"Heiiiiin, quoi ? qu'est-ce qu'ils ont fumé à la rédaction, y'a marqué GUITARISTE point com là, pas clavieristemiteux point com, décidément ce site se barre en noix de cajou moi je vous le dis hein, déjà depuis qu'ils ont embauché un guignol aux tests et guides l'espèce de Chacal là..." Calme-toi mon petit bichon. Oui, on sort un peu du contexte guitaristique je te le concède... Mais c'est qu'on prend soin de toi ami lecteur, et on sait qu'il devient de plus en plus compliqué actuellement de faire de la musique avec tes comparses. Alors tu en tires avantage ou pas, mais l'idée est de t'ouvrir les horizons créatifs avec quelques outils à potentiellement installer dans ta chambre/cave/dépendance/bureau/toilettes pour pouvoir faire des trucs sympas en attendant de retrouver le chemin du live !

Pour ceux qui ne connaîtraient pas le principe du clavier maître, c'est comme un synthé, sauf qu'il n'y a pas son dedans, il sert de télécommande à (par exemple) des instruments virtuels dans ton ordi, ou quand il est équipé en MIDI, il peut aussi piloter des synthétiseurs hardware. 

Comme pour le matériel guitare, il existe une gigaflopée de marques et modèles de claviers maîtres, de 40 à 8000 euros. Ce qui diffère d'un clavier à l'autre :

 - Le nombre de touches, de 25 (soit deux octaves) à 88 comme un piano.
 - Le "toucher" des touches, de la touche en plastique avec un ressort basique jusqu'à la touche lestée avec une vrai mécanique à marteau pour une sensation très réaliste.
 - La sensibilité des touches à la dynamique de jeu (vélocité, aftertouch).
 - Les contrôles supplémentaires : boutons assignables, faders, écran, etc...
 - Bien entendu, la qualité !

Se retrouver sur la touche

Alors pourquoi toi, Billy Shreddatus Gammator et toi, Jean-Robert de Blues du Feeling, pourriez avoir besoin d'un clavier maître ? 

Eh bien, si tu as déjà maquetté/composé en home studio ou si tu comptes le faire, tu sais que pour la batterie ou certains instruments acoustiques par exemple, pour enregistrer le vrai, c'est mort. Du coup tu vas programmer des sons, des patterns et des mélodies avec des instruments virtuels. Et là, même si cette forme d'édition permet d'être pointu et précis, le faire au clavier/souris n'est quand même pas très intuitif ! À l'aide de ton clavier maître tu pourras librement expérimenter et jammer afin de mettre rapidement tes idées à portée d'oreille.

Également, l'avantage du clavier maître est sur l'approche théorie-solfège, il peut même t'aider à relever des morceaux. En effet, à mes yeux tout du moins, la lisibilité d'un clavier "piano" quant aux notes est bien supérieure à celle de ce maudit niaiseux de manche de guitare avec ses écarts de quinte entre chaque corde. Sur un clavier, c'est clair : touches blanches do-ré-mi-fa-sol-la-si, et les touches noires sont les dièses/bémols. À titre personnel, l'usage d'un clavier m'a permis de débloquer ma connaissance en théorie musicale en la rendant plus visuelle et intuitive. Je suis donc passé de totale buse à seulement très mauvais. Wouhou !

Ça ne fait que deux avantages ? Oui, mais c'est déjà pas mal copain, crois-moi. Et pour peu que tu passes du temps devant ton ordi à jouer et à composer, une fois que tu auras goûté à cet outil, tu auras du mal à t'en passer.

Pour illustrer tout ça, un petit test du clavier "nomade" de chez Arturia, le Microlab.

Clavier centi-maître

Le Microlab, comme la plupart des claviers maîtres 25 touches, a été pensé comme une solution nomade. À l'ouverture de la boîte, c'est une toute petite machine que je découvre. Compacte mais toutefois un peu lourde, la construction est solide et inspire vraiment confiance, à l'image des autres matériels de la marque. Je suis peu convaincu par contre par les choix de coloris, je trouve que ça fait visuellement "jouet" alors que Arturia nous ont habitué à des produits d'une certaine classe. Enfin c'est un détail, mais je sais que je ne suis pas le seul à y être sensible. Ah les musiciens, ce qu'ils peuvent être coquets ! Enfin bon c'est personnel aussi, les goûts et les couleurs...

J'ai entendu dire que ce clavier avait joué un droïde dans cosmos 1999.

Je regarde dans la boîte et suis perplexe devant l'absence de câble USB, jusqu'à ce que je capte qu'il est intégré à la machine, dans une espèce de rigole faisant le tour du boîtier et se terminant par une plaquette aimantée ! Pas de problème de perte de câble, pas de souci de rangement, et la possibilité de dérouler uniquement la longueur nécessaire. Très belle astuce !

Le fabriquant Grenoblois a par contre fait l'impasse sur les entrées/sorties MIDI conventionnelles, mais c'est souvent le cas pour les petits contrôleurs portables. On trouve sur la façade une quantité spartiate mais suffisante de boutons, pour monter ou descendre d'une octave, un bouton "hold" faisant office de pédale de sustain, et les traditionnelles molettes de pitch et modulation, remplacées par deux contrôleurs tactiles.

Je branche le Microlab sur mon ordinateur, il s'allume et est immédiatement reconnu. Il faut savoir que la plupart des contrôleurs MIDI sont "class compliant", c'est-à-dire automatiquement reconnus par les systèmes d'exploitation sans nécessiter l'installation de pilotes supplémentaires. 

Du coup je charge un petit instrument virtuel (à noter, le clavier est livré avec des licences pour les instruments Analoglab Lite et UVI Grand piano, de quoi déjà découvrir) et commence à m'amuser un peu, et je suis très agréablement surpris. Bien entendu vue la taille des touches et la faible étendue du clavier, on ne se prendra pas pour Chopin, mais les touches sont plutôt lourdes sous les doigts et la sensation de jeu est du coup très agréable. Idem pour les deux contrôleurs tactiles à la surface légèrement grainée et à la sensibilité parfaitement équilibrée.

Conclusion - Le lab adore

À 79€ seulement, le petit Microlab peut se targuer d'un rapport qualité/prix assez spectaculaire. Si par nature il reste une solution d'appoint et de nomadisme, ce n'est pas au détriment d'une fabrication méticuleuse et intelligente, nous ne sommes pas en présence d'un jouet ! Bien d'autres fabricants dans le domaine proposent, parfois plus cher, des machines à l'assemblage discutable et à la durée de vie exagérément courte.

Alors pour une fois, faute d'en avoir l'utilité, je ne vais pas ressortir mon sempiternel "je l'aurais bien gardé" mais par contre il m'aura donné envie de jeter un œil sur ses grands frères de la gamme Keylab, pour remplacer un jour ou l'autre mon bon vieux Roland A-500. 

Les plus

 - Rapport qualité/prix exemplaire.
 - Ergonomie.

Les moins

 - Les coloris, mais c'est histoire de trouver un défaut

Test du Arturia Microlab : Une apologie du clavier maître