Comment vivre de sa musique aujourd'hui ?

Rappel du dernier message de la page précédente :
wire
  • #30
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    le 25 Nov 23, 09:57
Monde de la musique impitoyable !
wire
  • #31
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    wire
    le 06 Dec 23, 00:07
SupaDog
Il y a aussi les Bitoun/Chona/Swan Machin et quelques autres un petit barbu et le keum chez Toto sur le net, solution ou tu passe ton temps à faire consommer (gaser) les potentiels acheteurs de pédales/amplis/grattes tous plus meilleurs les un que les autres et indispensables, malgré tout certains sortent et tournent difficilement quelques albums ou font des séances studio ou de la scène pour accompagner truc ou machin... Pourquoi pas après tout.. Perso j'aurais l'impression de vendre mon âme au grand capital.... Mais bon l'underground anarcho punk et l'expérimental ne sont pas une super bonne école de compromis
Biosmog
Structurellement, c'est difficile de nier que la source de revenu a changé. Et ce que ne montre pas ce magnifique graphique, c'est la répartition: elle devient de moins en moins significative pour les artistes modestes. Les revenus du streaming sont plus concentrés (c'est la problématique des plateformes abordée plus haut), sans créer de véritables entreprises culturelles avec goodies et animation sur les réseaux sociaux c'est impossible de (sur)vivre de sa musique. La dématérialisation touche aussi les collaborations, les cours, la prospection pour trouver des concerts, les goûts (la moindre salle de concert programme maintenant des artistes internationaux). Le musicien est d'emblée lâché dans une arène mondialisée. L'exception culturelle française (subventionnement) risque d'être malmenée. Où que l'on regarde, la tendance est à la concentration économique : en Suisse, depuis cette année on ne reçoit plus de droit d'auteur s'ils sont inférieurs à je ne sais plus combien: ce sont donc toujours davantage les têtes de gondoles qui peuvent prospérer. Le reste doit se contenter des miettes.


Vous battez pas, je vous aime tous
wire
  • #34
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    wire
    le 07 Dec 23, 11:38
Le CD s'est complétement écroulé... Je suis parmi les derniers à encore en acheter..
Donc au final c'est quoi la force de frappe qui fait connaitre un artiste ? La même qu'avant le streaming ? Etre signé sur une maison de disque et une bonne campagne pub ? Mais vu que le format œuvre est mort et que c'est la playlist qui à pris le pas sur les sites de streaming...comment aujourd'hui un artiste peu durer.. c'est juste impossible...
izzyU2
Le marché de la musique (à succès) a aussi changé au niveau géographique, l’Asie, enfin en gros le marché Corée/Chine/Taiwan/Thaïlande/Japon est sur une dynamique complètement opposée au marché occidental plus en difficulté.
Il y a quelques jours, je lisais un article sur une femme américaine qui avait commencé sa carrière en tant que compositrice "country". Son éditeur lui annonce subitement qu'il lui reste 6 mois pour percer avant que son contrat ne soit jeté à la poubelle - pas aidée par un marché US à la peine même sur la country - C'est finalement en ouvrant les yeux (et les oreilles... ) qu'elle a compris que le business était maintenant ailleurs... elle se lance dans la K-Pop et ses particularités en terme de composition (je vous jure, il faut en écouter ne serait-ce que par curiosité, c'est parfois étonnant en terme de structure de chanson/gamme/composition...). Bref cette femme a connu le succès en basculant complétement sur le marché de l’Asie de l'Est, en particulier la Corée du Sud.


