Le 30 août 2019 à Genève, les efforts de la CSFI et de ses 27 partenaires internationaux de la facture instrumentale ont été récompensés par la modification de l'annotation n°15 du traité CITES afin de faciliter le transport commercial et non commercial des instruments finis contenant du palissandre (dalbergia), à l'exception du palissandre de Rio, ainsi que 3 espèces de bubinga (guibourtia).

Sous 90 jours à travers le monde et environ 120 dans l'Union Européenne (prévoir un délai supplémentaire pour que le texte soit mis en forme dans le règlement de l'UE. La date vous sera communiquée sur le site de la CSFI), cette modification du traité CITES sera applicable permettant notamment aux musiciens professionnels et amateurs de traverser les frontières plus facilement avec leurs guitares ou leur basses (ou tous autres instruments) contenant du palissandre ou du bubinga. Cette victoire est à mettre au crédit de l'union de 28 organisations nationales et internationales en lien avec la facture instrumentale. La France étaient notamment représentée par la CSFI et plus particulièrement Fanny Reyre-Ménard, luthière violon et vice-présidente de la CSFI, Michael Jousserant, ingénieur R&D chez Buffet-Crampon et représentant la CAFIM et Jacques Carbonneaux vice président de l'APLG et chargé de mission CSFI. Ce sont 3 années de travail et de négociations qui aboutissent à cette exemption pour les instruments de musique reconnus comme "des objets culturels et indispensables à l'humanité pour son expression artistique. Leur libre circulation est donc d'un intérêt général" peut-on lire dans le communiqué de presse officiel. 

Pas la porte ouverte aux abus pour autant

Point important : cette exemption concerne uniquement les instruments finis. Cela veut donc dire que les palissandres (sauf rio) et bubinga importés par les fabricants, les luthiers et les distributeurs spécialisés qui serviront à fabriquer des guitares, seront toujours soumis au système de permis qui dépendent de l'obtention de NDF (Non-Detriment Findings) afin d'assurer que les bois en question soient bien issus d'exploitations durables et légales. 

Bilan dans 3 ans

Attention également au fait que ette exemption n'est pas définitive. Dans 3 ans la prochaine CoP19 en analysera les conséquences afin de s'assurer qu'elles ne soient pas préjudiciables à la conservation des espèces. Il en va donc de la responsabilité de tous les maillons de la chaîne de s'engager dans des pratiques éco-responsables en la matière, y compris les musiciens. Car comme disait Coluche guitare à la main : "Quand on pense qu'il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que ça se vende plus…". C'est aussi à nous de décider de quoi sont faites nos guitares et d'être acteurs de ces changements. Être acteur et musicien, elle est pas belle la vie ?! 

CITES exemption validée pour les instruments de musique