Disons qu'a l'air du vinyle, le médium était soumise à certaines contraintes qu'on ne connait plus aujourd'hui avec le tout CD ou le MP3. typiquement, un mix trop bourrin fait sauter l'aiguille, du coup, ça marche plus.
Ca amenait les ingés sons mix et mastering à plus de mesure. on évitait de mixer dans un limiteur comme c qu'on a parfois l'impression d'entendre aujourd'hui. Et pourtant, à l'époque déja, les types au mastering avaient le même objectif que ceux d'aujourd'hui "mon master doit sonner plus fort que celui du copain!". seulement ils étaient limités techniquement. heureusement!
Deuxième piste, dès lors qu'on traite du numérique on traite des échantillons audio, en soi, on entend pas un son linéaire, mais suffisament de bribes de son dans un espace de temps réduit pour "reconstruire" mentalement le son tel qu'il devrait l'être. l'exemple le plus parlant pour illustrer ça, c'est les sourds et le stroboscope.
Il était une fois, deux types sourds qui discutent par la langue des signes. tu éteint la lumière, ils se comprennent plus. tu rallume la lumière, ils s'entendent déja vachement mieux.
Mets un stroboscope dans la pièce . fais le s'allumer et s'éteindre 2 fois par seconde. il y a de forte chance qu'ils se comprennent pas, fais le s'allumer et s'éteindre 30 fois par seconde. ils devraient voir des gestes saccadés mais ca devrait le faire, quoi que pas agréable. fais le s'allumer et s'éteindre 500 fois par seconde. la lumière aura l'air statique. même si elle s'allume et s'éteint, tu n'en aura quasiment pas la perception. les types vont communiquer sans problème.
Le numérique c'est pareil, on te découpe un signal audio en tranche suffisament fine pour que quand on les enchaine on ai l'impression d'avoir un signal fluide, en réalité c'est pas fluide. le signal est en escalier.
Le problème la dessus c'est que sur les formats les plus compressés (sur un CD, tu aura 44100 échantillons à la seconde. sur un MP3 en général 32000, parfois moins). La différence se faisant sur les fréquences les plus extrèmes.
Reprends ton exemple des deux aveugles. règle le stroboscope sur 100 allumages / minute.
les deux types communiquent, ok. fais les communiquer avec des gestes plus lents (métaphore pour les fréquences les plus graves) le geste étant plus lent tu as le temps malgré les allumages éxtinctions de décomposer et comprendre le mouvement (--> le son dans notre cas).
Fais les commmuniquer avec des gestes plus rapide maintenant, la perception des détails est plus difficile, en effet pendant le temps ou la lumière est éteinte (dans l'audio, la partie de la courbe analogique qui n'est pas représentée par l'échantillonage et que ton oreille doit recomposer via les fréquences entendu juste avant / juste après) le geste a pu changer d'avantage, on perd des bribes de conversation, mais on s'en sort.
Fais le même exercice en réglant le stroboscope a 50 allumage seconde.
La, les gestes lents et amples seront toujours compréhensibles, plus saccadés, moins précis, mais généralement explicites. les gestes rapides en revanche seront beaucoup plus flous voir incompréhensibles.
Tout ça pour dire qu'en numérique, surtout sur les fréquences les plus extrèmes on va perdre de la clarté et de la définition du signal.
(attention, ceci étant à mettre en relation avec l'ensemble des éléments de la chaine audio, et avec le gain en fidélité et en précision (moins de bruits de fond, de parasites...) du numérique.
Enfin, dernière chose, au moment de la captation et du mix, les bandes ont un son!
Et oui, pour s'en convaincre, écoute ça :
http://youtu.be/q4D6tDBsmWU?t=10m40s
Il parrait que les différentes marques de bandes auraient toutes un son différentes, ça je ne peut pas juger!
enfin, constatation personnelle que je ne peux pas t'expliquer. A mon sens tu obtiens beaucoup plus d'effets de masques en numérique. essentiellement à l'export, lorsque tout se retrouve sommé en stéréo.
Je suppose que c'est ce qui explique le succès des sommateurs analogiques....
Vu que ces problèmes sont nettement moins présents avec l'augmentation du taux d'échantillonage (nombre de découpe à la seconde, le standard dans l'audio pro est maintenant le 96, voir 192 Khz (96000 ou 192 000 découpages par seconde) je suppose que ca doit venir de problème de phases sur des fréquences qui se chevauchent à plus faible taux de conversion mais qui sont différenciés avec un sample rate plus haut (vu qu'on a plus de détail et d eprécision).
Bref, comme dis Krais, vaste débat!!