Le 4, 5, 6 juillet derniers s’est tenue la dernière édition du festival Ej@ms Live. Bien qu’amputée d’une journée, elle fut à la hauteur des autres. Une programmation éclectique, un public nombreux et un concept toujours aussi intéressant. Un rendez-vous auquel tout guitariste, quelles que soient ses aspirations ou ses influences, devrait se rendre.

Avant de vous parler de l’édition 2013, rappelons le concept des Ej@ms Live, construits autour de la notion de rencontre.
Plus que des concerts, les Ej@ms Live proposent depuis quelques années des rencontres entre les professionnels et les amateurs. Chaque guitariste venant jouer au festival anime une masterclass l’après-midi même. C’est une rencontre très intéressante et souvent riche pour les stagiaires.
Le soir, à la fin du concert, les stagiaires sont invités par l’artiste pour jouer sur scène avec lui. Un moment intense pour ces amateurs plongés dans des conditions de jeu réelles.
Ces moments prennent d’autant plus d’intensité lorsqu’ils sont retransmis en direct sur Internet. Je ne vous parle pas là d’une petite webcam prenant un son d’ambiance et une image fixe, je vous parle d’un système de prise de son complet (en plus de la sonorisation interne de la salle) et d’une régie et de trois caméras montées en direct par un professionnel. Un festival d’un genre unique !


Si en plus on précise que l’intégralité du festival est gratuit et que cette année encore les Ej@meurs et le public ont pu remporter pour un montant de 4000 euros de lots... Vous vous dites, mais qu’est-ce que je faisais à ce moment-là ?
En tout cas, nous, nous y étions !

J 1 Stéphan Forté

C’est donc Stéphan Forté qui a eu le privilège d’ouvrir ces trois jours de festival. Cette année, ce n’est pas avec Adagio, mais avec son projet solo que le guitariste français est venu. Un concert intense et précis. On peut aisément parler de pièces instrumentales plus que de morceaux. Une expérience qui a pu parfois dérouter les fidèles des Ej@ms Live, plus habitués à la fusion et à d’autres styles plus improvisés. Ce fut aussi une expérience particulière pour l'auditoire averti que nous sommes : un concert de metal assis.
Je ne dis pas qu’aller voir Motorhead, Iron Maiden ou Symphony X assis est une bonne chose, mais apprécier l’écriture des titres de Stéphan Forté confortablement installé, est très agréable. On apprécie autant la composition que la précision chirurgicale de chacun des musiciens. Profitons-en pour adresser une mention spéciale au bassiste du groupe, Franck Hermanny. En plus d’un jeu sans faille dans l’accompagnement du groupe, Franck a proposé au public un solo à la sept cordes (pourquoi exceller avec six cordes, alors qu’on peut le faire avec sept ?).
Le concert se clôt avec le jam des stagiaires. Un moment fort de partage que, malgré un timing serré, Stéphan Forté a su animer et faire durer pour que chacun prenne le maximum de plaisir. Et jouer avec une telle section rythmique, voilà une expérience que les Jammeurs ne sont pas près d’oublier !


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Jour 2 Junky Monkeys / Simon Depys

S’il y a bien une chose qui caractérise le festival Ej@ms Live, c’est l'éclectisme de la programmation. L’ouverture de cette seconde soirée s’est fait avec le groupe de rock Junky Monkeys. Gagnants d’un tremplin régional, ils avaient pour mission de chauffer la salle avant l’arrivée de la tête d’affiche de cette seconde soirée. Mission largement remplie par ce quartet Punk Rock de doux dingues. Un set de fou furieux qui s’est terminé dans une ambiance très festive avec un public debout malgré les sièges confortables et la chaleur ambiante.


 
Le Simon Depys Group est également une formation régionale. Le trio formé autour du guitariste Simon Depys n’est pas non plus là pour se prendre au sérieux. Autour du thème du Jacky style, baskets chamarrées, marcels, lunettes de soleil fashion et surtout nuques longues, le groupe distille une musique recherchée et très complète. Entre chacun des morceaux une voix off nous conte, non sans humour, l’incroyable histoire de Jacky, faisant le lien entre l’artiste et la musique.


 

La soirée se termine comme à l’accoutumée sur un jam avec les stagiaires. Un bon moment que le cadet des stagiaires (Tanguy, 13 ans) a su apprécier à sa juste valeur.
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J 3 Les Doigts De l’Homme

Prémices au dernier concert de ce septième Ej@ms live, les participants des ateliers M.A.O. viennent exposer leurs créations. Encore une fois, malgré le niveau disparate et un temps limité, le résultat est plus que probant.


Le changement de plateau permet à ce moment de la soirée de remettre les prix pour les jammeurs et le public. Les partenaires n’y sont pas allés de main morte : une Lâg Arkane 3000 (valeur 3000 euros), un Two Notes Torpedo C.A.B. (valeur 500 euros), une guitare acoustique WSL Emotion (valeur 500 euros) et tout un tas de lot Ernie Ball (cordes, nettoyants, polish etc.). Une sacrée aubaine pour tous les participants (pour un festoche entièrement gratuit, c’est la classe).

La formation la plus populaire de cette programmation était sans aucun doute le groupe de jazz manouche Les Doigts De l’Homme.
Une fois n’est pas coutume, c’est par le jam que la soirée va commencer. A peine le temps de se chauffer que les deux stagiaires qui ont eu le courage de monter sur scène se retrouvent à interpréter leur version des “Yeux Noirs”, célèbre standard du style.
Un superbe morceau que Benoît Convert, l’un des solistes de “LDDH” (Les Doigts De l’Homme), avait préparé l’après-midi même. Dans une bonne ambiance, les stagiaires avaient largement profité des conseils de Benoît, mais également du rythmicien du groupe Yannick Alcocer et du contrebassiste Tanguy Blum, venus lui prêter main forte durant le stage.
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Fin du Jam, c’est le groupe dans son intégralité qui retrouve la scène pour interpréter les titres de leur nouvel album Mumbo Jumbo.
Une bonne claque musicale et instrumentale. Comme me l’a fait remarquer une personne du public, il est vrai que la tradition jazz manouche n’est pas intacte. Les morceaux sont écrits. On sent que le quintet ne dérive que très peu pour laisser place à l’improvisation, une notion pourtant très chère au style. Peu importe, la qualité était là et le public ne s’est pas trompé. Belle "standing ovation" pour ce concert de clôture du septième Ej@ms Live.


Nous repartons le lendemain des étoiles dans les yeux avec pleins d’anecdotes et pleins de rencontres. Ce festival est une perle du genre. Les moyens mis en œuvre par la ville de Digne-Les-Bains sont tout simplement ahurissants quand on pense que ce festival est entièrement gratuit (concerts, masterclasses, ateliers M.A.O.).
Soleil, lieu magnifique coincé au pied des montagnes, ambiance de fête, je sais pas pour vous, mais nous l’année prochaine, il est certain que nous serons au huitième Ej@ms Live.

Ej@ms Live 2013 - Live report'