—Et avec tous ces copeaux, tu barriques ton vin, tu l'accélères, tu t'le travailles façon malin ???
—Après, y a le chat...
—Le Chat ?
—Chat ?
—Chatterbox ?
—I mean neither kitten nor pussy allowed here, douchebag...
—Oui, disais-je, y a le chat qui peut en profiter, aussi, du copeau, le minou quoi ! le Raminagrobis au rabot.
—Allez, Patron, remettez-nous la même chose !
Un silence pesant s'installa...
—Oh la, tavernier, litière à copeaux pour tout le monde, ça urge !
—Y a pas quelqu'un qui peut me reconduire ?
—Bon, j'crois qu'c'est clair, y compris des ca'huètes, t'as pas des cahuètes ? Mon tabouret pour une ca'huète !
—Allez, Chrisssine, fais péter la poire !
Et une voix chantonnait, là-bas, au fond de la salle, entre le seau d'eau fumante, la tourbe de l'ombre et la serpillère en loques courageuses sur le lino mélancolique :
«I said Chatterbox
I said Chatterbox
I said ya squalk a lot
See'mon gimma some lips
Yeah Chatterbox
Call you up
Don't give me no line
I'm comin in your home
On the telephone»
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.