Citations: celles que vous préférez, on en parle.

Rappel du dernier message de la page précédente :
Kandide
Zorzi a écrit :
Je ne pense pas que les écrivains soient tous atteints du même mal qui les obligerait à écrire. Une sorte de dysfonctionnement qui nivellerait et réduirait le talent, voire le génie à un déséquilibre, une maladie. Il est vrai que créer est souvent une sorte de guigne, une sorte d'addiction qui ne peut se passer de vous, comme si on était soi-même la drogue dont cette volonté d'autre part aurait un si constant besoin…

Céline est un bon client. Il fait de l'effet et Lucchini qui est d'ailleurs délicieux à cet exercice, me ravit souvent par ses choix et son enthousiasme.
C'est dans une lettre je crois qu'il disait : « Les gens, ce qu'on leur donne, vous savez, ils le chient.»

Cette déclaration fait écho à celle de Thomas Bernhard (un homme à lire assurément !) en parlant de la Carinthie, une région d'Autriche qu'il aimait beaucoup et lui tirait comme d'habitude cette litanie d'imprécations obsessionnelles et de lamentations à cause de ce qu'elle était devenue à force de constructions : « Et tous ces gens qui ont chié là leurs maisons.»



PEACE & LOVE
yun_clive
Kandide a écrit :
En parlant de Céline:
La vérité, c'est une agonie qui n'en finit pas. La vérité de ce monde c'est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir.


Trop bien, je mets en signature !

Après pour faire de la philo de bas étage, comme disait Sartre, l'enfer c'est les autres...

Je pense que la plupart des artistes ont un grain, et ne veulent surtout pas se soigner. Ils expriment leur mal-être par leur art. Le truc avec les écrivains c'est qu'ils ont tout le temps et le loisir de disséquer, modifier, torturer, assembler, exploser, synthétiser leur truc.
Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie. Il en a le désir et les possibilités.

Gisèle de Failly

#KandideMonModèle
Kandide
yun_clive a écrit :
Kandide a écrit :
En parlant de Céline:
La vérité, c'est une agonie qui n'en finit pas. La vérité de ce monde c'est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir.


Trop bien, je mets en signature !

Après pour faire de la philo de bas étage, comme disait Sartre, l'enfer c'est les autres...

Je pense que la plupart des artistes ont un grain, et ne veulent surtout pas se soigner. Ils expriment leur mal-être par leur art. Le truc avec les écrivains c'est qu'ils ont tout le temps et le loisir de disséquer, modifier, torturer, assembler, exploser, synthétiser leur truc.


Merci pour la signature !


Sans doute les artistes ont un "petit grain de folie" mais je crois que justement ils se soignent en faisant de l'art ! Et par cela ils soignent aussi le monde !
L'art est important et un thermomètre de nos sociétés ! Lorsque l'on censure ou interdit
l'art, c'est jamais bon signe !
L'art permet à nos sociétés d'aborder des questions parfois tabous ou autres... C'est très intéressant de voir la réaction des gens vis à vis de certaines oeuvres...
PEACE & LOVE
rapideyemove
yun_clive a écrit :
(...)
Après pour faire de la philo de bas étage, comme disait Sartre, l'enfer c'est les autres...
(...)


D'un certain point de vue, Sartre n'a jamais dit cela.

En revanche, ce qui est certain c'est qu'il le fait dire à un de ses dispensables personnages de Huis clos, Garcin qui, si je me souviens bien, conclut la pièce ou peu s'en faut aux portes de l'Enfer justement comme une sorte de variation lourdaude, très très mineure, sur le thème de la mort de Dom Juan :

«Tous ces regards qui me mangent… Ha, vous n’êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. Alors, c’est ça l’enfer. Je n’aurais jamais cru… Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah ! Quelle plaisanterie ! Pas de besoin de gril : l’enfer c’est les autres...»

