C’est sur scène que je les ai découverts, au Buzz à Paris pour ceux qui connaissent, une toute petite scène donc. Et c’était incroyable de voir P.A. derrière son micro envahir l’espace comme s’il se trouvait, je ne sais pas…, allez, au Zénith, zou ! Sa présence est si forte qu’on en oublie qu’il est à l’étroit. Il faut avouer que le rock de Klarence Vertigo imprègne le lieu dans son entier, crée une atmosphère à la fois forte et planante, et je ne suis pas étonnée qu’ils aient été Découvertes lors du festival Träce du Réseau 92, coup de cœur ai-je entendu dire. A propos du dispositif, voilà comment les groupes arrivent à avancer sérieusement sur leur projet avec un accompagnement complet. Intéressant de les écouter en parler. Pas de nouvelles dates prévues pour l’instant, mais à surveiller en suivant leur page Facebook. Check it out !

Quelle est la genèse du groupe, votre parcours à chacun ?
Pierre-Arnaud (Chant lead): Nous habitons aujourd’hui Paris et le 92 mais nous venons tous du même coin de la grande couronne Parisienne, du côté de Cergy, Conflans-Sainte-Honorine et Triel-sur-Seine. Du coup, le monde étant petit on a joué ensemble depuis les années lycée dans différentes formations, mais jamais tous les quatre réunis. Il y a 3 ans et demi, sous l’impulsion de Yann (bassiste) on a commencé le projet Klarence Vertigo. Au fond, on se connait depuis très longtemps et la création de ce groupe n’est au final pas un hasard.
Sven (Batterie) : Exactement, nous avions juste besoin d’un peu de temps pour mûrir, faire notre route chacun de notre côté. Je me souviens encore de mon tout premier groupe de rock au lycée, c’était Mathieu le gratteux ! Je n’aurais jamais imaginé le retrouver 10 ans après sur Paris et remettre le couvert. C’est un peu comme une nouvelle jeunesse. Niveau parcours, on est plusieurs à avoir fait le conservatoire, ce qui nous donne une assise technique appréciable pour la créa. Nous avons tous officié dans des projets très différents. P.A. et Yann ont joué pendant longtemps avec Igit (actuellement dans l’émission The Voice) au sein du projet Igit et la communauté du petit monde, ils ont joué dans Jass and Bazz aussi. Matt a énormément bourlingué notamment aux States. On a pu le voir au sein de You & You, Les Dentelles Nerveuses et Hooka Hey. Pour ma part, j’ai eu plusieurs projets franciliens avec Yann (Skyn’d) et avec Matt (Undone, Karajaï’s).

Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?
Sven
: Fred d’Indie Music a défini notre musique comme un mélange de lyrisme pop et de rock alternatif mystérieux, on s’y retrouve, merci Fred ! Pour être honnête, nous avons du mal à définir notre musique, nous n’avons pas d’idée préconçue ou de code à respecter, uniquement l’envie de laisser parler nos instincts artistiques. Nous laissons donc libre cours à l’inspiration de chacun sur une base harmonique apportés par P.A. la majeure partie du temps. C’est le feeling, le background de chacun qui entre alors en scène. On vient tous de quelque part, on a nos références, nos influences et tout cela s’exprime naturellement et se mélange.
PA : Oui et niveau influences, on en a tous beaucoup et de très différentes. En général, on écoute tous beaucoup de choses. Même des styles très éloignés de la musique que nous faisons ensemble. On se retrouve quand même autour d’un ‘rock alternatif’, plutôt tranquille, voire planant. Mathieu amène une touche très prog et déjantée avec ses sons à la gratte. Inutile de le dire, mais nous sommes dingues de Radiohead, surtout les derniers albums, mais aussi Grizzly Bear, Jeff Buckley et plein d’autres. Tous ces groupes à voix qui parviennent à créer une texture sonore originale pour habiller le lead.

Qui fait quoi ?
Yann : Je suis à la basse, Sven à la Batterie, P.A. au chant lead, guitare rythmique et claviers et Mathieu à la guitare lead. La formation est identique à celle des débuts, ça a du bon d’être potes de longue date, il y a moins d’embrouilles (rire).
Sven : Pour la création, c’est P.A. qui prend la plume, nous lui faisons entièrement confiance. Il propose aussi souvent les premiers accords, une teinte, un point de départ. Puis les idées s’enchaînent, en appellent d’autres, puis d’autres pour arriver à une track complète. Une esquisse que l’on peaufine ensuite avec le temps, qu’on laisse se bonifier ou que l’on abandonne, cela peut arriver.
Yann : Concernant le management et l’admin, nous gérons tout  nous-mêmes pour l’instant.

