En 1976, lorsque David Schecter lance son atelier de pièces détachées Schecter Guitar Research, il est certainement à mille lieux de s’imaginer que sa marque deviendrait aussi importante plus de trente ans plus tard. Popularisée par des artistes comme Pete Townshend (The Who), Mark Knopfler (Dire Straits) ou plus récemment par le groupe de metal français Betraying The Martyrs ainsi que par le monstre de la guitare instrumentale Jeff Loomis, la marque s’est forgée une solide réputation de pourvoyeuse de « machines à gros son », notamment en popularisant largement les modèles sept et huit cordes (dont certains arriveront sous peu dans les colonnes de votre magazine, promis !).

Comme un lever de soleil
La est composée d’un corps en acajou avec une finition noire satinée et d'un manche vissé en quatre points (manche en deux pièces d’érable) très agréable au toucher. Il est doté d’une touche palissandre de 24 frettes x-jumbo (assez hautes et arrondies) et de repères dot en imitation nacre. Les micros sont deux doubles Alnico Schecter contrôlés par deux potards de volume et un de tonalité. Le sélecteur trois positions permet de jouer en micro manche, micro manche et chevalet et micro chevalet uniquement. Le gros plus de la est son push-pull : il vous permet de splitter les doubles en simples, ce qui multiplie par deux les possibilités de son de la guitare.
L’accastillage est composé de six mécaniques Schecter, d’un bloque-cordes et d’un chevalet sous licence Floyd Rose dont la barre est tenue par une bague à visser. Au déballage, on a droit en prime à un câble jack et à une clef pour le truss-road.



La guitare à la main
Vu le look de la bête, on la branche dans un stack hi-gain et c’est parti. Le son clair est joli, le push-pull joue son rôle, ça sonne bien en simple comme en double. Passons à la saturation. Mis à part un léger manque de dynamique et de précision des micros, on s’en sort correctement. On accélère le pas pour passer sur un peu de shred, et là je ne comprends pas : avec le profil du manche, il est difficile d’être rapide. J'ai l'impression de sentir un angle en milieu de manche, peut-être voulu par les luthiers de la marque, mais en pratique très handicapant. Autre remarque, le design du floyd aurait pu être pensé afin que le guitariste puisse choisir sa position main droite sans se heurter aux vis de réglage du chevalet.



Conclusion
La se place pas mal sur le marché de la guitare d'entrée de gamme. Le gros point noir reste le manche qui empêchera nos benjamins de toucher de près au domaine du shred, ce qui est dommageable, car le reste est de bonne facture et l’on aurait pu avoir affaire à une très chouette guitare. Les 389€ à débourser se justifient par l’électronique ainsi que par la qualité de la lutherie et des matériaux employés. Si vous êtes sûr de ne jamais shredder et de rester dans de la grosse rythmique qui tâche, la Sunset Deluxe est faite pour vous. Sinon, passez votre chemin.



Prix public : 389 euros

Les plus :
Matériaux de construction
Sons
Push-pull (+ 3 positions en split)
Câble livré avec la guitare

Les moins :

Design du floyd
Profil du manche

www.schecterguitars.com
Schecter Sunset Deluxe