Quand tu reçois une invitation pour un concert d'un groupe franco-américain au Bus Palladium et que tu tiens la rubrique [Scène Ouverte], forcément, ça t'interpelle. Tu cherches des infos, tu trouves... ben... pas grand chose, mais suffisamment pour découvrir que We Are M I L K s'est formé en Californie (ça n'est peut-être pas objectif, mais rien que ça me fait rêver, musicalement notamment), qu'ils ont enregistré l'album entre Los Angeles et Liverpool (le rêve continue), et qu'ils se sont installés à Paris. Ça, ils vont y avoir droit à la question : "Mais, pourquoi Paris ?" Et puis tu les écoutes et tu te retrouves direct dans l'avion pour la Côte Ouest, à toi l'Océan Pacifique. Good ! Des compos pénétrantes jusqu'à l'os, à la fois destroy juste ce qu'il faut et planantes juste quand il faut, l'exacte dose musicale nécessaire à ton équilibre. Il s'agit en fait d'un savoureux mélange de rock psychédélique, grunge et alternatif savamment produit et surtout non toxique. Il resterait somme toute un travail à faire sur la communication car présenter de la bonne musique ne suffit pas, NON. Je le répéterai jusqu'à ce que ça rentre dans vos têtes d'artistes ! Curieuse maintenant de découvrir ce que Paris va leur inspirer... Enjoy !

Voilà une histoire peu commune. Vous venez tout droit de Los Angeles, vous êtes maintenant basés à Paris. Le monde à l’envers ? Racontez-nous la genèse du groupe...
Eric : We Are M I L K est Californien et s’est formé à Los Angeles sous le nom de M I L K où le groupe vivait, a énormément joué et a sorti son premier album. Puis Maeva et moi avons pensé que le monde était plutôt une petite boule et on a voulu voir comment cela se passait ici en France et aussi en Europe en général. 
Stephen (guitares) qui est originaire de Philadelphie et Dylan (batterie), du Connecticut, étaient très intéressés de voir Paris. Alors on s’est tous posés ici et on a commencé à jouer. Et puis avec tout ce qui se passe en ce moment, on s’est dit qu’on est plutôt mieux ici (lol).

Stephen : J’ai toujours pensé que Paris était tout particulièrement une ville qui avait plus de respect pour les arts et les artistes en général.

Alanis : Paris est une ville qui semble remplie de créateurs et de designers. Je pense à la mode par exemple. Alors pourquoi ne pas être dans cet environnement pour créer nous aussi notre musique.

Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définirez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ? 
Eric : C’est toujours réducteur de se classifier, mais disons qu’on est dans le Psychédélique Alternative Rock. Je dis Alternative Rock mais j’aurais pu dire aussi Grunge Rock. On a l’habitude aussi de dire Alternative Psychédélia ou Hippie Grunge Psychédélique. Comme tu vois, c’est plutôt dans cette mouvance qu’il faut placer We Are M I L K.  
Maintenant en terme d’influences, je dirais que si les Doors, Pink Floyd et Nirvana débarquaient aujourd’hui, ils feraient du We Are M I L K.


Stephen : Quand j’écoute ce que l’on fait, ça m’évoque toujours quelque chose de brut, rempli d’énergie avec un son heavy mais toujours cool. On fait le lien entre plusieurs mouvements. Par exemple, nous ce sont les mélodies avant tout. Ce qu’on ne retrouve pas toujours dans le heavy. En terme de guitare, mes influences sont entre David Gilmour et Pat Metheny. Mais je m’inspire aussi de tout ce qui m’accroche l’oreille. J’ai été un big fan de Jerry Gracia et Trey Anastasio, tout comme d’Eric Clapton, de Neil Young ou de Wes Montgomery.

Aline : Pour moi, We Are M I L K est définitivement un groupe de 2017, mais qui garde des racines dans les 60’s et les 70’s. En tant que bassiste, mes influences sont entre Gene Simmons, Gezzer Butler, Paul McCartney, Roger Waters et Billy Sheehan surtout avec les Winery Dogs. J’aime la façon dont il explore son son avec ses effets.

Qui fait quoi ? Comment s’organise votre travail de compo ?  
We Are M I L K : Ok alors on va tous se présenter. Eric Marx : chant et guitare ; Maeva : claviers et chant ; Stephen James : guitares et chant ; Alanis Nixxer : basse ; et Dylan Strazar : batterie et percus.

Eric : La plupart des chansons sont composées paroles et musique par Maeva et moi. Les titres une fois écrits sont arrangés en général avec tout le groupe. Mais nous avons aussi plusieurs titres qui viennent uniquement de jams avec le groupe. On enregistre tous les jams et on monte/construit après les titres qui sont venus comme ça durant ces jams. “Give Me Some” ou “Down The Machine” sont deux chansons qui sont par exemple sorties quasiment note pour note pendant un jam à Los Angeles et qui ont donc été créées ainsi.

Où et dans quelles conditions a été enregistré l’EP ? Dans votre bio (à peu de choses près, la seule chose que l’on arrive à obtenir de vous !), on lit qu’il a été produit par Fran Ashcroft (Gorillaz, Dandy Warhols). Pas mal ! Comment s’est faite la connexion avec lui ? 
Eric : Notre premier album a été tracké et mixé à Los Angeles dans un petit studio du Westside. Arrivés en Europe, on a voulu le remixer avec quelqu’un qui avait vraiment la même sensibilité que nous en musique. On est alors rentrés en contact avec Fran Ashcroft parce qu’on a toujours aimé ce qu’il a fait avec Blur ou encore Damon Albarn.  
Fran a vraiment fait un travail extra sur nos titres. Il a des tonnes de vieux processeurs analogiques, et parfois même un peu bizarres, dans son studio en Grande Bretagne vers Liverpool. Son approche et son remix ont donné un son incroyable à l’album.

Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?  
Steve : J’utilise une Fender American Standard Stratocaster et une Gibson Les Paul Classic. Pour l’ampli, c’est un Fender ‘59 Bassman Reissue. C’est un ampli très polyvalent, Tu peux aller du rock au jazz en passant par le country avec ce type d’ampli.
J’ai beaucoup de pédales avec We Are M I L K. Pour une overdrive légère, j’utilise une FullTone OCD. Pour une distortion plus heavy, j’utilise une copie Fuzz Face fait main par une compagnie américaine qui s’appelle Tone Junkie Electronics. Elle a un transistor BC109 qui fait le gros son. J’utilise aussi un compresseur Keeley que j’enclenche pour grossir le son de ma Strat.  
Pour mon volume, c’est l’incontournable Ernie Ball, et pour la Wha, c’est une Dunlop Crybaby. Enfin en terme de delay, j’utilise une MXR et en terme de reverb, une Neunaber Seraphim qui donne une bonne reverb à la fois classique et brillante.

Eric : En tant que chanteur, je m’accompagne sur une MusicMan Stingray 76 avec un son très clean sur un simple ampli Fender Mustang. Je n’ai rien changé sur ma MusicMan, tout est d’origine, même les mécaniques. J’adore son son. C’est une des premières de Leo Fender avec sa marque MusicMan quand il a quitté Fender dans les seventies.

Maeva : Pour les claviers, on utilise principalement nos propres sons et autres sound-effects samplés et transformés. J’utilise aussi les claviers samplés de Logic Pro comme les pianos électriques ou les orgues.

Aline : Je suis sur une Fender Precision Bass avec un Ampeg SVT et un BOSS ME-20B.

Après avoir donné quelques concerts à Paris, quels sont les actus et projets ? 
We Are M I L K : On est en train de finir en ce moment le mix et l’enregistrement de tout nouveaux titres ici à Paris. On ne conçoit pas vraiment ça en terme d’album mais plutôt en terme de nouveaux titres qui seront disponibles directement pour le public sur Itunes et autres plateformes Internet.
En fait pour tout te dire, on écrit en ce moment des tonnes de nouvelles chansons. On les arrange et on les enregistre au fur et à mesure. On est vraiment en plein boulot. Il nous faudrait plutôt 48h par jour.  
On revisite aussi en ce moment tous nos titres en acoustique pour des concerts live plus intimistes sur Paris. C’est une approche encore plus seventies de notre musique et de nos titres. Deux guitares sèches, une basse acoustique, un tambourine et un cajon. C’est tout. Je dois dire qu’on est super excités par tout ça. Nos voisins aussi d’ailleurs (lol).


Si ça ne vous ennuie pas, j’aimerais que vous nous parliez de votre retour à Paris parce que, et vous le savez bien, nombre de musiciens français rêveraient de se donner une chance à Los Angeles… mais peut-être ne voyons-nous plus Paris telle qu’elle est vraiment ? 
Eric : Tu sais en fait, on a joué sur les deux continents et le public est toujours le public, qu’il parle français ou américain. On peut s’imaginer qu’ailleurs c’est mieux, mais ton monde et ta musique, ils sont en toi que tu sois ici ou là-bas.
Je crois qu’en tant que musicien, il ne faut pas du tout limiter sa vision au marché français, européen ou américain, mais il faut absolument les connaître tous, car il existe bien évidemment des différences entre ces marchés, différences que tu ne peux pas connaître si tu n’y a jamais joué ou si tu ne t’y es jamais frotté.   
Los Angeles est une ville extraordinaire en général et surtout pour la musique. Elle foisonne de possibilités pour les artistes. Mais c’est aussi une ville pas toujours facile en terme de business. Tu y apprends beaucoup sur toi et ta musique. Bien plus que dans le reste des Etats-Unis d’ailleurs.

Maeva : Los Angeles c’est la ville originelle de M I L K : elle rayonne au coeur des morceaux, des paroles… Je suis curieuse de découvrir l’influence qu’aura Paris sur nos prochains morceaux et donc comment cela se traduira musicalement.

De qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ? De la bonne communication, entre autres ! 
Eric : Hey ça c’est toujours la question pour les groupes. Comme je dis pour We Are M I L K « Have guitars, will travel ». En fait, la bonne communication elle arrive je crois, avec une interview dans Guitariste.com !  
Par ailleurs, si tu me demandes, on cherche en ce moment le bon label pour nous ici en Europe et de pouvoir bien sûr tourner et donc jouer un maximum. Aller à la rencontre de notre public qu’il soit à San Francisco ou à Bordeaux, c’est ça le but.

Maeva : En fait, on est ouverts à tout ce et tous ceux qui pourraient nous permettre de diffuser notre musique au plus grand nombre, managers, sponsors, labels, tourneurs, bref tout ce qui permet de passer au stade supérieur.

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez ! Et ouais, c’est ça la France, dans la mesure du possible… 
Eric : Là j’ai déjà trop parlé. Je laisse la parole aux autres. J’ajoute simplement et après j’arrête, qu’on est toujours à la recherche de concerts électriques ou acoustiques. Alors n’hésitez pas à nous envoyer une ligne sur Facebook.

Steve : Moins de jeux vidéo et plus de musique (lol).

Aline : Comme dit Yves Bessas qui est un surfeur “C'est vraiment sentir la plénitude, comme si on était proche de la perfection ; non pas que l'on soit parfait, mais que tout autour de soi est devenu parfait".


Dates de concerts :
To be announced

Liens Internet :
https://m.facebook.com/MILK.Los.Angeles
https://soundcloud.com/rob101-1/sets/we-are-m-i-l-k

Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).

[Scène Ouverte] We Are Milk