Faut-il avoir le blues pour bien en jouer?

Rappel du dernier message de la page précédente :
bluesaddict
ce que tu dis peut s'appliquer à tous les styles musicaux chantés. C'est aussi valable pour la chanson française de qualité ce qui n'a pas empêché les américains de s'intéresser à Edith Piaf par exemple.

Il est certain que dans la musique c'est l'aspect .... musical qui frappe en premier comme en peinture c'est l'aspect pictural. Mais s'arrêter à l'aspect qui frappe le premier sens concerné c'est passer à côté de beaucoup de choses.

Ensuite, pour les gens dont la langue maternelle n'est pas l'anglais, et qui écoutent de la musique populaire moderne, que ce soit du blues, du rock, du rap etc ... tôt ou tard vient l'envie de savoir plus ou moins ce qui se chante. Ecouter du Dylan sans avoir envie de comprendre plus ou moins ce qu'il raconte me parait surprenant et sans grand intérêt.


Dans le cas du blues (je parle ici du blues traditionnel, de préférence acoustique et minimaliste) la rythmique lancinante, le phrasé du jeu de guitare, le stomping du guitariste, tout concourt à se dire qu'il a quelque chose à faire partager, une histoire à raconter; bref qu'il est autant conteur que musicien, un griot à l'occidentale, ou plutôt à l'afro-américaine.
Et là forcément on découvre un univers textuel très riche pour peu qu'on soit attiré par cela et qu'on veuille s'y pencher. Et rares sont les gens de ma connaissance qui ont apprécié un jour le blues traditionnel sans jamais chercher ensuite à approfondir le sens des paroles.

l'apparition par la suite des guitar-heroes du blues c'est un autre sujet, une autre approche de cette musique qui, si elle ne me déplait pas de temps en temps, n'est pas la raison première qui m'a attirée vers cette musique
Forum sur le blues et le blues-rock : http://www.aupaysdublues.com
Voyage musical au pays du blues : http://aupaysdublues.free.fr/

"The blues are the roots
The rest are the fruits"
box986
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Redstein a écrit :
On sait tout ça - il n'en reste pas moins que si seuls les gens qui comprennent les paroles s'intéressaient au blues, il n'y aurait pas beaucoup d'amateurs dans les pays où ça cause aut'chose que l'anglais...

La force émotionnelle du blues, elle ne tient pas aux paroles, mais à son expressivité, qu'elle soit vocale ou instrumentale.

Le reste, c'est un point de vue d'archiviste/historien/sociologue


Loin de moi l’idée d’avoir voulu jouer à l’ ‘’archiviste/historien/sociologue’’ sur ce sujet, je n’en ai pas les compétences.
Je donnais juste un point de vu personnel sur la façon dont j’aborde cette musique. C’est un tout dont font parti les paroles et comme tu le dis l’expressivité.
Du Delta Blues au Chicago Blues, les bluesmen sont pour moi des conteurs d’histoires qui s’expriment avec différents moyens.
Rien
Redstein
bluesaddict a écrit :
ce que tu dis peut s'appliquer à tous les styles musicaux chantés. C'est aussi valable pour la chanson française de qualité ce qui n'a pas empêché les américains de s'intéresser à Edith Piaf par exemple.


Ils ont même un gros avantage sur les Français de ce point de vue : ils n'ont pas à se colleter à la crétinerie des paroles - ils écoutent Piaf comme du blues : pour sa charge émotionnelle

bluesaddict a écrit :
Il est certain que dans la musique c'est l'aspect .... musical qui frappe en premier comme en peinture c'est l'aspect pictural. Mais s'arrêter à l'aspect qui frappe le premier sens concerné c'est passer à côté de beaucoup de choses.