Sans barricades et sans clandestinité, on était sur ces planches-là vers la fin du printemps 1944, au moment où on passait le goût de la vie à Benjamin Fondane et à Robert Desnos comme à des millions d'autres anonymes les ayant accompagnés, en fumée.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
rapideyemove
Dans L’être et le néant, publié à peine un an avant Huis Clos, Sartre développe des analyses qui peuvent tangenter le cri de Garcin, par exemple ceci :
«  S’il y a un Autre, quel qu’il soit, où qu’il soit, quels que soient ses rapports avec moi, sans même qu’il agisse autrement sur moi que par le pur surgissement de son être, j’ai un dehors, j’ai une nature ; ma chute originelle c’est l’existence de l’autre ; et la honte est – comme la fierté – l’appréhension de moi-même comme nature, encore que cette nature m’échappe et soit inconnaissable comme telle. Ce n’est pas, à proprement parler, que je me sente perdre ma liberté pour devenir une chose, mais elle est là-bas, hors de ma liberté vécue, comme un attribut donné de cet être que je suis pour l’autre. Je saisis le regard de l’autre au sein même de mon acte, comme solidification et aliénation de mes propres possibilités. »

Après, ce qu'on peut penser de tout cela, je ne sais pas, ne sais plus.

Sans doute n'est-ce plus qu'une sorte de longue brève de comptoir philosophique. Et c'est peut-être aussi pour cela qu'on rencontre dans L’être et le néant autant d'œuvres de la part des garçons de café...
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
jules_albert
"These days, who gives a shit about Sartre? No one." - bill brown, décembre 2016


sinon, pour fêter les 20 ans de la parution de l'art de céline et son temps :

Comme il n'y a pas de raison précise pour que ce genre de choses changent d'une année sur l'autre, Michel Bounan devrait connaître encore avec son nouveau livre les effets d'une omerta médiatique très diligente que lui avaient valu ses précédents ouvrages, particulièrement Le Temps du sida et La Vie innommable. Il est vrai que la critique sociale qu'il développe, authentiquement radicale, celle-là, car elle a su reconnaître le paradigme de nombreux maux contemporains illusoirement incompréhensibles, ne promet ni remèdes ni lendemains qui chantent puisqu'elle ne concède rien à la contestation contrôlée qu'on voit fleurir partout ces temps-ci, et qu'elle ne sait pas d'autre méthode que l'exercice effréné d'une liberté devenue scandaleuse à l'heure où les prisons modernes ont l'humour de se faire appeler libérales.

L'Art de Céline et son temps (éditions Allia) qui sort ces jours-ci devrait pourtant démanger un peu plus le prurit moral des professionnels de l'histoire officielle. Il y a, en France, un gros non-dit autour de Céline qui s'est résolu par l'équation paresseuse mais indiscutée du "grand écrivain/individu blâmable". Cette dualité parfaitement factice qui voudrait qu'on condamne l'homme en sauvant son œuvre satisfait tout le monde, de la droite fasciste qui prend tout en bloc à la gauche "libertaire" qui a voulu faire de Céline un anarchiste égaré, plus misanthrope que réellement antisémite, mais dont l'histoire intellectuelle s'ancrerait dans la tradition libertaire du début de ce siècle. Or, pour Bounan, "la bonne question n'est pas de savoir comment un libertaire en vient à s'acoquiner avec des nazis mais pourquoi ce genre de personnage croit bon de se déguiser en libertaire".

