En matière d’accompagnement, on a vu depuis quelques années fleurir une pléiade de matériel adressé au guitariste et à son “auto-accompagnement”. L’idée de n’utiliser qu’un looper type Digitech Jamman, TC Electronic Ditto, Boss RC, Boomerang, Repetito et autres enregistreurs en temps réel peut se révéler être un calvaire si vous n’avez pas un sens du rythme un peu affûté. De même, il vous faudra être très imaginatif pour vous renouveler ou aborder des signatures rythmiques dont vous n’avez pas l’habitude. Si votre but est de travailler un peu l’improvisation, vous allez vite suer à grosses gouttes pour vous en sortir sans vous ennuyer sur les mêmes grooves.

D’autres solutions
La première qui vient à l’esprit est tout simplement les logiciels d’accompagnement et de partition. Je pense naturellement à l’incontournable Guitar Pro et à Band In Box.
Ces solutions sont intéressantes car elles permettent rapidement de trouver des BT (back Track) bien faits avec des sons qui sont de plus en plus convaincants. Problème, ça demande d’avoir un ordinateur devant le nez pour jouer et pas question de souplesse et de travail en temps réel.

Pour ça il faut une boite à rythmes. Là encore, il y a des logiciels, voire même des sites qui font ça de manière assez ludique (http://www.html5drummachine.com, http://www.onemotion.com/flash/drum-machine notamment), mais on garde toujours le cruel manque de souplesse et l’obligation d’avoir un ordinateur devant le nez.
On peut aussi s’orienter vers les “drum machine” type Boss DR. Si ce genre de matériel regroupe suffisamment d’outils pour rendre l’expérience intéressante pour le guitariste, elle manque d’une certaine ergonomie. Le guitariste n’a pas les mains libres pour pouvoir gérer une boite à rythmes. Un vrai casse tête.

On serait également tenté de penser à la Digitech Trio (testée ici). A mon sens la Trio, bien que plus complète dans l'accompagnement (guitare, basse en plus de la batterie), demande d'avantage de préparation et ne supporte pas bien d'être "manipulée en temps réel", ce qui en fait un bon outil pour la maison et le training, mais qui pourrait coûter cher à un musicien qui l'utiliserait en jam ou en live. Bref, je ne vais pas refaire le test de la Trio, mais il est important de savoir situer les différents produits dl'accompagnement existant sur le marché pour bien comprendre la pédale testée aujourd'hui.

Nous en arrivons enfin à la BeatBuddy.
La BeatBuddy n’est en fait qu’une boite à rythmes. On peut même dire, qu’elle est à bien des égards moins polyvalente qu’une bonne vieille Boss DR. On pourrait même considérer qu’elle est à des années lumière des capacités d’un logiciel type Band In Box ou même un Guitar Pro.
Cette pédale ne génère que des rythmes. Alors pourquoi serait-elle plus intéressante que les autres solutions d’auto-accompagnement ?

Parce qu’elle est bien pensée pour les guitaristes
Le format pédale s'intègre logiquement dans un pedalboard et devient contrôlable au pied, donc en plein jeu.
C’est ainsi que la BeatBuddy sort ses atouts. Si la question de démarrer ou arrêter la boucle d’un seul coup de pied est importante, la pédale est également pensée pour pouvoir lancer des fills et des breaks. C’est l’un des points les plus importants.
L’utilisation de ceux-ci peut être accompagnée par un footswitch qui complète parfaitement l’utilisation des différentes fonctions de la pédale (stopper la boucle, ou lancer un coup de cymbale).

Alors que reprocher à la BeatBuddy ?
Pas grand chose, le parti pris de ne pas avoir d’accompagnement et de n’utiliser que de la percussion simplifie considérablement son l’utilisation. On l’a vu lors du test de la Trio de chez Digitech.
De plus, il existe un bon nombre de sets de percussion à charger sur le site (certains gratuits, d’autres au prix de 5$).
On peut donc toucher à un bon nombre de styles.
La pédale peut aller encore un peu plus loin en intégrant un looper et en le synchronisant grâce au port MIDI.


Pour qui ?
Bien qu’il faille un minimum d’indépendance pour déclencher les fills et autre breaks, la pédale est accessible aux guitaristes ayant un minimum de bagage rythmique.
Les plus avancés s’amuseront à épaissir leurs accompagnements (idéal pour un chanteur seul par exemple), d’autres pourront aller plus loin en complétant l’expérience avec un looper.
Quoiqu’il en soit, la BeatBuddy est un formidable outil pour le guitariste (et pour le bassiste ?) pour le travail à la maison ou pour l’accompagnement live.

Prix public de la BeatBuddy : 299 $
Prix public de la BeatBuddy Footswitch : 49$
Prix public du cable MIDI Sync Breakout : 15 $

BeatBuddy