Sans vouloir défendre aveuglément la chasse, il faut prendre en compte dans cette activité, d'abord l'accomplissement d'un instinct naturel.
On en pense ce qu'on veut, mais l'être humain a gardé un instinct de chasse. La meilleure preuve, c'est que les petits garçons, dès qu'ils en ont la capacité physique, essaient d'attraper ou tuer les insectes et animaux. Tandis que les petites filles, à toutes les époques et dans toutes les sociétés, ont joué à la poupée, par instinct maternel et par imitation de leur mère.
Par ailleurs, à la campagne pour pas mal de chasseurs modestes, c'est à la fois le seul "loisir" et sport, et éventuellement une source non négligeable de protéines animales pour leur famille.
Enfin, certains animaux n'ayant pas ou plus ou pas assez de prédateurs naturels, leur prolifération incontrôlée constituerait un danger pour les récoltes (lapin, sanglier, etc.) et l'élevage (renard, loup, ours, lynx, mustélidés), pour le trafic aérien autour des aéroports (oiseaux), et dans le cas du sanglier et le grand gibier, pour la circulation routière (j'en sais quelque chose, un jour à l'orée de la forêt de Rambouillet, j'ai percuté 2 sangliers et j'ai failli y rester, c'est un miracle que ma voiture hors de contrôle après le choc n'ait pas percuté les voitures qui arrivaient en face. Dans certaines périodes de l'année la route en question est le lieu quasi hebdomadaire d'accidents impliquant des sangliers).
J'ajoute que parmi les espèces classées nuisibles, le renard est propagateur de maladies et parasites transmissibles à l'homme, pouvant être très graves et même mortels (rage, échinococcose).
Pour ces raisons, je pense que l'Homme doit intervenir sur l'écosystème pour le réguler.
Mais je suis pour l'interdiction de certaines formes de chasse et de la chasse de certaines espèces :
- la chasse à courre, trop cruelle pour le gibier qui meure d'épuisement ou mordu par les chiens. On n'est plus au Moyen Âge.
- la chasse à l'arc ou à l'arbalète : le risque est trop grand que le gibier ne soit que blessé et aille mourir après une longue agonie, sans pouvoir être retrouvé par le tireur. Donc cruelle et inutile.
- la chasse ou capture "par tradition" de certaines espèces en voie d'extinction comme l'ortolan
- le déterrage du renard, très cruel, il vaut bien mieux enfumer le terrier pour le débusquer, voire le gazer
- l'interdiction totale de la grenaille de plomb, et pas seulement dans les zones humides, à cause de la pollution au plomb qu'elle engendre
De toute façon, le nombre des chasseurs diminue inexorablement.
À tel point qu'un jour l'État ou les collectivités, faute de chasseurs amateurs, devront payer des chasseurs professionnels pour réguler certaines espèces. Ce qui devrait déjà être fait pour le sanglier dans certaines zones.