Je ne te cache pas qu’il faut être assez balaise pour s’en sortir sur une grille comme celle là qui s’éloigne considérablement des séquences tonales habituelles. Néanmoins tout dépends de ce que tu vas faire de cette grille.
- est-ce que tu va y ajouter un chant, un thème, une impro dessus
- est-ce qu’elle fait partie d’une grille ou va être insérée à autre chose, ou bien est-elle autonome ?
- qu’entends tu par cadence suspensive ?
- quel est le processus créatif qui t’as conduit à cette grille : empirique (des accords qui sonnent bien à l’oreille) ou théorique (substitutions, minorisation de degrés, harmonisation d’une gamme particulière) ?
- tu t’en sert comme tapis harmonique pour créer une ambiance (plutot lugubre quand même)
Par exemple si tu veux improviser dessus il va te falloir moduler 6 fois entre des tons sacrément éloignés.
Si tu veux « finir » ta grille il faudra l’orienter vers un accord central et créer cette séquence (en mineur harmonique on jouerait V7 Im)
A titre de comparaison dans le jazz on trouve quelques fois des grilles construites sur des enchaînements exclusifs d’accords mineurs mais s’enchaînant suivant un intervalle régulier. (3c, 4ete etc.)
Par exemple
Enchaînement par tierces mineures ascendantes
Cm – Ebm – F#m – Am – Cm – etc.
On peut jouer cette séquence en boucle puisqu’on retombe toujours sur l’accord de départ. A noter que les fondamentales des accords dessinent un accord diminué.
Enchaînement par tierces majeures descendantes
Cm – G#m – Em - Cm
Enchaînement par quarte ascendante
Cm – Fm – Bbm – Ebm – Abm – Dbm – F#m etc.
Mais ça reste quand même des grilles assez complexes, sur lesquelles il faut être déjà rompus au jeu sur les cadences tonales.
En même temps tu as suivi un processus créatif qui t’est propre, et comme on est dans la création, pas grand monde pourra te dire fais ça plutôt que ça, tout est une question de goût.
Mais encore une fois tout dépends de la réponse à cette question > que veux tu faire de cette grille?.