Après le monstre qu'est la 667, nous continuons notre série de revue consacrée à la marque Randall avec un autre modèle développé par Mike Fortin : l'EOD88.

Au déballage on constate que le design de l'EOD88 a été travaillé pour donner un look ravageur. Son habillage en cuir rouge ainsi que le graphisme représentant une tête de mort  annoncent la couleur de cette machine destinée au gros son.

L'EOD88 développe  88 watts. En puissance, on retrouve une lampe KT88 et en pré-amplification une 12AX7.  En terme de contrôle, on retrouve en face avant un égaliseur trois bandes, deux potentiomètres destinés au réglage de profondeur (depth) et présence. On note aussi un effort de design au regard du gros bouton volume façon retour vers le futur. Cette amplificateur vous donne accès à trois types de saturations dont : une distortion, une distortion boostée et un Fuzz, le tout pilotable au pied via le footswitch inclus. En face arrière on retrouve l'alimentation, une boucle d'effets, un line out et les sorties HP en 4/8 ou 16 ohms.

A l'usage l'EOD88 est très accessible. Très intuitive dans les réglages, la bête sonne dès les premiers accords. A noter que bien qu'il soit possible d'avoir un son clair, ce n'est pas son domaine de prédilection, cet appareil est conçu pour la saturation.  
Une fois la disto égalisée, j'ai eu plus de plaisir à aller chercher un son clair un peu sale au potard de volume qu'a régler le canal disto pour avoir un clean. Il faut aussi avouer que sa conception a été pensée pour se rapprocher des sons du très lourd, du heavy métal à la black sabbath des années 70's 80's.
Le canal Boost permet un ajout supplémentaire de gain qui peut tirer vers un grain assez sale s‘il est trop chargé. Le canal Fuzz  (switchable au pied) est bien épais comme un fromage bien fait, un vrai régal d'en mettre partout sur un simple power chord.  La saturation de base est relativement intéressante puisque suivant les usages, on peut en tirer un son précis et dynamique autant qu'une disto grasse et sale. Il est même possible d'en tirer les deux avec un savant réglage de ce canal et l'ajout du booster. Pour le canal Fuzz,  le dosage du gain devra être fait avec précaution pour ne pas noyer le son, mais les amateurs seront heureux d'apprendre que la 88 a du grain sous capot puisque pour moi, passé 2h le réglage deviens trop sale. 

En tant que rédacteur j'ai vu passer pas mal de têtes destinées à la saturation métal précise et dynamique. Je dois bien avouer que c'est une bonne surprise que Randall ait pensé à développer une tête d'ampli pour les amateurs de vrai heavy bien lourd, ou encore de Doom, de sludge et de stoner. Ces derniers ont besoin de sons généreux et gras. L'EOD88 est une machine à recommander pour ces styles. Malgré cela, il est possible de régler une disto propre  sur l'EOD88 sans perdre en dynamique ni en précision, mais d'autres têtes d'ampli seront  bien plus efficaces dans ce registre. Enfin, son faible poids (environ 15 kilos) et sa petite taille en font une tête simple à déplacer. Le rapport de puissance nécessite tout de même une attention particulière car les 88 watts de la bête sont plutôt efficaces, donc attention pour un usage en appartement. Annoncée aux alentours de 1200€ livrée avec son footswitch, le rapport qualité/prix est très bon pour cette machine élaborée pour certaines niches métal.

 Prix public : 1200 euros

Les plus :
Le son gras
Design
Fuzz  et disto  
Footswitch inclus
Booster

Les moins
Pas de moins

Fiche technique :
88 watts
Egaliseur 3 bandes  
Canal Fuzz  et canal saturé  
Booster  
Sortie HP en 4/8 /16  ohms  
Footswitch inclus  
Boucle d'effets    
Line out

Randall EOD88