Jouer un morceau sans l'avoir appri

Evil-Snake
salut, hier j'ai vu une video ou un gratteux pendant un concert demandait au public un morceau qu'il voulait entendre, et.... comme ca, le mec sortait une suite d'accord qui sonnait nikel, et ca lui permattait de faire chanter le public...
je suis bluffé par les mecs qui savent faire ca, comment font ils en fait? est ce que sa s'apprend ce genre de choses?
musicianbooster.com/blog
karim_grunge
Salut,
Tu ne t'étais jamais demandé si le "gratteux" connaissait déjà la chanson qu'on lui avait demandé de jouer?

Karim
Mes influences : Jimi Hendrix, Marcus Miller, Victor Wooten, Bootsy Collins, The Meters, P-Funk, Herbie Hankook, Eric Clapton, Santana, Miles Davis, Nirvana, Pink Floyd, RHCP, Cat Stevens, BB King, et plein d'autres.
Evil-Snake
non ca metonnerait, il demandai au public un titre de nimporte qui , il lui suffisait de se rappeler l'air de la chanson pour caler des accords... faut avoir une oreille de fou pour ca
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tibboh
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    tibboh
    le 08 Août 2006, 12:33
Peut-être n'était-ce pas dans la bonne tonalité ? Si tu n'as pas l'original, tu ne peux pas forcément t'en apercevoir. Sinon, il devait sans doute connaître un minimum. Et puis, le plus souvent, dans les chansons, ce sont toujours les mêmes accords qui reviennent : quand tu as Am C, ben enchaîne avec F ou G, paf ça rend bien. Et y'a pas besoin d'être un pro en solfège.
Mes vidéos sur Youtube où je m'essaie au picking : Somebody that I used to know | Can't take my eyes off you | Swingy Blues | Je crie vers toi | Canon de Pachelbel
Philou38
Pour l'air en lui-même : travail de l'oreille et reconnaissance des intervalles. C'est la partie "facile"

Pour l'accompagnement : en tonal, tu peux faire pas mal de choses avec les degrés I IV et V uniquement. Tu cherches donc à placer ceux-ci en priorité. Si on se place dans un cas on le "petit air" ne module pas et utilise la gamme majeure, certaines notes vont amener l'accord de dominante (V) presque systématiquement (sensible et sus-tonique). Reste à amener cet accord de dominante avec un I ou un IV. Normalement, c'est l'expérience et l'intention qui guident ce choix (m'enfin entre I et IV, ça fait 50% versus 50%, c'est pas trop compliqué comme choix).

C'est une vision archi simpliste, mais bon.

Dans la réalité, les choses sont en fait plus compliqués car:
1. On n'ignore pas les autres degrés
2. Certains degrés sont interchangeables avec d'autres
3. Les notes de la mélodie ne tombent pas forcément pile-poil sur la gamme majeure
4. On altere en conséquence certains accords (dominantes secondaires par exemple)
5. On met en avant les résolutions
6. Le petit air peut moduler
7. Il y a bien d'autres gammes que la gamme majeure

Sans compter que même en tenant compte de ces points, plusieurs grilles peuvent convenir à une même mélodie. C'est alors une question de choix.

Pour comprendre tout ça, le point de départ est l'harmonisation de la gamme majeure. Tu travailles ce point-là (cf les cours de GL). Puis tu mets en pratique en essayant d'accompagner un air simple et connu (Let it Be). Puis tu passes à plus compliqué et tu relis les points que j'ai mentionné en faisant au besoin une recherche sur le forum (les 7 points dont j'ai parlé ont déjà fait l'objet d'âpres discussions ici-même).

Après, l'expérience aide. Par exemple, si tu es en Do majeur et que tout d'un coup, tu vois un Do# pointer son nez dans la mélodie, une majoration de Am en A7 va faire le "sale" boulot et là tu déboules l'artillerie mineure harmonique sympa pour faire chanter le public

Cela dit, je ne cache pas que l'Art de l'accompagnement, qui plus est en live, peut être quelque chose d'extrêmement compliqué (cf le numéro de GL consacré à Sylvain Luc).
Yngwie forever.
fylyp
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  • #6
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    fylyp
    le 08 Août 2006, 13:50
Philou38 a écrit :
Pour l'air en lui-même : travail de l'oreille et reconnaissance des intervalles. C'est la partie "facile"

Pour l'accompagnement : en tonal, tu peux faire pas mal de choses avec les degrés I IV et V uniquement. Tu cherches donc à placer ceux-ci en priorité. Si on se place dans un cas on le "petit air" ne module pas et utilise la gamme majeure, certaines notes vont amener l'accord de dominante (V) presque systématiquement (sensible et sus-tonique). Reste à amener cet accord de dominante avec un I ou un IV. Normalement, c'est l'expérience et l'intention qui guident ce choix (m'enfin entre I et IV, ça fait 50% versus 50%, c'est pas trop compliqué comme choix).

C'est une vision archi simpliste, mais bon.

