La JBD-100
Comme plusieurs guitares de luthiers, les modèles sont "customisables" à souhait. Il n'empêche que j'ai joué sur un modèle identique. Il s'agit peut-être d'un démonstrateur.
Le salon de la guitare de Montréal mettait des postes d’écoute à la disposition des visiteurs pour faire des tests, mais il s’agissait de BOSS GT-10, un pédalier que je ne connais pas du tout. Je l’ai programmé à la va-vite et j’y ai joué sur une émulation clean sans savoir quel type d’ampli le BOSS tentait de m’émuler.
Il s’agit d'une guitare très typée, dotée d’une personnalité tranchée.
Le look de la JBD-100 tue. Être un pro dans un band, il m’en faudrait une sur-le-champ, ne serait-ce que pour le look sur scène. De mon point de vue, elle a une présence incroyable, à défaut d'être un canon de beauté pour une guitare. La JBD-800 est plus « classique », même si elle a aussi cette attitude « retrofuturiste » comme ils se réclament.
La JBD-100 testée une guitare en acajou, à manche collé. Ils la font en deux autres essences de bois (Korina et Aulne). Le manche me rappelait celui d’une strat, en plus confortable. Si j’ai bien compris le luthier, le radius du manche passait de 12’’ au sillet à 16’’ dans les aigus. N’ayant jamais vu ça ailleurs, je ne sais pas s’il s’agit d’une particularité intéressante. Je ne suis même pas sûr d'avoir bien décrypté son accent du Sud des États-Unis.
Elle m’a semblé lourde. La prise en main de la JBD-100 demeure intéressante. Le manche est ultra-confortable (j’ai une Telecaster RI-52 à la maison, à ce chapitre, la plupart des manches vont m'apparaître confortables.)
On ne peut pas en jouer assis. Pas moyen de trouver une façon plaisante de la tenir. N’ayant pas de sangle, je n’ai pu que bidouiller sommairement avec dans une position inconfortable. Ça m’a frustré, car elle semblait avoir beaucoup à offrir.
Elle avait deux micros, un humbucker Seymour-Duncan en bridge et un Alumitone format humbucker en manche. Le Humbucker rendait les notes ultra précises, rondes et chaudes avec un tranchant qui m’a plu. L’alumitone avait un je-ne-sais-quoi de doux, de sobre et d’ultra silencieux.
On trouvait le potard volume et le potard tone habituel. Un accordeur intégré pouvait s'activer en tirant le volume.
Elle doit convenir pour toutes sortes de musiques allant du surf music à de la pop plus sévère, voire de la musique des années 80. Lui trouvant une lointaine ressemblance avec la guitare Vox de Ian Curtis, je me suis permis notamment quelques mesures de Joy Division durant l'essai. Ça m'a bien plu.
En bref, faut la jouer debout, elle a un sacré look, elle pèse son poids et malgré son air un peu «méchant», le son qui en sort est très doux et très précis. Il n'y a rien de gras. Je présume que dans l'ampli correspondant, ça doit projeter par contre.
«I'm a really, really serious collector... I'm kind of a target when it comes to dealers. Collecting guitars is what I do instead of shooting dope!»
– Steve Earle