Cole Clark est une marque australienne assez récente (2001) mais qui a déjà fait couler beaucoup d'encre ici et là sur les forums. On y trouve tout et son contraire, de la plus belle éloge à la pire insulte. Alors qu'en est-il ? J'ai eu l'occasion de tester rapidement un des modèles haut de gamme lors du show-room que donnait Larghetto à Montreuil les 14 et 15 juin. Belle initiative soutenue par l'importateur et qui a permis de découvrir une bonne partie des modèles de la marque.

Avant d'en venir au test lui même, présentons tout d'abord les particularités de cette marque dont on peut lui reconnaître d'être originale sur plusieurs aspects.

Avant de créer sa propre société avec Adam Cole, Bradley Clark a travaillé chez Maton dont il a été, entre autres, le concepteur du système électro-acousique de la marque qui doit une partie de sa notoriété au guitariste Tommy Emmanuel. Les deux fondateurs ont quitté Cole Clark, dirigée actuellement par Miles Jackson.

La lutherie

La première particularité des guitares Cole Clark est l'utilisation de bois australien avec pour la table d'harmonie un conifère nommé Bunya ou Bunya-Bunya ou Pin Bunya (Araucaria bidwillii). Tout comme l'épicéa, il est doté d'un excellent rapport rigité/poids, 10 à 20% supérieur à celui d'un Engelmann. Utilisé vers le milieu des années 90 par Maton, il est devenu le bois de résonance référent dans les guitares australiennes. Les anneaux de croissance sont beaucoup moins visibles que sur un épicéa ou un cèdre du fait qu'il pousse dans les régions tropicales et subtropicales avec des variations moins saisonnières de la température et de la lumière. Sa croissance (80 ans) est bien plus rapide que celle d'un épicéa (300 ans).

D'autres essences sont également utilisées pour la table : Tasmanian Blackwood, Californian Redwood et Huon Pine.

Pour les bois de tonalité : Queensland Maple, Tasmanian Blackwood, Queensland Maple, Silkwood, Cooba mais également le traditionnel palissandre.

La seconde particularité des guitares Cole Clark réside dans la conception de la lutherie. Tout d'abord, le barrage de la table d'harmonie, qui n'a rien à voir comme j'ai pu le lire sur le net au fameux X de chez Martin. Comme vous pouvez le constater sur les photos ci-dessous, deux X sont disposés de façon symétrique. La table est sculptée et les barres sont encastrées et collées.

Ensuite, l'assemblage manche/caisse est inspiré de la méthode à l'espagnole où les éclisses sont insérées dans deux rainures pratiquées dans le bloc talon du manche. Généralement utilisé pour les cordes nylon, il est rare de le voir sur des guitares à cordes acier car elle empêche toute intervention de reset neck.

L'électronique

Fort de son expérience chez Maton et de l'efficacité du système embarqué, Cole Clark propose une préamplification qui donne du fil à retordre au cauchemar des guitaristes sur scène : le larsen. Composé de deux capteurs piezo, l'un sous le sillet du chevalet et l'autre sur une des barres de la table (voir photo ci-dessous), un micro électret y est associé et placé dans la caisse. Un contrôle et un mix installé sur l'éclisse du haut permettent les réglages basiques du système (voir photo ci-dessous).

Le modèle Fat Lady 2AC3-BRE (référence sur site de Cole Clark : CCFL2EC-BRE)

Testée exclusivement en acoustique, je vous proposerai prochainement un banc d'essai plus complet de la guitare, avec bien sûr, le système embraqué.

Côté lutherie, la sobriété de l'instrument est à son maximum. Juste un purfling pour le tour de table et de la rosace. Table en Bunya donc, dos et éclisses en palissandre indien et manche en érable de Queensland. Chevalet et touche en ébène. La finition Nitrocellulose satinée est une marque de fabrique de Cole Clark. Les amoureux du "gloss" feront la moue, quant aux autres, ils seront ravis de cet aspect satiné. Le tout est réalisé avec soin et précision sur un format Dreadnought à pan coupé tout à fait classique.

La jouabilité de ce modèle est un de ses points forts. Avec 44mm au sillet de tête avec un profil de manche légèrement arrondi, on se sent bien dès la première prise en main. Les mécaniques Grover répondent très bien.

La Fat Lady 2 AC3 offre tout ce que l'on peut attendre d'une folk avec une texture sonore assez originale. Les basses sont présentes et profondes, les médiums boisés et les aiguës très perlées. Equilibrée et précise, elle se distingue d'une folk traditionnelle par un son plus sec, droit et brillant.

En conclucion, cette Fat Lady est une dreadnought très respectable avec une personnailité très originale qu'il serait intéressant de comparer avec une table en épicéa. Il convient également de la tester en électro-acoustique afin d'en juger le rapport qualité prix. La qualité première de cette guitare est sans aucun doute ce qui caractérise la marque : sa personnalité unique. Cole Clark est une marque à part qui propose, dans le domaine des cordes acier, un nouvel univers sonore qui semble plus destiné à une pratique scénique.

A suivre donc sur LaGuitare.com d'autres tests plus poussés, notamment en électro-acoustique et avec quelques vidéos !

Fat Lady 2AC3-BRE, caractéritiques :

- Tous les modèles en massif ont la table et le dos sculptés
- Cole Clark 3-way pickup system
- Finish: Nitrocellulose (natural satin)
- Neck: Queensland Maple
- Top: Solid Bunya
- Back and sides: Indian Rosewood
- Inlaid timber binding, purfling and rosette
- Bridge/Fretboard: Ebony
- Inlays: Block
- Machine Heads: Grover
- Nut/Saddle: Graph Tech Tusq
- Strings: Elixir Phosphor Bronze 12-53
- Nut Width: 44mm/1.73″
- Prix public conseillé : 3150€ avec étui

 http://www.coleclarkguitars.com
Test de la Cole Clark Fat Lady 2AC3-BRE