PP a écrit :
moi qui pensais que vous étiez des fous no-limit...
twisted:
«Au contraire, la folie est toujours à deux pas, la main en suspens dans le vide.
Ça en fait de la tension et de la détention, entre le Velvet ou John Cale et les deux Jacob, Obrecht avec Ockhegem, ou Roland de Lassus ; entre Howard Devoto ou Joy Division et Claudio Monteverdi ou Carlo Gesualdo ; entre Eddie Floyd ou Etta James et Jean Sébastien Bach ou Franz Schubert ; entre Steely Dan, Van Dyke Parks ou la Metal Box et Vladimir Shostakovitch, Steve Reich ou le Requiem de Fauré ; entre Two Sisters et Harmony in my Head ou Einstein on the Beach et l'Adagio d'un certain 23°Concerto pour piano ; entre le "To
seek a kiss not mine alone" de Billie Holiday ou le "I never saw your tears´til they rolled down your face" de Tom Waits et "ein fremder Mann,
ihn muss ich fragen" par Lotte Lehman fuyant Vienne ou encore le "Tempra ancora lo zelo
audace" quand ce fut Anita Cerqueti qui le chanta.
C'est à ce genre vénération ou de vétusté, pour ceux qui comme moi, et quelles que soient leurs dates de naissance,
"sont entrés dans les propriétés de l'âge", ses posologies comme ses domaines ou ses terres vaines, que je songeais tout à l'heure, avec le diable et ces détails épars aux trousses où le Séducteur se cache et nous piège », conclut-il impavide d'un geste en l'air, avant de pousser la haute et lourde porte vitrée, à l'image d'un trottoir en mouvement
, et de tendre avec prudence la main sous l'averse au dehors où les noms n'en finissaient plus de tomber comme à gravelotte, sur le bitume et sa nuit sans souffle, loin du ciel, de ses flaques ou de ses découvertes.
Bon, j'ai asile, lithium et camisole, ce soir.
Faut pas que je traîne.
😷 🤕 👀
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.