Vivez vous de la musique ?

ceux qui vivent de la musique font du classique , en gratte electrique ceux qui vivent de la 'musique" vivent font juste du marketing

T'es le pd, le reggae-hip-hop-rock-n-roll-métalleux, l'allemand adolescent basique ou... heu... le bassiste c'est ça ?

non leur manager

Ah le pervers...

Bon je m'y attendais un petit peu.. la levée de bouclier. Dans une première mouture de mon post, je précisais que je ne parlais pas vraiment des techniciens intermittents, mais simplement de ce que je connais un petit peu pour en côtoyer quelques uns - les intermittents d'orchestre populo ou de groupes, et autres joyeusetés - musiciens donc. Tu m'excusera pour le coup et c'est sincère, de pas avoir précisé, et d'avoir été un peu définitif sur ce point, mais j'ai un ami (un excellent musicien qui écrit aussi de biens belles choses) qui a traîné ses guêtres dans l'intermittence pendant quelques années et qui l'est bien plus que moi.

Donc ... t'as encore mal lu pour "l'art se mérite" que je liais à la forme conditionnelle juste après (c'est une figure de style qui vise a pas repeter deux fois un conditionnel). Je voulais juste dire que "réussir" par l'intermittence c'est un peu une forme de supplice de tentale. On se prend vite au jeu et on en ressort un peu la queue entre les jambes (comme tu dis). Alors après je dis pas que c'est mieux ailleurs ni au Québec ni ailleurs....... et j'ai bien envie de dire que c'est pire. Simplement pour rester dans le cadre français, et connaîssant bien le milieu des musiciens classiques, du temps encore ou j'étais au conservatoire, là ou rentrer dans des orchestres nationaux ou de régions ou de tournée est une chose assez normée et implacable en ce qui concerne la qualité des musiciens qui y sont recrutés (nottament au CNSM) et qui là méritent vraiment une place au soleil, l'équivalent proposé par nos amis du gouvernement pour un tant soit peu stabiliser des statuts précaires dans la "musique populaire ou rock ou ce que tu veux", étant d'accumuler des heures pour pouvoir jouir de certains droits, fait qu'on oublie dans la plupart des cas, de réellement exercer son art... aussi mineur soit-il et ça désagrège un peu la qualité de ce qui nous est proposé dans nos belles contrées. back to the basics.

(Et puis Montréal j'y vais pour des raisons autres que musicales... loupé - mais c'était pas mal tenté)
Et puis apparemment tu connais aussi bien la musique canadienne que moi les sensations fortes de l'intermittence

le topic c'est vivre de la musique et pas vivre de son art. la différence est nette. je pense qu'il est plus simple de vivre d'un boulot "classique" et éventuellement de faire de l'art à coté (qu'il soit musical ou pas, génial ou pas) que de vivre des fruits de sa propre création.
donc, (pour en revenir au sujet) je ne vis pas de la musique mais mon boulot me permet de faire de la musique, et c'est déjà pas mal. et je pense que beaucoup sont dans ce cas
Tant mieux si un jour je vis de la musique (mais ce n'est plus un objectif....), l'idéal serait que ce soit de la "bonne musique", interessante à jouer et à écouter.

Ah oui une copine m'en raconte des belles sur les us & coutumes des cadres d'orchestre, une fois qu'ils sont installés... et bé question "batlécouillisme" et débauche, ils sont pires que 40 légions de rockeurs ces nerds là.

Bon en fait pour l'intermittence j'en ai surtout après ce système des cumuls d'heures. Les quelques personnes "intègres" que je connais ou du moins dont je suis sur de leur aspiration artistiques profondes, ont été obligés faute de trouver de quoi se mettre sous la dent pour combler les trous, d'integrer le Jacky Orchestra (nom générique donné aux orchestres de province) pour quelques dizaines de dates, et qui finissait par ne faire que ça, et que ça déprimait au bout du compte, parce que esprit totalement brouillé par des merdes à jouer, ne peux plus composer, plus d'humeur à repeter avec le groupe de copains etc.... Et je suis tombé dans une soirée y'a pas longtemps, on aurait dit un débat à la Delarue, des anciens intermittents traumatisés qui racontaient le merdier comme s'ils avaient fait le vietnam, et qui maintenant préfèrent garder l'esprit clean et bosser chez l'ennemi (je dis pas que c'est mieux.... m'enfin, c'est un choix qui se tient peut être mieux pour certains).
Et puis c'est peut être encore pire en province qu'a Paris... je suppose. ...La province devient vraiment un désert musical, ça me fait de plus en plus peur...

C'est marrant, une amie intermittente théâtreuse (option avec public) m'a récemment fait la même diatribe contre les zikos.

Je pourrais vivre de la musique quand il n'y aura plus de téléchragement illégal...

Le problème c'est que le boulot à coté te donne la stabilité d'un salaire régulier mais te prend une bonne partie de ton temps.
Perso je repete beaucoup, quand je repete pas je fait des concerts ou démarches des salles ou bosse ma musique ...
Ca laisse peu de temps pour autre chose ...

Apres c'est une passion mais la cohabitation des deux c'est pas tout les jours évidents ... tout cela fatigue ... les congés partent en résidences et formations diverses et variés ... le blé par pour du matos, de la com ou des enregistrement ... Mais à la limite tout cela n'est pas grave ... le plus dur restant le retour à la réalité (le retour au bureau apres une semaine d'enregistrement est souvent extremement frustrant ...)

Quoi qu'il en soit je suis quand meme bien content qu'il existe ce systeme pour permettre au gens de vivre de leur passion et j'espere pouvoir en vivre moi meme un jour.