https://www.soundonsound.com/t(...)k-pop

Sans doute pas la solution magique, mais pour vivre de sa musique aujourd'hui... il faut oser regarder plus loin que notre filtre culturel habituel.
TheSoulsRemain
izzyU2 a écrit :
Le marché de la musique (à succès) a aussi changé au niveau géographique, l’Asie, enfin en gros le marché Corée/Chine/Taiwan/Thaïlande/Japon est sur une dynamique complètement opposée au marché occidental plus en difficulté.
Il y a quelques jours, je lisais un article sur une femme américaine qui avait commencé sa carrière en tant que compositrice "country". Son éditeur lui annonce subitement qu'il lui reste 6 mois pour percer avant que son contrat ne soit jeté à la poubelle - pas aidée par un marché US à la peine même sur la country - C'est finalement en ouvrant les yeux (et les oreilles... ) qu'elle a compris que le business était maintenant ailleurs... elle se lance dans la K-Pop et ses particularités en terme de composition (je vous jure, il faut en écouter ne serait-ce que par curiosité, c'est parfois étonnant en terme de structure de chanson/gamme/composition...). Bref cette femme a connu le succès en basculant complétement sur le marché de l’Asie de l'Est, en particulier la Corée du Sud.


https://www.soundonsound.com/t(...)k-pop

Sans doute pas la solution magique, mais pour vivre de sa musique aujourd'hui... il faut oser regarder plus loin que notre filtre culturel habituel.


hum pas sûr que ce soit le bon exemple. La personne dont tu parles a-t-elle un oeuvre à défendre ? ou cherche -t-elle une notoriété ?
J'admet qu'elle peut aimer la country et la k poop......mais la k poop ce n'est pas de la musique au sens noble du terme, c'est juste un autre produit de consommation telle que la lessive, le pq.... il y en a pour tous les goûts. La k poop c'est juste la vision pragmatique des boys band /girls band des années 90 et 2000.

Pour moi c'est hors sujet
izzyU2
TheSoulsRemain a écrit :
izzyU2 a écrit :
Le marché de la musique (à succès) a aussi changé au niveau géographique, l’Asie, enfin en gros le marché Corée/Chine/Taiwan/Thaïlande/Japon est sur une dynamique complètement opposée au marché occidental plus en difficulté.
Il y a quelques jours, je lisais un article sur une femme américaine qui avait commencé sa carrière en tant que compositrice "country". Son éditeur lui annonce subitement qu'il lui reste 6 mois pour percer avant que son contrat ne soit jeté à la poubelle - pas aidée par un marché US à la peine même sur la country - C'est finalement en ouvrant les yeux (et les oreilles... ) qu'elle a compris que le business était maintenant ailleurs... elle se lance dans la K-Pop et ses particularités en terme de composition (je vous jure, il faut en écouter ne serait-ce que par curiosité, c'est parfois étonnant en terme de structure de chanson/gamme/composition...). Bref cette femme a connu le succès en basculant complétement sur le marché de l’Asie de l'Est, en particulier la Corée du Sud.


https://www.soundonsound.com/t(...)k-pop

Sans doute pas la solution magique, mais pour vivre de sa musique aujourd'hui... il faut oser regarder plus loin que notre filtre culturel habituel.


hum pas sûr que ce soit le bon exemple. La personne dont tu parles a-t-elle un oeuvre à défendre ? ou cherche -t-elle une notoriété ?
J'admet qu'elle peut aimer la country et la k poop......mais la k poop ce n'est pas de la musique au sens noble du terme, c'est juste un autre produit de consommation telle que la lessive, le pq.... il y en a pour tous les goûts. La k poop c'est juste la vision pragmatique des boys band /girls band des années 90 et 2000.
Pour moi c'est hors sujet