Dans la réalité, les choses sont en fait plus compliqués car:
1. On n'ignore pas les autres degrés
2. Certains degrés sont interchangeables avec d'autres
3. Les notes de la mélodie ne tombent pas forcément pile-poil sur la gamme majeure
4. On altere en conséquence certains accords (dominantes secondaires par exemple)
5. On met en avant les résolutions
6. Le petit air peut moduler
7. Il y a bien d'autres gammes que la gamme majeure

Sans compter que même en tenant compte de ces points, plusieurs grilles peuvent convenir à une même mélodie. C'est alors une question de choix.

Pour comprendre tout ça, le point de départ est l'harmonisation de la gamme majeure. Tu travailles ce point-là (cf les cours de GL). Puis tu mets en pratique en essayant d'accompagner un air simple et connu (Let it Be). Puis tu passes à plus compliqué et tu relis les points que j'ai mentionné en faisant au besoin une recherche sur le forum (les 7 points dont j'ai parlé ont déjà fait l'objet d'âpres discussions ici-même).

Après, l'expérience aide. Par exemple, si tu es en Do majeur et que tout d'un coup, tu vois un Do# pointer son nez dans la mélodie, une majoration de Am en A7 va faire le "sale" boulot et là tu déboules l'artillerie mineure harmonique sympa pour faire chanter le public

Cela dit, je ne cache pas que l'Art de l'accompagnement, qui plus est en live, peut être quelque chose d'extrêmement compliqué (cf le numéro de GL consacré à Sylvain Luc).


Et vice versa bien entendu...

mdr....
Mon groupe
https://www.bandmix.fr/soundshaker/

Démos diverses :
https://soundcloud.com/fyl_music

Cover Rival Sons, U2, Pearl Jam etc....
https://www.youtube.com/user/fylyp

"Le snobisme c'est une bulle de Champagne qui hésite entre le rot et le pet"
cdmat76
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  • #7
  • Publié par
    cdmat76
    le 08 Août 2006, 15:42
Philou38 a écrit :
(cf le numéro de GL consacré à Sylvain Luc).

, c'est marrant, c'est à lui que j'ai pensé en voyant le topic la première fois. Il te fait des trucs en live ce mec ...
  • #8
  • Publié par
    bdroux
    le 15 Août 2006, 17:08
Evil-Snake a écrit :
salut, hier j'ai vu une video ou un gratteux pendant un concert demandait au public un morceau qu'il voulait entendre, et.... comme ca, le mec sortait une suite d'accord qui sonnait nikel, et ca lui permattait de faire chanter le public...
je suis bluffé par les mecs qui savent faire ca, comment font ils en fait? est ce que sa s'apprend ce genre de choses?


Si on fait une analogie entre s'exprimer avec des notes et s'exprimer avec des mots, c'est comme quelqu'un qui demanderait (au public) de proposer un sujet de discussion, et après le gars parle de ce sujet de manière convaincante tout en répondant précisément aux questions; il dit des choses intéressantes (et vraies, ou vérifiables) avec éloquence. Beaucoup de gens savent faire ça (notamment les profs, que ce soit à l'école ou à l'université) ça ne semble pas extraordinaire avec les mots. C'est à la fois la maîtrise de la langue et de la pensée et à la fois une question de culture générale.

Avec des notes ça semble extraordinaire parce qu'on voit ça moins souvent, alors qu'avec des mots beaucoup d'adultes peuvent le faire tout les jours, mais ça demande de la pratique de la langue, de l'expérience (voire même de l'expérimentation) et de la maturité, le troisième découlant des 2 premiers.

Donc y a pas de secret; pour la musique c'est exactement la même chose (on a qu'un seul cerveau et c'est avec ça qu'on fait tout). Il n'y a aucun "truc" qui permet de remplacer la maturité; c'est de la pratique, de la pratique et encore de la pratique, pendant des années ou des dizaines d'années, tout simplement. Comme pour n'importe quelle langue.

Mais n'oublions pas que le Sage chinois disait : "Mille lieues commencent toujours par un premier pas". Auquel on peut ajouter : "On peut aller où on veut, si on veut".

karim_grunge a écrit :
Salut,
Tu ne t'étais jamais demandé si le "gratteux" connaissait déjà la chanson qu'on lui avait demandé de jouer?


C'est bien possible, et ça fait partie de l'expérience et de la culture. Imaginez qu'on demande à un globe-trotter ; "Raconte-nous ton voyage en Afrique, et puis après tu nous parleras de l'Asie..."
--

Bruno Droux - Site officiel : http://bdroux.free.fr/

Directeur Musical des Chorales d'Airs Libres
Initiateur et responsable du projet "100 Voix en l'air"
MP3, photos et détails du projet : http://airslibres.free.fr/
orni
  • orni
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  • #9
  • Publié par
    orni
    le 16 Août 2006, 13:44
Mais oui, il la connaîssait. Un musicien pro connaît entre 300 et 500 chansons et morceaux, dans son style ou d'autres. Et puis ce genre de deamndes, c'est toujours des trucs archi-connus.

En ce moment sur théorie...