Les systèmes actuels de simulation d'amplis sont de plus en plus perfectionnés et réalistes. Toutefois leur utilisation en live continue de constituer un débat : quel ampli de puissance pour ma simu ? En rack, c'est encombrant et trimballer une grosse tête d'ampli rien que pour utiliser la boucle d'effets et la section puissance, c'est lourd et peu pratique. Voici donc la solution à ces problématiques : l'ampli de puissance format pédale.

Un ampli dans une pédale

Ce format n'est pas inédit, la Mooer Baby Bomb proposait par exemple un encombrement minimum pour 30 watts bien présents. L'Orange Pedal Baby avec ses 100 watts était bien efficace mais sa réponse trop droite et froide pour beaucoup d'utilisateurs déçus. Avec la gamme des PowerStage de Seymour Duncan, la promesse est celle d'une vraie réponse digne de la section puissance des plus grosses têtes tout en restant solidstate et classe D. Après les itérations 170, 200 et 700 watts, voici la version 100 watts stéréo.

Découvrons la bête. Dans un volume cubique résident donc deux amplis de 100 watts, alimentant chacun une sortie cab et une autre XLR. En effet, point de sommation, si on rentre à gauche on ressort à gauche, de même pour la droite. Ce qui veut dire que le signal entrant de sera pas changé en signal mono pour sortir sur les deux output. Concrètement, on peut se brancher à deux dans ce SDPS (abrégeons son nom) pour sortir sur deux cabs et deux sorties XLR donc. Ces sorties XLR sont de niveau ligne et on a la possibilité de simuler un cab 4x12 avec un petit switch en façade. Cette simulation est honnête, un peu sombre et nécessitera un peu d'EQ en console pour ajouter des aigus et de la présence pour avoir quelque chose d'exploitable. On peut aussi gérer soi-même l'EQ de cette sortie XLR avec un switch qui partage l'EQ de l'ampli entre les sorties cab et XLR. Pratique.

Seymour Duncan Power Stage 100 stéréo

Les entrées stéréo sont au format jack en niveau instrument, mais les sorties cabs format jack sont au niveau load, attention donc à bien utiliser des câbles speaker pour les relier à vos enceintes ! Pas de panique toutefois, on peut se servir des sorties XLR sans brancher quoi que ce soit aux sorties cabs, pas de souci de charge.

J'ai testé le SDPS avec plusieurs configurations. Tantôt en répétition avec ADX (durant lesquelles on jouer très fort), tantôt avec un projet de trio avec deux cabs et entrée console pour une belle image stéréo, le tout couplé à un Tone X contrôlé en MIDI par un Line 6 HX Effects. D'autre part, j'ai testé le SDPS avec un Nux MG30 pour essayer la bestiole avec du matériel moins cher. Quelles qu'aient été les situations, le SDPS a donné grande satisfaction, au point que mon comparse guitariste d'ADX, l'ami Fred, a craqué le porte monnaie pour s'en procurer un.

Et le son dans tout ça ?

Bien évidemment, il n'est pas question de souscrire à la portabilité d'un matériel pour en oublier l'essentiel : le son.

L'égalisation en façade de l'ampli est un énorme point fort. Elle vous permet d'adapter d'un coup tous vos sons sans devoir farfouiller dans les presets en fonction du cab et du lieu dans lequel vous êtes. Vous n'êtes pas sans ignorer que le son dépend de l'acoustique des salles de répètes, des HP qui loadent les baffles, du format du baffle (1x12, 2x12 ou 4x12, et d'autres paramètres dont on n'explique pas vraiment l'origine. L'EQ nous offre donc la possibilité d'avoir une constance dans le son, idéale pour les musiciens qui tournent et n'ont ainsi plus peur de savoir quel matos les attend sur place. Efficace et terriblement flatteuse, l'EQ tue, tout simplement. Un petit switch vous permet de la bypasser pour uniquement vous fier à l'EQ éventuelle de ce que vous branchez dessus et faire en sorte qu'elle n'agisse pas exemple que sur les sorties XLR si vous avez activé le bouton correspondant.

Le son global du SDPS dans un cab est bluffant. On dirait franchement qu'on a des lampes tellement ça pousse dans le dos. Infiniment meilleur que celui du Pedal Baby de chez Orange par exemple. J'ai comparé une simu de Marshall JVM410H, 3ème canal orange sur le Tone X avec le SDPS au VRAI ampli 100 watts dans Cubase, la différence est minime. Hallucinant pour un tel encombrement. Un ventilateur intégré permet aux composants internes de supporter une telle décharge de violence, bien normal dans un contenant aussi réduit. Les basses sont bien là et le bas est au rendez-vous. Avec le Nux MG30, même constat. En gros, le SDPS magnifie ce que vous lui envoyez avec un spectre satisfaisant dans tous les aspects de toutes les fréquences.

Mise ampli ?

Oui. Un très très grand oui pour ce SDPS, un vrai coup de cœur même. Cet ampli portable de pedalboard m'a tellement séduit qu'il ne va pas quitter mon board et m'a même motivé à faire un rig stéréo, une première en 27 ans de guitare. L'image est superbe et pour mon projet de trio instrumental c'est absolument idéal. Il ne prend aucune place et facilite l'installation dans des endroits encombrés, des petites scène et accélère le temps d'installation, ce qui contribue même à diminuer le stress et le trac avant une prestation. L'ayant utilisé lors d'un Workshop à Rouen, j'ai mis 6 minutes montre en main pour m'installer et ainsi avoir le temps de boire un petit truc avant la session.

Les Plus 

- Un vrai son d'ampli dans une boite minuscule
- Une égalisation redoutable
- Une image stéréo superbe
- Sorties XLR super pratiques
- Format pedalboard
- Robuste
- Accueille avec délice les simulateurs actuels.

Les Moins

- Prix quand même important (619 euros), mais logique face aux prestations
- Prévoir de longs câbles HP
- La simulation de 4x12 aurait gagné à être meilleure.

Dispo sur Thomann au prix de 619 €

Test de l'ampli au format pédale Seymour Duncan PowerStage 100 stéréo