On est d'accord : approfondir le sens d'une chanson peut être intéressant... Cela peut aussi vous dégoûter de la chose (voir ci-dessus... Ainsi, je ne peux plus écouter les premiers Beatles depuis que je comprends l'anglais...)

bluesaddict a écrit :
Ensuite, pour les gens dont la langue maternelle n'est pas l'anglais, et qui écoutent de la musique populaire moderne, que ce soit du blues, du rock, du rap etc ... tôt ou tard vient l'envie de savoir plus ou moins ce qui se chante. Ecouter du Dylan sans avoir envie de comprendre plus ou moins ce qu'il raconte me parait surprenant et sans grand intérêt.


C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il vaut mieux le lire que l'écouter


bluesaddict a écrit :
Dans le cas du blues (je parle ici du blues traditionnel, de préférence acoustique et minimaliste) la rythmique lancinante, le phrasé du jeu de guitare, le stomping du guitariste, tout concourt à se dire qu'il a quelque chose à faire partager, une histoire à raconter; bref qu'il est autant conteur que musicien, un griot à l'occidentale, ou plutôt à l'afro-américaine.
Et là forcément on découvre un univers textuel très riche pour peu qu'on soit attiré par cela et qu'on veuille s'y pencher. Et rares sont les gens de ma connaissance qui ont apprécié un jour le blues traditionnel sans jamais chercher ensuite à approfondir le sens des paroles.


Même chose que Dylan : impossible d'apprécier le blues traditionnel sans en comprendre les paroles... Mais le blues, c'est aussi le Chicago Blues, le British Blues, le Jump Blues, sans parler de toutes les variantes jazz et blues-rock... Et là, c'est bien de musique qu'on parle.

bluesaddict a écrit :
l'apparition par la suite des guitar-heroes du blues c'est un autre sujet, une autre approche de cette musique qui, si elle ne me déplait pas de temps en temps, n'est pas la raison première qui m'a attirée vers cette musique


Mais qui parle de guitar-heroes ? Pas moi...

Encore une fois, l'universalité du blues ne peut être dans les paroles - par contre, elle est souvent dans le chant, on est d'accord.
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
Redstein
box986 a écrit :
Redstein a écrit :
On sait tout ça - il n'en reste pas moins que si seuls les gens qui comprennent les paroles s'intéressaient au blues, il n'y aurait pas beaucoup d'amateurs dans les pays où ça cause aut'chose que l'anglais...

La force émotionnelle du blues, elle ne tient pas aux paroles, mais à son expressivité, qu'elle soit vocale ou instrumentale.

Le reste, c'est un point de vue d'archiviste/historien/sociologue


Loin de moi l’idée d’avoir voulu jouer à l’ ‘’archiviste/historien/sociologue’’ sur ce sujet, je n’en ai pas les compétences.
Je donnais juste un point de vu personnel sur la façon dont j’aborde cette musique. C’est un tout dont font parti les paroles et comme tu le dis l’expressivité.
Du Delta Blues au Chicago Blues, les bluesmen sont pour moi des conteurs d’histoires qui s’expriment avec différents moyens.


Nan, mais ton point de vue est parfaitement valable, hein - et c'est même assez génial que des passionnés comme toi-même ou bluesaddict viennent s'exprimer ici...
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
bluesaddict
Redstein a écrit :

Encore une fois, l'universalité du blues ne peut être dans les paroles - par contre, elle est souvent dans le chant, on est d'accord.



Présenté comme tu le fais c'est pas faux du tout loin de là. La meilleure preuve est que j'écoute régulièrement certaines musiques africaines comme les musiques traditionnelles maliennes sans comprendre les paroles alors que la musique et le chant me parlent. Le chant est alors, comme dans le blues, un instrument en soi.

Mais je pense néanmoins que si je comprenais les paroles j'aurais plus de facilité à bien appréhender l'ensemble et que cela me permettrait de mieux comprendre ce que l'artiste veut faire passer, de mieux saisir certaines nuances dans son interprétation par exemple.

