Le nom de Samick vous évoque peut-être quelque chose. Cette marque, assez connue dans les années 80-90, pour sa production plus ou moins bonne, a été primée aux Etats-Unis, en 2006 par la MMR (Association Nationale des Revendeurs) comme l' "Electric Guitar Line of the Year". Plein de promesses donc pour la Samick Greg Bennett JZ2 qui affiche un prix de 722€.

Les jazzmen utilisent depuis des décénnies des guitares qui présentent la particularité d'être le chaînon manquant entre la guitare électrique et la guitare acoustique folk : les "hollow bodies". On les retrouve le plus généralement sous deux formes :
La demi-caisse : comprenez qu'elle fait la moitié d'une caisse normale de guitare acoustique. Elle a une résonance limitée et doit être branchée dans un ampli. Une fois branchée, la caisse offre une tenue de note particulière et une chaleur chères aux bluesmen.

La trois-quarts de caisse : comme son nom l'indique, elle est à peine un quart plus fine qu'une guitare folk. Elle est en général très agréable à jouer autant en acoustique que branchée. Pour le choix, tout dépend du son que vous désirez.

La guitare qui nous intéresse aujourd'hui est une ¾ de caisse. Le design de la Samick Greg Bennett JZ2 est dans la plus pure tradition des guitare jazz. Pas d'excentricité, ni de grande nouveauté. Voyons tout de suite si elle est à la hauteur de ses concurrentes...

Lutherie
Au premier coup d'oeil, la JZ2 a la classe ! Le rouge translucide est du plus bel effet et l'accastillage doré rehausse le tout : il n'y a pas à dire, ça en jette ! De plus, une binding "ivoire" entoure l'intégralité la guitare : table (bombée), dos (bombé également), touche, plaque de protection... tout y passe ! Probable que les guitaristes préférant les designs plus minimalistes trouveront l'instrument un peu chargé.
On se rapproche pour vraiment apprécier la qualité de la lutherie. On trouve donc une table bombée en épicéa, un dos et des éclisses en acajou, une touche en palissandre avec un marquage trapézoïdal des cases, un manche et une tête en acajou. La finition est absolument impeccable. Tous les bindings se rejoignent parfaitement. Pas de décalage dû à une finition trop pressée. Jusqu'au bas de la touche, on retrouve le filet qui finit dans des courbes très stylées. Petite ombre au tableau, le dos n'est pas, comme on pourrait le penser, un érable moucheté, mais bien un acajou couvert d'une feuille imitant le noble bois. C'est tout de même un peu dommage.
Côté accastillage, les mécaniques grover sont parfaites, tant par la tenue d'accord que par le choix des boutons. Le chevalet, quant à lui, pèche un peu. Il tient très bien l'accord, mais il est fait d'un métal un peu brut. On aurait préféré quelque chose d'un peu plus doux et harmonieux. De plus, lors des attaques de main droite un peu brusques, le cordier se met à résonner, créant quelques bruits parasites pas très agréables.

Électronique
La JZ2 est équipée de deux micros Duncan Design remplissant pour le mieux leurs rôles, mais nous y reviendrons plus tard. Sans plus fioritures, un sélecteur trois positions et un potentiomètre de volume et de tonalité viennent contrôler chacun des micros. C'est le minimum, mais c'est largement suffisant pour ce genre d'intrument et les genres de musiques pour lesquels il est conçu.

Confort de jeu
Pile entre la folk et l'électrique ! Les cordes sont assez dures et offrent une dynamique très intéressante, sans pour autant être injouables pour les petites mimines. Avec un peu d'habitude, on peut même aller jusqu'à exécuter quelques bends. Le manche est plutôt rond et correspond parfaitement à ce qu'on peut attendre d'une guitare jazz. Seul problème, c'est qu'il faut jouer un peu fort pour pouvoir avoir de belles notes. L'effleurement des cordes n'est pas très convainquant.

Son
On commence par l'aspect acoustique. Comme annoncé au début de cet article, la ¾ de caisse est censée nous offrir des volumes sonores assez importants et suffisants pour jouer sans amplification. La projection sonore de la JZ2 permet, en effet, de jouer sans se brancher, mais le son est partiellement amputé de son spectre sonore. Elle n'aura que peu de middle et encore moins de basse. On a parfois l'impression de jouer sur une guitare type manouche tant le son est sec.
Tout cela sera réparé lors du branchement de la guitare. C'est dans cette configuration que la JZ2 va donner tout son potentiel.
Les fréquences se rééquilibrent, le son devient chaud et prend une certaine profondeur. On sent que la guitare résonne et que les micros font leur travail au mieux. En son clair, les positions rythm et intermédiaire sont absolument superbes. Même en branchant la guitare directement dans une table de mixage via une D.I (boîte de direct), on arrive à obtenir un son très satisfaisant. Le résultat avec ampli est à la hauteur de nos espérances. La disto n'est pas vraiment son cheval de bataille, il est donc logique que seuls les sons légèrement crunchy conviennent vraiment à cette guitare.

En conclusion

La JZ2 est une guitare qui a une certaine classe et avec laquelle il est certain que vous ne passerez pas inaperçu. Branchée, elle devient un instrument très satisfaisant qui vous donnera beaucoup de plaisir à jouer. Le rapport qualité-prix est convenable même si, pour 722€, bien des marques plus connues telles Epiphone, Ibanez ou Gretch peuvent proposer des instruments qui ont fait leurs preuves. L'avenir nous dira maintenant si la Samick Greg Bennett JZ2 est à placer aux côtés de ces marques incontournables.

La finition
Le look
Le cordier

Caractéristiques :
Corps acajou, 1 pan coupé, arc vénitien, table bombée épicéa sélectionné, kit feuille d’érable pommelé, manche et tête acajou, manche collé, touche palissandre, 22 cases, mécaniques Gold GROVER, chevalet combiné JAZZ, palissandre, métal doré ajustable, cordier Jazz doré, flottant, 2 Micros JAZZ double bobinage Duncan Design, 2 Volumes, 2 Tonalités, switch 3 positions.

Plein feux sur INV Music :
http://www.guitariste.com/pleins-feux-sur/invmusic/

Samick Greg Bennett JZ2, l'esprit jazz