On se tromperait pourtant en voyant dans ce court traité de la déraison moderne un pamphlet anti-célinien comme avait pu l'être le formidable Céline en chemise brune de H.E. Kaminski, dont il est bon de rappeler qu'il fut écrit en 1937 (ce qui rend d'autant plus bouleversantes des intuitions comme celle-ci : "Enfin, l'issue d'une guerre est toujours imprévisible. Tout ce que l'on peut savoir de la prochaine, c'est qu'elle sera longue et que ses horreurs dépasseront l'imagination la plus fertile.") L'enjeu est plutôt de montrer, à travers la déconstruction du mythe célinien, comment toutes les variantes modernes de l'antisémitisme ne sont que des leurres créés par un système socio-économique dominant afin d'assurer sa pérennité lorsque celle-ci semble menacée par le mouvement révolutionnaire. Une idée déjà brièvement formalisée dans la préface du Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu (entièrement détourné par la police tsariste pour la fabrication du faux tristement célèbre Les Protocoles des sages de Sion, toujours en circulation dans certains pays arabes), où Michel Bounan écrivait : "En vérité, l'antisémitisme est précisément à la critique sociale ce que sont Les Protocoles au livre de Maurice Joly : non pas une théorie insensée, comme ne cessent de le répéter les naïfs, mais la contrefaçon policière d'une agitation révolutionnaire. Voilà la raison de son succès populaire : il parle la langue la plus dangereuse du pays afin d'en détourner le fleuve." Des Protocoles à l'apparition du révisionnisme, jusqu'à la dénonciation même dudit révisionnisme par une "ultra-gauche" bizarrement prompte à se refaire une virginité, une seule et même histoire, celle de la canalisation de la colère anticapitaliste contre un fumeux "complot juif" qui ressert toujours.

Au centre du dispositif, un individu considéré comme un écrivain mais qui n'était qu'un agent spécialisé, un larbin du système qui le nourrissait. Toute la force de L'Art de Céline et son temps vient de ce que son auteur ne prétend à aucune révélation ronflante sur la biographie de Céline : les informations qu'il se contente de recouper sont publiques et tirées d'ouvrages qui se trouvent aisément en librairie. Au nombre des illusions dissipées : les origines "pauvres" de Céline, sa conduite "héroïque" pendant la Première guerre, son "désintéressement" dans l'exercice de son métier. Plus important, voici enfin dit calmement ce que tout lecteur un tant soit peu sérieux pouvait déjà inférer : le côté truqueur d'une prose prétendument inventive qui n'a su que compiler des procédés. Les zélateurs de ce déchet (il fut aussi, très banalement, une petite balance) ont beau jeu de prétendre, pour l'exonérer, que Céline n'était pas aimé à Vichy. Forcément, il prenait ses ordres de Berlin. Son "délire", pas délirant pour deux sous, mais extrêmement rationnel car sanctionné en monnaie sonnante et trébuchante, a pu représenter la forme la plus spectaculaire d'une morale policière et conservatrice, toute occupée à tuer dans l'œuf l'irrépressible montée révolutionnaire des années 30. Voici de quoi commencer à en finir avec Céline. Il y aura encore largement de quoi s'occuper à en finir avec les céliniens.

Gilles Tordjman, 12 janvier 1997




Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Invité
rapideyemove a écrit :
Dans L’être et le néant, publié à peine un an avant Huis Clos, Sartre développe des analyses qui peuvent tangenter le cri de Garcin, par exemple ceci :
«  S’il y a un Autre, quel qu’il soit, où qu’il soit, quels que soient ses rapports avec moi, sans même qu’il agisse autrement sur moi que par le pur surgissement de son être, j’ai un dehors, j’ai une nature ; ma chute originelle c’est l’existence de l’autre ; et la honte est – comme la fierté – l’appréhension de moi-même comme nature, encore que cette nature m’échappe et soit inconnaissable comme telle. Ce n’est pas, à proprement parler, que je me sente perdre ma liberté pour devenir une chose, mais elle est là-bas, hors de ma liberté vécue, comme un attribut donné de cet être que je suis pour l’autre. Je saisis le regard de l’autre au sein même de mon acte, comme solidification et aliénation de mes propres possibilités. »

Après, ce qu'on peut penser de tout cela, je ne sais pas, ne sais plus.

Sans doute n'est-ce plus qu'une sorte de longue brève de comptoir philosophique. Et c'est peut-être aussi pour cela qu'on rencontre dans L’être et le néant autant d'œuvres de la part des garçons de café...