C'est un peu ça que je veux dire : dans ces genres musicaux on a obligatoirement une première approche musicale mais la sensibilité qu'on perçoit fait qu'on a envie de connaitre ce qu'il y a derrière. Et qu'on s'intéresse presque fatalement aux paroles; et que c'est plus simple quand c'est de l'anglais plutôt qu'un dialecte malien


Au sujet des guitar-heroes du blues le terme est mal choisi : je pensais aux SRV, Bonamassa and co. Ce ne sont pas les premiers noms qui me viennent à l'esprit quand je parle de blues même si j'ai un bon paquet de leurs oeuvres dans ma discothèque et que j'en écoute très régulièrement.

Et donc le Chicago blues ? c'est tout à fait exact que les paroles ont sans doute perdues un peu d'importance (même si certains textes de Willie Dixon pour ne citer que lui ne sont pas piqués des hannetons ! ) mais ce n'est plus le même blues que le blues traditionnel. L'arrivée de l'électricité dans le blues (et aussi l'urbanisation des bluesmen parce que c'est déjà visible lorsque ceux-ci ont petit à petit quitté la campagne pour se diriger vers les villes du sud) ont changé la donne : l'instrument devient soliste alors qu'il était rythmique auparavant et il prend le pas sur le chant et donc les paroles.
Il y a aussi une évolution sociologique de la vie des bluesmen et du public : les souvenirs de l'esclavage commencent petit à petit à s'estomper légèrement, le public noir ne veut d'ailleurs plus en entendre parler, et le "circuit blues" commence à s'organiser. On est plus tout seul à chanter sur la route, on est dorénavant dans des quartiers, dans des clubs et on vient pour jouer ce qu'on aime, pour se mesurer aux autres musiciens et pour oublier la vie de tous les jours. Et puis il faut vendre pour manger, et pour vendre il faut plaire, et forcément le public qui bosse à l'usine et qui a ses tracas pour boucler les fins de mois il préfère entendre un solo de guitare rugissant qu'ne complainte acoustique.
Et puis tout simplement les bluesmen avaient envie de se faire plaisir.
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"The blues are the roots
The rest are the fruits"
Citation:
Présenté comme tu le fais c'est pas faux du tout loin de là. La meilleure preuve est que j'écoute régulièrement certaines musiques africaines comme les musiques traditionnelles maliennes sans comprendre les paroles alors que la musique et le chant me parlent. Le chant est alors, comme dans le blues, un instrument en soi.


Ils ont de la musique en afrique maintenant ? Tain ils se modernisent.
Eterneldébutant
Canard, je comprends pas comment t'as pas encore été bannis, sa m'étonnerais que tu sois aussi insultant dans la vraie vie, super courageux de balancer des piques sur un forum
MrClean
  • Vintage Supra utilisateur
    Cet utilisateur est un fabricant d'instruments et matériel audio
Le Ed a écrit :
MrClean a écrit :
J'adore,je joue,j'écoutes (quasiement) que du Blues........mais j'suis blanc et jamais été dans un champs de coton (dailleurs jsuis allergique au pollen ).......aprés jpense que jle fait assez bien.......et jpeux pas dire que j'ai une "sale" vie....


D'ailleurs je visite ton myspace là, très sympa


Je t'en remercie

(ptite pub au passage,un album bientot en vente.... )
StrengthAndPride
Les blancs se sont appropriés presque tous les courants musicaux issus de la culture afro américaine ou noire tout simplement, mais à mon humble avis, il y a des artistes qui s'affranchissent des questions de couleur de peau et qui sont universels, dans la lignée des pionniers, même s'ils n'ont pas forcément vécu le même calvaire ...
Il faut avant tout regarder la cohérence : un blanc peut dénoncer dans ses chansons ce que les noirs ont enduré. Un blanc ne peut pas dans ses paroles regretter l'Afrique natale et maudire le méchant esclavagiste qui l'opprime ...

PS : Les communautés noires se souvent opposés aux blancs ( et comment les en blâmer) mais beaucoup d'artistes avec du recul expliquent que les blancs souffrent aussi et que l'harmonie des peuples vaut mieux que la rancune

En ce moment sur bla bla et guitare...