C'est en tous cas l'un des enjeux principaux de cette Cdp18 (Conférence des parties) pour la CSFI et de la CAFIM qui représentent les intérêts des fabricants français et européens que de pouvoir alléger les démarches administratives concernant les instruments et accessoires finis qui contiennent les fameuses essences protégées que sont le palissandre Dalbergia et le Bubinga. Mais d'autres essences vont très certainement être à leur tour inscrites au CITES et protégées. La Cdp se déroule à Genève du 16 au 28 août 2019.

Comme nous l'avons déjà vu et expliqué sur Gcom, les essences de dalbergia (comprendre palissandre) et le bubinga sont protégées par le traité CITES qui oblige depuis 2017 les professionnels et les particuliers à justifier que le bois utilisé pour provient d'une exploitation durable et raisonnée pour être autorisé à le vendre. Si tout le monde comprend la nécessité de protéger l'exploitation des ressources naturelles pour les nouvelles fabrications, la vente et la revente d'instruments de musique déjà finis et parfois joués depuis des années n'a aucun impact sur la conservation des espèces. Il en va de même pour les certificats CIM imposés aux musiciens qui voyagent à l'étranger avec leur instrument.

C'est pourquoi une coalition internationale regroupant 27 associations et entreprises (dont la CSFI – Chambre Syndicale de la Facture Instrumentale) se bat depuis maintenant 2 ans pour faire valoir une exception dans le cadre de l'amendement baptisé "proposition 52". Cette démarche est soutenue depuis la précédente Conférence des parties (Cdp) en 2018 par l'Union Européenne et le Canada, et fera l'objet d'un vote lors de la Cdp18  qui se se déroule à Genève du 16 au 28 août. Rien n'est acquis jusqu'au verdict final c'est pourquoi Jacques Carbonneaux (que les lecteurs de Guitariste.com et surtout LaGuitare.com connaissent bien) et l'équipe de la CSFI continuent leurs efforts pour sensibiliser et cela dans notre intérêt à tous. Merci à eux !

Si la filière des instruments de musique ne représente finalement qu'un volume relativement peu important à l'échelle globale de la consommation de bois tropicaux, de nombreuses actions sont mises en places par les luthiers et les fabricants pour trouver des solutions alternatives et locales bien souvent. Preuve que les mentalités changent progressivement. Mais d'autres industries se montrent plus voraces et la déforestation et la surexploitation notamment pour le secteur du mobilier font que la liste des espèces protégées par le CITES s'allonge avec vraisemblablement l'inscription du Cedro (cedrela odorata) et du padouk d'Afrique (Pterocarpus tinctorius) utilisés également pour les instruments de musique qui devrait être adopté lors de cette Cdp2018 à la demande du Malawi. De même, Israël et le Kenya on demandé à y inscrire l'ivoire de Mammouth laineux, parfois utilisé pour les sillets de tête et de chevalet sur les guitares, afin d'empêcher le commerce illégal de l'ivoire d'éléphant, ce à quoi s'oppose la coalition des 27 vues les quantités minimes que représentent encore une fois les instruments.

Pour tout savoir en détails sur cette Cdp18 en rapport avec les instruments de musique, rendez-vous sur le site de la CSFI

 

CITES : vers une exception pour les instruments de musique