/hard rock qui forme le style du guitariste français. Des guitaristes français, on en retrouve justement en guests sur Gimme The Sound, et pas des moindres : Patrick Rondat et Gildas Arzel. Tous les fans de rock 90' à la Bon Jovi ou Extreme, accrocheront très sûrement à cet album. Alternant ballade folk rock ("I remember yesterday"), titre péchu ("S.O.S.") et morceaux instrumentaux ("After the Tour" avec Patrick Rondat en guest), ce disque s'écoute vraiment facilement et me semble, personnellement, le meilleur des cinq albums de Yann Armellino.

Yann Armellino et Chris Carron
Gimme The Sound
Rock - Why not Record
http://www.yannarmellino.com

Yann Armellino et ses invités de marque