Test des pédaliers-amplis Hughes & Kettner AmpMan

Publié le 16/07/2021 par Alexandre Criado
Hughes & Kettner, voilà une marque qui forte de bientôt 40 ans d'existence, est injustement méconnue tout en évoquant quelque chose à tout le monde. Ne se reposant jamais sur leurs lauriers, les teutons ont de tout temps cherché à innover avec leurs produits, depuis le préampli programmable Access jusqu'à la série Switchblade, en passant par la fameuse Redbox, un des premiers simulateurs de HP décents, et le légendaire ampli Triamp avec ses impressionnants 2x3 canaux entièrement indépendants. Aujourd’hui, la marque a délaisse pour un temps ses iconiques LED et sérigraphies bleues et propose un (en fait deux) produits dans l'air du temps et adaptés au guitariste des 2020's.

Hughes, moi souhaiter bienvenue Amp-Man

Alors oui mais qu’est-ce qui est dans l’air du temps ? Eh bien, à part quelques irréductibles comme votre serviteur, le guitariste d’aujourd’hui n’est plus prêt à sacrifier son dos et ses tympans pour sortir le son d’un machin de barbare qui pèse 80 kilos et commence à donner son plein potentiel quand le papier peint se décolle tellement c’est fort ! Il faut du transportable, et si ça tient sur le pedalboard, c’est encore mieux.

C’est sur ce principe qu’ont été conçus les AmpMan. Deux déclinaisons (Classic et Modern, je vous fais pas un dessin) d’un ampli deux canaux analogique doté d’un étage de puissance Classe D de 50 watts. Les boîtiers sont élégants et tant le poids que le facteur de forme me paraissent équilibrés entre la qualité de fabrication, l’ergonomie et la praticité. Les contrôles sont légèrement abaissés pour ne pas se retrouver sous le pied pendant le jeu, et les switches me paraissent solides. La connectique s'avère très complète pour un petit ampli analogique, avec les classiques entrées, boucle d’effet, sortie de puissance et sortie avec simulateur de HP (analogique également) issu de la RedBox de la marque. Une entrée Aux et une sortie Phones viennent compléter le tableau. Les footswitches permettent d’accéder aux canaux, au boost, d’activer/désactiver la boucle d’effet et d’enclencher la fonction solo. Simple, efficace, pas de programmation, encore une fois on est dans le tout analo faut vous le répéter combien de fois !? Imagine une tête d’ampli, mais petite et par terre, tout simplement.

Ça me tape sur les Kett-nerfs

Niveau réglages, on retrouve à l’arrière un volume pour les écouteurs et un noise gate (très bonne idée !) ainsi que le sélecteur de HP simulés par la RedBox. En façade, fait pour le moins inhabituel, la partie préamp n’est dotée que d’un réglage gain et tone alors que trois boutons (sagging-presence-resonance) figurent les réglages habituellement consacrés à un étage de puissance. Perso j’aurais peut-être préféré du bass-mid-treble, mais bon, si ça marche et que ça sonne… on verra bien.

A noter que pour tout analogique qu’il soit, le AmpMan ne comporte aucune lampe. H&K affirment que la technologie « Spirit Tone Generator » reproduit les interactions entre les composants d’un ampli à lampes qui jouent bien plus dans le son que la lampe elle-même. Ce discours à été celui accompagnant bien des amplificateurs depuis des années, la série TransTube de chez Peavey en tête… donc argument marketing ou vraie révolution ? Peu importe au fond, tant que ça sonne, non ?

Ça tombe pas AmpMan

Allez, on branche ça sur un baffle pour commencer… Wouf, ça va, ça ne manque pas de puissance ! Les réglages sont également bien réactifs et passée la phase déroutante de l’absence d’égalisation classique, en tâtonnant, on finit par trouver des choses ma foi plutôt très agréables, tant sur le Classic que sur le Modern. A noter que l’un comme l’autre s’avèrent plus polyvalents qu’on pourrait s’y attendre, car malgré des grains différents le Classic sait se montrer teigneux une fois poussé, et le Modern est capable de nous donner des crunch assez convaincants. De plus le noise gate s’avère très efficace également, et facile à doser. Bon, histoire de dire, il me manque peut-être ce grain de folie, ce mojo pour emporter mon adhésion totale, mais ce n’est probablement qu’une affaire de goût car objectivement c’est très bon ! 

Je me branche ensuite en mode direct recording, la partie RedBox me fait dire que H&K ont bien travaillé là-dessus, car j’avais un souvenir plus que mitigé de la RedBox originale. Là, déjà on a 8 simulations différentes de cab ce qui n’est pas mal pour une analogique, et sans être folles, elles font le job. Bien entendu, une fois passé dans une simulation à IR, on gagne à mes oreilles un cran en réalisme.

Extraits audio : Fender strat Mex avec micros Tom Anderson. Enregistrement direct sortie XLR du AmpMan vers carte son, effets ajoutés en post production

CONCLUSION

Pour moi qui ne suis pas forcément client de ce genre de produits, je dois avouer que la marque d’outre-Rhin a fait de grands progrès depuis le vieux TubeMan, et ces petites machines qui tiennent dans la poche latérale du Gigbag feront le bonheur du musicien nomade qui, en bon puriste, refuse de céder aux sirènes de la modélisation, pour un prix somme toute raisonnable au regard de la concurrence et de la qualité. A essayer sans attendre !

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