casseoreille a écrit :
Voilà une intervention pertinente et classe! Il me semblait qu'aujourd'hui les groupes ont des sonos super puissantes! Je me trompe peut-être, mais l'avis de musiciens de groupe serait intéressant et permettrait d'éclaircir ce point une fois pour toute!
Aujourd'hui, au moins en France, il existe des réglementations strictes, pour la santé publique et pour le voisinage.
Avec parfois des contrôles, et de lourdes sanctions pour les contrevenants (fermeture administrative provisoire).
J'ai déjà vu plusieurs petites et moyennes salles de concert, associatives, n'ayant pas les moyens d'engager de lourds et coûteux travaux d'insonorisation pour le voisinage, qui n'ont trouvé d'autre moyen, pour contraindre artistes et sonorisateurs à modérer le volume, que d'installer un sonomètre couplé à un rupteur qui coupe l'alimentation électrique de la baie d'amplification de la sono et l'alim des amplis sur scène.
Passé un certain plafond :
- 1er avertissement par un puissant flash lumineux
- à défaut de baisse immédiate du volume > 2ème avertissement par plusieurs flashs
- après ça, si le volume excessif persiste > couic !
Dans ces conditions, il est parfois difficile de jouer avec une batterie, même non repiquée.
Un petit brief :
http://www.bruit.fr/tout-sur-l(...)onent
Si l'électro et la musique unplugged sans batterie s'est considérablement développée à partir des années 90 dans des petits lieux qui auparavant accueillaient des groupes électrifiés, c'est en particulier à cause (ou grâce) à ces réglementations. Il suffit de tourner le bouton ! Et ça a entraîné la disparition des lieux de concert en ville qui n'ont pas fait de travaux ou modifié le style de leur programmation.
Autrefois, il n'y avait pas de limite.
Il y a eu une course au volume à partir de la fin des années 60, et pour ne rien arranger pour la santé auditive, avec des sonos de qualité bien moindre qu'aujourd'hui.
Notoirement, les Who, Motörhead, etc. jouaient extrêmement fort.
Dans certains pays encore récemment, on a mesuré certains concerts à plus de 130 dB, ce qui correspond au seuil de la douleur. Les dommages à l'audition (qui sont irréversibles) commencent vers 85-90 dB, suivant la durée d'exposition (voir réglementation de l'exposition non protégée en milieu professionnel, dans le graphique ci-dessous). L'échelle dB est logarithmique : + 3 dB et le volume double. On mesure pendant le concert et non pendant le soundcheck, car la masse du public modifie considérablement l'acoustique d'un lieu.
En 2009 au Canada, Kiss a été mesuré à 136 dB, ce qu'on peut légitimement qualifier de criminel.
La mère du gratteux de mon groupe m'a raconté qu'elle était allée voir les Who alors qu'elle était enceinte (en 1977, sachant que depuis 1976 les Who détenaient le record avec 126 dB mesuré à 32 m des enceintes). Qu'elle en était restée sourde pendant une semaine et que le bébé avait donné des coups comme jamais pendant plusieurs jours suite au concert.
Le foetus humain est particulièrement sensible au bruit, dont l'excès peut avoir de graves conséquences sur son audition et même son développement.
@ Doc Loco : non, pas un troll. Impossible. Sinon on serait véritablement en présence d'un acteur au talent oscarisable.