Où et dans quelles conditions a été enregistré l’EP ; avec qui ?
PA
: Pour notre premier EP live, j’ai fait appel à un pote qui gère une entreprise d’évènementiels pour nous aider. L’idée c’était d’enregistrer et filmer 4 titres en live. On a eu accès à leur dépôt dans lequel on a monté une fausse scène avec des lights. On avait tout le matériel de la boîte à dispo, Table mixage vintage, light, sono, preamps, micros, Eq, convertos, cameras. Pour les geeks du groupe c’était vraiment une superbe expérience. On avait appelé d’autres amis qui travaillent dans l’évènementiel pour l’installation et l’enregistrement et qui ont accepté de venir nous aider gracieusement. Pour le montage, mon frère s’en est chargé. Fred du studio, un pote de Matt  a géré le mix. Nous en profitons pour remercier Plug&Play, Tha’r’bled prod, Fred du studio Nibiru, Guillaume et Geoffrey Yahya Vargas sans qui rien n’aurait été possible.
Sven : C’est vrai que c’était une belle expérience, c’était risqué, mais nous sommes satisfaits du résultat, c’est notre son, notre groove, c’est nous quoi, du Klarence Vertigo à l’état brut.

Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?
Matt
: Côté gratte j’en utilise trois, une Les Paul Custom ri 68’ que j’avais topée à Berkeley pendant un périple aux US, une vielle Télé de 77’ et une Strat aussi. J’aime bien le vieux matos… Je branche tout ça dans mon vieux Bassman BlackFace de 64’ (les meilleurs ;+)) ou un Orange 30W pour les petites salles. Maintenant, côté effets, ma base overdrive disto est une Mojo JTM de facture française qui sonne le feu, j’utilise aussi un POG et une Memory Man de chez Electro-Harmonix pour les delays, ainsi qu’une wahwah de chez Budda introuvable de nos jours. Le reste est assez standard… réverbe Holy Grail, Phase90 MXR, pédale de volume, boost MXR et un autre delay Boss.  Le tout sur un Pedale Train2 alimenté avec un transfo Voodoo Lab que je conseille à tout le monde !  
PA : Moi j’utilise une Telecaster Reissue 52 pour faire l’accompagnement rythmique. J’en suis très content même si je ne suis pas un prodige sur le manche, je laisse ça à Mathieu (rire). Sinon, j’aime m’équiper de claviers et de sons en tous genres. Ma dernière acquisition, qu’on utilise beaucoup, c’est la Vermona Perfourmer. Un synthé Full Analo qui permet de faire énormément de choses. Sur scène, je ramène aussi un petit TX802 qui reste un synthé un peu ‘cheap’, mais qui à son petit truc (rire).

Vous avez intégré le dispositif Träce du Réseau92, dont vous êtes d’ailleurs la découverte pop-rock 2014 (yeah !). Parlez-nous de cet accompagnement, ce qu’il vous apporte concrètement, ce que vous avez appris, compris, découvert… Pourquoi est-il si intéressant de suivre un tel programme ?
Sven
: Cette sélection par le Réseau 92 a été une véritable chance pour notre projet. Lors de notre sélection, nous ne nous rendions pas compte de l'étendue du réseau et de la richesse de l'enseignement et des expériences auxquels nous allions avoir droit. Avec les coachings scéniques, les résidences, les coachings en management, en production, en gestion administrative, nous avons vraiment été plongés dans le secteur et l’univers de la création musicale. Cela nous a permis d’avancer à tous les niveaux et partager la scène dans la cadre du Festival avec le groupe Von Pariahs, qu’on ne présente plus, a été la cerise sur le gâteau. En résumé, être « Découvertes » ce sont des rencontres, un enrichissement artistique et intellectuel, mais aussi et simplement une belle aventure humaine.

Quels sont les actus et projets ?
Sven
: Alors déjà nous continuons le programme TrÄce bien évidemment et nous préparons en parallèle l'enregistrement de notre deuxième EP ! Sortie prévue pour le 4ème trimestre 2014 ! Nous serons en studio en Juin avec l'aide précieuse de l’équipe du pôle musiques actuelles de Levallois. C'est la même team qui nous a repérés et conseillé de présenter notre candidature au Festival TrÄce, nous remercions donc chaleureusement Olwenn, Hédi et Bernard. Merci pour votre soutien ! 
Matt : Ce prochain EP sera 100% studio et donc radicalement différent du premier qui était une captation Live. Nous adorons l'énergie brute et immédiate du Live, mais souhaitons maintenant découvrir d'autres horizons, élargir le champ des possibles. Nous utiliserons d'autres instrus, d’autres sons. 

En dehors du Réseau92 (ce qui est bien déjà !), qui vous entoure ? De qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ? 
PA
: En ce moment, nous sommes en discussion avec quelques personnes qui aiment notre musique et souhaitent nous aider. Ceci étant, nous avons clairement besoin de quelqu’un qui puisse parler au nom du groupe, c’est difficile aujourd’hui d’exister.
Le Réseau 92 nous a donné un peu plus de crédibilité, et on aimerait en profiter pour s’entourer de personnes compétentes et motivées. 

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez. Profitez de la place qui vous est offerte !
PA
: Merci au Réseau 92, au pôle musiques actuelles de Levallois et toutes les personnes qui nous permettent d’exister en dehors du local de répète.

Liens Internet :
https://www.facebook.com/klarencevertigo
http://klarencevertigo.bandcamp.com/
http://festivaltrace.com/klarence-vertigo/

Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).

[Scène Ouverte] Klarence Vertigo – Flower Head