Philou38 a écrit :
Pour l'air en lui-même : travail de l'oreille et reconnaissance des intervalles. C'est la partie "facile"
Pour l'accompagnement : en tonal, tu peux faire pas mal de choses avec les degrés I IV et V uniquement. Tu cherches donc à placer ceux-ci en priorité. Si on se place dans un cas on le "petit air" ne module pas et utilise la gamme majeure, certaines notes vont amener l'accord de dominante (V) presque systématiquement (sensible et sus-tonique). Reste à amener cet accord de dominante avec un I ou un IV. Normalement, c'est l'expérience et l'intention qui guident ce choix (m'enfin entre I et IV, ça fait 50% versus 50%, c'est pas trop compliqué comme choix).
C'est une vision archi simpliste, mais bon.
Dans la réalité, les choses sont en fait plus compliqués car:
1. On n'ignore pas les autres degrés
2. Certains degrés sont interchangeables avec d'autres
3. Les notes de la mélodie ne tombent pas forcément pile-poil sur la gamme majeure
4. On altere en conséquence certains accords (dominantes secondaires par exemple)
5. On met en avant les résolutions
6. Le petit air peut moduler
7. Il y a bien d'autres gammes que la gamme majeure
Sans compter que même en tenant compte de ces points, plusieurs grilles peuvent convenir à une même mélodie. C'est alors une question de choix.
Pour comprendre tout ça, le point de départ est l'harmonisation de la gamme majeure. Tu travailles ce point-là (cf les cours de GL). Puis tu mets en pratique en essayant d'accompagner un air simple et connu (Let it Be). Puis tu passes à plus compliqué et tu relis les points que j'ai mentionné en faisant au besoin une recherche sur le forum (les 7 points dont j'ai parlé ont déjà fait l'objet d'âpres discussions ici-même).
Après, l'expérience aide. Par exemple, si tu es en Do majeur et que tout d'un coup, tu vois un Do# pointer son nez dans la mélodie, une majoration de Am en A7 va faire le "sale" boulot
et là tu déboules l'artillerie mineure harmonique
sympa pour faire chanter le public
Cela dit, je ne cache pas que l'Art de l'accompagnement, qui plus est en live, peut être quelque chose d'extrêmement compliqué (cf le numéro de GL consacré à Sylvain Luc).