Bah je ne vois pas en quoi c'est HS, sur comment vivre de la musique actuellement,... c'est juste un exemple et il faut lire l'article tout simplement (ou le traduire) parce qu'elle a produit des titres à succès dans ce style de musique. Après je dis bien que ça n'est pas la solution magique... hein j'ai pas dit qu'il fallait absolument faire de la K-Pop.... mais pleurnicher sur le marché de la musique en fermant les yeux sur ce qui ce passe dans le monde, je trouve ça dommage.
Quand à ton avis sur la K-Pop... en fait ça me fait toujours rire ce genre d'avis ultra tranché, chacun ses goûts, pas de problème la dessus et honnêtement beaucoup de truc K-Pop sont vraiment naze... oui c'est de la soupe commerciale avec un business de fou derrière ... mais c'est de la musique quand même, il y a inévitablement des musiciens à l’œuvre derrière, à un moment il faut pas être fermé à ce point... quand bien même on n'aime pas du tout le style.
Brigido
Il y a eu une véritable révolution en 20 ans dans tout ce secteur, à tous les niveaux. Sur la diffusion des œuvres, sur les tournées, sur la création, sur la promotion, sur les modes de consommation du public...
Le secteur est devenu une jungle où les règles changent très vite, où il faut s'adapter en permanence, où rien n'est plus pérenne.
En 12 mois, un artiste peut passer d'une petite salle de concert à des Zeniths, puis disparaitre 2 ans après (avec les streams qui vont avec).
Plus le temps de développer des carrières, des parcours artistiques. Tout va trop vite, il y a trop de monde...En conséquence, le niveau baisse aussi de manière générale, il y a une uniformisation effrayante. Le public est aussi de plus en plus en con et inculte. On lui sert de la merde, et il en redemande. Cercle vicieux et inquiétant.
Nous n'avons jamais été aussi bien doté de moyens d'information et de formation, d'outils pour créer, et malgré tout on fait de la merde. Etre assisté par trop de choses réduit notre capacité à développer nos habilités, nos talents, notre discernement.

Je déconseillerais à quiconque d'embrasser une carrière artistique professionnelle en ce moment (d'autant plus que je travaille dans ce milieu). Contentez vous d'être des artistes et de ne pas attendre quoi que ce soit d'autre ( en vivre notamment), vous serez plus libres, plus sereins et peut être plus créatifs. Etre artiste, ce n'est pas à proprement parler un métier.

Après, oui, vous pouvez être youtubeurs, profs, jouer dans des "orchestres d'animation", être accompagnateur, ça peut être un métier comme tant d'autres, c'est une autre façon de vivre de la musique.
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
Biosmog
Clair. Comme disais je ne sais plus qui (toi?) dans un message précédent, l'anormalité, ce sont ces années miraculeuses allant environ de 1965 à 2005 où la musique se vendait comme des petits pains et où, fait unique dans l'histoire, musicien était un statut social respectable.

Sinon, par rapport à l'autre message, aller faire carrière dans une autre culture parce que c'est là que se trouve le fric, c'est pas ma conception. Je fais la musique que j'ai envie de faire, qui me parle dans le contexte qui est le mien. Je ne dis pas qu'on ne peut pas aimer la K-pop ou en faire, mais personnellement je me sens européen boomer biberonné au classique, au jazz, à la chanson francaise, au rock anglo-saxon et à quelques expériences africaines. C'est un héritage dans lequel je ne me sens pas à l'étroit artistiquement parlant.
Vous battez pas, je vous aime tous
jeromeP
izzyU2 a écrit :
en quoi c'est HS, sur comment vivre de la musique actuellement


Ce qui je pense peut être vu comme "HS" c'est que l'artiste, vu que cela ne marche pas au US, décide de changer et de faire de la musique qui correspond à un marché qui fonctionne.

Choix de carrière : qu'est ce que je suis capable d'accepter ?
Changer complètement de style musical pour de la notoriété ?
Aller peut être à l'encontre de se qu'on a envie de "défendre" artistiquement parlant ?

Il y a quelques années un certain Christophe GODIN pendant une formation expliquait qu'il avait refusé de tourner avec Johnny. Mais il nous avait bien précisé que c'est parce qu'il pouvait professionnellement se le permettre !


TheSoulsRemain a écrit :
Je suis même pas sur qu'il y a 5 intermittents (artiste ou technicien) sur ce forum.


C'est ce que j'essaye de dire plus haut, l'intermittence est t'elle la seule solution ?

JeromeP a écrit :
Mais est ce qu'avoir une activité rémunératrice dans LA musique (sonorisation, studio, enseignement, vidéos ou accompagnement) n'est pas une solution annexe envisageable pour vivre SA musique en parallèle ?

