manulonch a écrit :
Les loups ne se mangent pas entre eux...
Leviathan, de Hobbes (sans Calvin
), en 1651.
L'état de guerre de tous contre tous, ou de chacun contre chacun («
bellum omnium contra omnes») :
«
Cette guerre de chacun contre chacun a une autre conséquence : à savoir, que rien ne peut être injuste. Les notions de légitime et d'illégitime, de justice et d'injustice, n'ont pas ici leur place. Là où il n'est pas de pouvoir commun, il n'est pas de loi ; là où il n'est pas de loi, il n'est pas d'injustice. La violence et la ruse sont en temps de guerre les deux vertus cardinales. Justice et injustice ne sont en rien des facultés du corps et de l'esprit. Si elles l'étaient, elles pourraient appartenir à un homme qui serait seul au monde, aussi bien que ses sensations et ses passions. Ce sont des qualités relatives à l'homme en société, et non à l'homme solitaire.»
(Hobbes,
Leviathan).
Ou, plus laconique ici, dans son
De Cive ? (Du citoyen) : «
L'homme est un loup pour l'homme».
Notamment, à l'état de nature.
Et «
un dieu pour l'homme à l'état de société»...
Ce n'est, bien sûr, qu'une source.
Une façon d'envisager le problème.
Ou de le prendre dans la gueule.
Du loup.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.