Citation:
Je peut me tromper mais je ne vois mal Debussy se mettre au piano et se dire « ah la je vais pondre un truc bien bien glauque ça le faire grave ! ».
Le "glauque lugubre morbide" n'etait pas dans sa sensibilité. Bien au contraire, et je cite JF Kremer: " L'aquatique, l'aérien, le végétal, l'astre lunaire, le diurne, les parfums et un goût porté envers la mélancolie passée, apportent les particularités narratives aux topiques musicales de Debussy (...)".
Mais si Debussy avait vécu jusqu'a la 2nd guerre et au delà, ça ne m'etonnerait pas du tout qu'il se tourne vers une esthetique tout autre, plus sombre, évoquant la période et tout ce qui a tourné autour.
Mais bon, je ne suis pas Debussy, on ne peut qu'imaginer...
Maintenant je suis bien d'accord avec toi, le "glauque" n'est pas un style musical, c'est une esthétique, une sorte de manièrisme. Ce qui n'empeche pas des compositeurs de l'employer à des fins artistiques.
Preuve en est le "theme pour les victimes d'Hiroshima" de Penderecki (curieusement repris dans Shining par Kubrick), la piece cité ci dessus de Kurtag, ou bien le Quatuor pour la fin du temps de Messiaen, pour revenir à lui (oeuvre crée dans un camp de concentration, tout de même...).
Ce que je voulais montrer à notre ami Jpon, c'était différents styles et types d'écriture, afin que ça lui donne des idees pour réaliser sa musique glauque.
Mais ce serait ne rien comprendre à la musique de Webern que de venir dire qu'il a voulu donner un sentiment morbibe à ses oeuvres.... lui même étant contre le sentiment en musique (je ne sais plus ses propos exact, mais il a dit que la musique ne devait pas toucher l'auditeur)