Une alternative au merchandising et autres goodies ?
SupaDog
Donc je prends les précaution oratoires (euh écrites en fait) histoire de mais pour apporter ma petite contribution à ce passionnant débat:
Sachant que la plupart de la musique que j'écoute et que j'aime est soit de l'underground de niche, du free jazz de gens morts et enterrés ou d'étrangers du sud de la planète... Que celle que je joue/enregistre est du même tonneau... La question pour moi n'est pas de vivre de ma musique mais de pouvoir continuer à en faire et la diffuser, or, avec les réseaux sociaux je trouve que c'est quand même plus facile d'avoir des auditeurs partout dans le monde et souvent d'écouter leurs prod à eux voire de faire des collab (avec un japonais, une polonaise des allemands un néerlandais un groupe grec etc...) alors certes je ne vivrais jamais de ma musique, mais que que je m'éclate à en faire...
Ensuite peut-être que le modèle du musicien "artiste machin" qui vit de sa musique est à la base un modèle romantico foireux parce qu'hormis tout vos schémas explication etc.. Effectivement les plus grosses ventes sont des artistes mainstream de la mort qui tue et qui pour la plupart sont simplement interprètes... Je bosse dans une médiathèque je vois à peu près ce qui sort..
Et puis même en gagnant pendant quelque temps de quoi bouffer avec la musique on peut faire plusieurs choses dans une vie... Genre chanteur dans un groupe, prof de fac puis bouquiniste par exemple.. (R.I.P Tai-Luc)
ou plusieurs "métiers" à la fois genre technicien RATP et chanteurs du meilleur groupe du monde, D.W est le roi!
Enfin voila mes petites réflexions digestives qui je l'espère amèneront un peu d'eau fraiche au grand moulin de ce débat...
TheSoulsRemain
izzyU2 a écrit :
mais c'est de la musique quand même, il y a inévitablement des musiciens à l’œuvre derrière, à un moment il faut pas être fermé à ce point... quand bien même on n'aime pas du tout le style.


Tu fais fausse route : tu confonds musique en tant que moyen d'expression artistique et entertainment.

L'entertainment (ou divertissement payant) c'est un produit commercial. De la lessive si tu préfères...alors que tu préfères le skip ou le minidou c'est ton droit, mais ça ne t'instruit pas d'un point de vue artistique ou culturel.

Tu te rappelles pas l'emission de M6 qui fabriquait des boys band ?


Brigido : je suis à peu près d'accord avec ton post sauf les carrières courtes...... on a connu ça dans les années 80 un paquet "d'artistes"
Doc Loco
A mon sens, l'exemple cité par IzzyU2, cette chanteuse country qui s'est recyclée dans la kpop, n'avait pas valeur d'exemple littéral (au sens "si vous crevez la dalle, faites donc de la kpop" - déjà que j'ai dans l'idée que cette nana, que je ne connaissais pas, est une très rare exception, ayant peut-être bénéficié de son "exotisme"; mais je doute que ce soit un milieu facile à pénétrer par simple opportunisme) mais bien d'exemple de démerde et de trajectoire alternative.

Et là je suis pas mal d'accord avec lui: trop souvent, les musiciens s'enferment dans leurs habitudes, leur région, leur milieu musical, tout ce qui les a formé mais maintenant les enferme un peu. Pas convaincu qu'il faille nécessairement aller s'embrigader dans les troupes kpop pour vivre de sa musique (et ce n'était pas le propos à mon sens) mais par contre, penser en dehors des clous, prendre des risques, aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte, rencontrer d'autres scènes musicales, ouvrir ses horizons ... en fait, c'est ce que beaucoup de musiciens "qui ont réussi" (sans abîmer leur intégrité artistique) ont fait dans le passé - je pense aux Beatles à Hambourg puis en Inde, à Björk qui quitte son Islande natale pour tenter l'aventure à Londres, à Cheap Trick qui explose au Japon (et retour), à Hendrix qui quitte les bars de NYC pour une improbable aventure british etc etc ... tous auraient pu se dire "trop loin, trop risqué, trop différent" et ne pas y aller.
In rod we truss.

"Quelle opulence" - themidnighter

"It's sink or swim - shut up!"
TheSoulsRemain
Pour illustrer mon propos, des sociétés spécialisées dans le divertissement :

Stage Entertainment, The Really Useful Group, et le plus connu peut être Le Cirque du Soleil :

https://www.cirquedusoleilente(...)om/fr


On est à des années lumières des performances de SupaDog.....

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