Dark Tranquillity - Atoma

Publié le 30/01/2017 par Nicolas Didier Barriac
Les Suédois de Dark Tranquillity ne sont pas tout à fait des rookies. Ils sont attendus au tournant à chaque sortie par une fan base dédiée qui a bien compris qu'ils étaient les seuls de leur scène à encore avoir quelque chose à dire. Soilwork et In Flames n'ont plus rien sorti de majeur depuis des lustres, At The Gates est en reconstruction et les jeunes pousses n'égalent pas leurs modèles sur la durée. Or, depuis Character en 2005, Dark Tranquillity ne chôme pas et réussit l'exploit de captiver son auditoire avec une musique à la prise de risques limitée mais d'une efficacité qui ne fait que gagner en intensité. Atoma, sorti en fin d'année 2016, pourrait bien être le point culminant d'une carrière longue ayant déjà enfanté onze opus studio.

La maîtrise de Dark Tranquillity tient en sa capacité à mélanger des influences hétéroclites comme personne. Blast beats, new wave, death, pop, heavy : le tout forme un ensemble homogène unique. Neutrality, s'il n'est pas forcément le titre le plus essentiel d'Atoma, montre bien tout ce qu'est capable d'accomplir le quintette en à peine plus de quatre minutes sans jamais perdre en feeling. Et comme l'a prouvé la période plus expérimentale, autour de Projector et Haven, il y a bien peu de choses qu'il ne sache pas faire à la perfection. Jamais Nikas Sundin et ses sbires n'étaient parvenus à combiner leurs penchants pop et électroniques avec leurs racines à un tel niveau d'inspiration.

Mais la vraie force du groupe réside dans son vocaliste Mikael Stanne. Absent de la composition de la musique, il apporte au combo l'élan nécessaire pour propulser les meilleurs titres vers le statut de classiques. Ce growl caverneux fait partie des meilleurs du genre et l'alliance fréquente avec du chant clair font de Stanne l'atout le plus évident de Dark Tranquillity. Le contraste entre vocaux extrêmes et arrangements mélodiques est loin d'être novateur mais il fonctionne rarement aussi bien que sur un disque de cette formation étonnante. Avec l'âge, le chanteur a rehaussé son interprétation de nuances qui font tout le charme des écoutes répétées d'Atoma. 

Pourtant, il ne faudrait plus oublier le travail de ses compères qui, s'ils sont discrets dans l'exécution, sont la force créative d'une grande partie des compos. Martin Brändström aux claviers et Anders Jivarp à la batterie sont en effet loin d'être les musiciens les plus démonstratifs à leurs postes mais, à eux deux, ils sont responsables des trois-quarts des notes entendues sur Atoma. Et parmi celles-ci notons Encircled à l'ambiance black metal extrêmement bien canalisée, Force of Hand au refrain digne de Lost To Apathy ou encore l'enchaînement de mélodies implacables de Clearing Skies.

Comme souvent, lorsque un disque multiplie les tours de force et semble oublier les temps morts, la fin arrive trop vite. C'est le cas ici avec la conclusion Caves And Embers. Nettement moins tonitruante que les titres les plus flashy de cet album, elle œuvre dans un style mid tempo menaçant qui font d'elle le pendant idéal de l'ouvreur Encircled. Elle met un point final à une grande cuvée d'une formation dont la persistance a de quoi forcer le respect. Longtemps cantonnée au rôle de second couteau, elle a gagné ses galons sur le tard et, par sa vitalité, éclipse à présent complètement In Flames, Soilwork et autres Arch Enemy.

Discographie : 

Tracklist de Atoma  :

(en gras les morceaux essentiels) 

Century Media

www.darktranquillity.com

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