En fait, je suis globalement d'accord avec toi
Mais si l'on essaie de sortir un peu le classique de son carcan éxécutionniste extrêmement bordé, et qu'on lui rends un peu de sa liberté, à savoir qu'on en isole des thèmes, et que l'on dérive dessus ad libitum, ca devient intéressant je trouve. Prendre un morceau de violoncelle et le transposer bêtement à la basse "juste" pour le jouer, çà n'a pas beaucoup d'intérêt. En revanche, prendre le même morceau, et l'adapter, en en comprenant les harmonies, en le modifiant pourquoi pas, pour en faire quelque chose de valable à la basse, là je dis oui
Typiquement, je pense à Jacque Loussier qui a fait çà avec Bach. Ok, c'est peut-être plus du Jazz que du classique, mais in fine, la basse électrique n'est pas non plus un instrument orienté classique, donc çà le fait, et les thèmes sont bien préservés tout en étant enrichi.
En jazz, çà ne choque personne qu'un thème soit pris par 10.000 mecs et joués différemment, au contraire, on trouve çà bien. En classique, bien souvent, si on change un soupir, c'est l'émeute (raison pour laquelle Satie, dans sa grande mansuétude, n'a mis aucun repère de solfège autre que les notes dans ses partitions, de manière à autoriser une grande liberté d'interprétation).
Et moi, j'aime ceux qui réussissent à tordre le cou au classique en se l'accaparant. Mozart ou Bach auraient aimé çà je pense .
C'est l'idée que je me fais de la musique, et la raison pour laquelle, je ne suis pas un grand fana des "covers" note à note (dont je suis obligé de me contenter aujourd'hui, vu mon faible niveau ). C'est aussi pour cela que je concentre une grande partie du temps de mon apprentissage au manche, aux harmonies et aux gammes, pour pouvoir "libérer" ma basse, et qu'elle devienne un outil d'expression libre, que ce soit pour du classique, du jazz ou n'importe quoi d'autre.
Cela étant, j'aime entendre et jouer un morceau de classique en respectant les directives, mais... Le compositeur n'est plus là pour dire qui à raison ou tort, donc finalement, ce qui est tant décrié par les puristes est en réalité accompli quotidiennement par leurs interprètes préférés... Espièglerie de la grandeur musicale face aux petits esprits étriqués qui pensent qu'on ne peut aller à Pleyel qu'en smoking et noeud pap', alors que l'on peut y aller en jean destroy, et que, rapporté à l'époque, le jean destroy sied bien plus à Mozart, à sa vie, et à son oeuvre que l'image bien policé que l'on a de lui (voui, j'aime beaucoup Mozart )