_Hazard_ a écrit :
rapideyemove a écrit :
D'où mes références à Jean-Pierre Faye et à Victor Klemperer dans un de mes posts précédents.
Que je ne connaissais pas. Ils font partie des gens qui ont vécu cette période de l'histoire que mes parents et grand-parents ont également connue. Il leur a a fallu choisir son camp et j'ai gardé cet héritage de conscience.
J'ai quand même l'impression que
ta culture littéraire et philosophique de fond est largement surdimensionnée pour cette section. et cela me dépasse souvent (en particulier, n'étant pas du tout germanophone).
Acquiescer à ce genre de jugement, même en plaisantant, ce serait pour moi une manière pas très propre de mépriser, avec un hypocrisie très cordiale, donc particulièrement perverse, ceux auxquels je trouve intéressant de parler, ceux surtout que je trouve utile de lire et d'écouter.
Nous venons d'horizons différents.
Bien.
Parfois, sans invectives, nous arrivons à nous entendre, ce qui vaut bien pour moi aussi, et à ébaucher ce qui est parfois mieux qu'un bavardage, une culture commune.
On n'a jamais raison tout seul.
Il est aussi vrai que dans des domaines techniques liés à la musique (ex : les compétences de tel ou tel sur des appareils x, y ou z...), nous demandons une aide, un renseignement, nous risquons maladroitement une idée, et nous nous faisons alors bâcher sévèrement avec une hauteur méprisante par les maîtres supposés de la question, lesquels semblent alors nous considérer comme piétaille, moucheron infime et importun.
Cela m'est de temps en temps arrivé, sur notre forum, d'être rembarré sans délicatesse pour une naïveté ou un enthousiasme bien excusable relativement à telle ou telle subtilité électronique que je ne mesurais vraiment pas bien concernant je ne sais quelle pédale, ou notion (par exemple, l'extrême instabilité d'un mot évident, cependant avec mille définitions comme l' "headroom").
À cette occasion, si on a le malheur de n'être pas dans l'étroite doxa ou complaisance de celui qui nous lit et auquel, parfois, nous demandons conseil, en ce cas c'est l'opprobre d'utilité publique : feu !.
Parfois aussi l'explication se fait patiente, attentive, utile.
Ce qui, à bien y réfléchir, demeure la véritable maîtrise.
La compétence technique en électronique ?
Non, en effet, je n'ai pas ce type de bagages, de valises. Ou alors ils sont bien légers.
J'en traîne ou j'en apporte d'autres toutefois, c'est selon.
J'espère ne jamais agir, dans certains de mes domaines ou de mes marottes, comme ceux d'entre nous auxquels je faisais allusion, juste un peu plus haut.
Si tel a été le cas, alors, je m'en excuse bien volontiers.
Cela ne m'empêchera pas, le cas échéant, de me défendre résolument, et surtout de défendre, sans vaciller, une valeur à laquelle j'adhère, je crois, avec force et lucidité.
Ce récent objet d'agacement, par exemple, qui n'était pas particulièrement dirigé contre l'un d'entre nous, mais tout entier tourné contre une époque qui relativise sans cesse les valeurs, et les opinions ou les concepts qui sont leurs prêtes–noms et dont certains, ainsi le sinistre Bonnet de Soral, se font les hommes de paille, voire les porte–flingues.
Si un temps, le nôtre, ne sait pas toujours reconnaître la généalogie et les traces nauséabondes d'une expression de nuisance comme ce "national–socialisme" revendiqué aujourd'hui en 2014, presque impunément, par ce sinistre bonnet de nuit et ses effets de manches, c'est que ce temps, le nôtre, ne va pas si bien que cela.
Quoi qu'il en soit, le principe du forum, celui–ci comme bien d'autres, règle sa marche sur le principe de l'auberge espagnole, pour le pire et, j'espère, souvent le meilleur : nous y venons avec ce que nous possédons et trimballons déjà, derrière nous, depuis longtemps ; nous le posons sur la table ; nous y espérons l'attention d'autrui, qui nous le rend bien, parfois.
Ce n'est déjà pas si mal.
Dans cet ordre d'idée, me rappeler
La résistible ascension d'Arturo Ui, de Bertold Brecht, ainsi qu'une de ses phrases emblématiques fut pertinent et tout à fait utile pour ce qui nous occupait.
Enfin, s'il est une chose "surdimensionnée", ce n'est sûrement pas ma culture, c'est la taille de la réponse que je fais et l'attente qui la fonde, qui lui donne son assiette.
Néanmoins, c'est un choix, une préméditation, même si peu de monde aura la patience d'aller jusqu'à son terme.
PS : Klemperer et Faye sont tout à fait lisibles. Seul, l'ouvrage de Faye est cher...
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.