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Comment les héros de cette « révolution » ont-ils pu tomber aussi bas ? L’analyste John Dizard observait dans le Financial Times du 6 mai 2012 que les producteurs de gaz de schiste avaient dépensé des montants « deux, trois, quatre, voire cinq fois supérieurs à leurs fonds propres afin d’acquérir des terres, de forer des puits et de mener à bien leurs programmes ». Pour financer la ruée vers l’or, il a fallu emprunter des sommes astronomiques « à des conditions complexes et exigeantes », Wall Street ne dérogeant pas à ses règles de conduite habituelles. Selon Dizard, la bulle gazière devrait pourtant continuer de croître, en raison de la dépendance des Etats-Unis à cette ressource économiquement explosive. « Compte tenu du rendement éphémère des puits de gaz de schiste, les forages vont devoir se poursuivre. Les prix finiront par s’ajuster à un niveau élevé, et même très élevé, pour couvrir non seulement les dettes passées, mais aussi des coûts de production réalistes. »
Il n’est pas exclu néanmoins que plusieurs grosses compagnies pétrolières se retrouvent confrontées simultanément à une même débâcle financière. Si cette hypothèse se confirmait, dit M. Berman, « on assisterait à deux ou trois faillites ou opérations de rachat retentissantes, en vertu de quoi chacun reprendrait ses billes et les capitaux s’évaporeraient.
Ce serait le pire des scénarios ».
Il faut toujours envisager le pire avec les vendeurs de poudre aux yeux.