à Louis Lumière.
L'effet Haas, ou effet de précédence, rend compte de notre capacité à localiser le son comme venant de la source qui nous arrive en premier. Un exemple en concert à l'Elysée Montmartre: la salle étant peu large et très profonde, 50% de la zone d'audience (ceux du fond) n'entendent pas le son par le système de façade qui est au niveau de la scène, mais par les rappels qui sont accrochés au plafond à mi-distance de la salle.
Pourtant on a quand même l'impression d'entendre le son venant de la scène, car les rappels sont retardés pour arriver en même temps (ou un peu après) le système principal.
Dans cet exemple un autre effet psychoacoustique, qui relie la vision à l'audition: il est bien possible qu'on "recarde" le son comme provenant de la scène même si le 1er signal nous arrivait pas les rappels..
Effet cocktail, qui permet d'isoler une conversation en particulier parmi un brouhaha de discussions. Autre exemple musical: quand tu est spectateur d'un choeur de chanteurs, tu peux choisir d'entendre la masse des voix mélangées et harmonisées. Mais si tu regardes une personne en particulier, tu peux si tu le souhaite entendre clairement sa voix à lui (ou elle) qui se détache clairement parmi le choeur.
Des études ont montré que pour effectuer cela notre cerveau envoyait une impulsion motrice au tympan, qui en quelques sorte va créer un "anti-son" dans sa vibration. Ainsi l'activité
physiologique de l'audition n'est pas uniquement passive comme on le pense a priori mais c'est bien un processus actif dans lequel
l'intention ou l'attention agit sur la configuration du capteur.
Pour la localisation, deux phénomènes rentrent en compte:
1) la différence de temps d'arrivée entre les deux oreilles. Si un son nous vient d'ailleurs que du plan qui nous coupe en deux dans le sens de la hauteur, il arrivera toujours un peu plus tard dans une oreille que dans l'autre.
Entre parenthèse ceci explique l'inexactitude du faux dogme qui dit "qu'on entend uniquement jusqu'à 20kHz", cette conclusion étant biaisée par la méthode d’expérimentation fondée sur la perception de fréquences pures en mono.
Dans la réalité nous n'entendons pas de fréquences (car c'est un concept mathématique, pas physique) et surtout nous sommes capables d'une localisation très fine des sources sonores. Cette acuité angulaire de la localisation repose une une perception des différences de temps extrêmement faible entre les 2 oreilles .... qui ne peut être retranscrite dans un signal que grâce à la transmission de fréquences bien supérieures à 20kHz.
2) la forme en choux-fleur de nos oreilles externes génère un réseau de filtrage qui son, différent selon l'angle par lequel il arrive. On appelle ça "les fonctions de transfert de l'oreille" est c'est utilisé désormais pour faire par exemple des casques dans lequel le son viendra toujours de ta télé même si tu bouges la tête. Actuellement si tu regardes un match de foot au casque et que tu vas pisser, ta télé se retrouve localisée au-dessus de tes chiottes: avec ce genre de casque, ta télé te parait toujours localisée derrière toi.
De la même manière la forme du crâne génère un filtrage: par exemple le son qui vient de par-dessus la tête est plus brillant vers 10kHz. Donc si tu reproduis cela avec un equalo dans des bonnes conditions d'écoute, le son "monte".
Il existe d'ailleurs un système de prise de son surround qui est composé de 2 micros autour d'une tête.
http://fr.audiofanzine.com/kit(...)-360/