... peut-être que Sartre, comme tout bon obsessionnel, est animé d'un fantasme d'auto engendrement ?? ...

Toutes ces insupportables pages (y'a des passages bien gratinés dans l'être et le néant ... je conseille vivement celui où il explique qu'une femme frigide en réalité jouit mais ne veut pas le savoir ...impayable) pour expliquer ce que tout le monde sait... à savoir que les autres nous cassent les burnes

Et s'il est tellement question de garçons de café, c'est parce que le Flore était le QG de Sartre, d'où il organisait sa résistance (enfin... surtout sa résistance au tabou d'adultère) et l'action qu'il envisageait ... de coucher sur le papier (à l'instar des étudiantes qui l'assistaient dans son combat ) ... y'a un très joli dessin de Desproges sur le thème ...
rapideyemove
Oui, dans le genre, L’être et le néant est assez «impayable»... ; même dans le passage plutôt neutre, apparemment très "philosophant", que je citais plus haut, pour le rapprocher d'autres médiocrités, celles de Huis Clos.

D'où ma remarque sur les œuvres des garçons de café, avec bien sûr le Flore, le Dôme ou les boyards en filigrane, et les brèves de comptoir philosophiques qui purent en résulter, durant sa résistance sur les zincs enfumés des Grands Boulevards, avec son vieux castor, de 1940 à 1944, afin de ne surtout pas figurer sur les listes d'Otto Abetz, quand d'autres refusaient de publier et passaient dans l'ombre des réseaux.

À l'évidence, Sartre était très engagé dans ces années-là .
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Biosmog
rapideyemove a écrit :
Oui, dans le genre, L’être et le néant est assez impayable... ; même dans le passage plutôt neutre, apparemment très "philosophant", que je citais plus haut, pour le rapprocher d'autres médiocrités, celles de Huis Clos.

D'où ma remarque sur les œuvres des garçons de café, avec bien sûr le Flore, le Dôme ou les boyards en filigrane, et les brèves de comptoir philosophiques qui purent en résulter, durant sa résistance sur les zincs enfumés des Grands Boulevards, avec son vieux castor, de 1940 à 1944, afin de ne surtout pas figurer sur les listes d'Otto Abetz, quand d'autres refusaient de publier et passaient dans l'ombre des réseaux.

À l'évidence, Sartre était très engagé dans ces années-là .


Je ne sais pas très bien ce que le pauvre Sartre aurait pu faire dans le maquis. Par contre, pendant que les autres intellectuels libres prenaient des poses à Londres ou New York, Sartre est resté à Paris. Si le caractère de résistance de son travail peut être discuté ouvertement - personnellement je pense que ses écrits ont eu une influence dans le Paris occupé - je ne crois pas qu'on l'ai vu boire le champagne à la Kommandantur.

La critique contemporaine de Sartre me paraît toujours témoigner d'un certain anachronisme, peut-être parce que le dialogue qu'il a engagé avec le structuralisme n'a malheureusement jamais été clos. Peut-être que les protagonistes ont perdu le fil?

Il faut admettre que l'Être et le néant, ou la Critique sont véritablement assommant. Je suis pourtant convaincu qu'il y en a quelque chose à tirer. Mais il faut du courage, indeed
Vous battez pas, je vous aime tous
yun_clive
Kandide a écrit :
yun_clive a écrit :

Trop bien, je mets en signature !


Merci pour la signature !


Sans doute les artistes ont un "petit grain de folie" mais je crois que justement ils se soignent en faisant de l'art ! Et par cela ils soignent aussi le monde !
L'art est important et un thermomètre de nos sociétés ! Lorsque l'on censure ou interdit
l'art, c'est jamais bon signe !
L'art permet à nos sociétés d'aborder des questions parfois tabous ou autres... C'est très intéressant de voir la réaction des gens vis à vis de certaines oeuvres...


Et c'est bien pour ça que certains patrons médéfeux ont le régime intermittent dans le collimateur, et qu'une certaine droite boueuse et nauséabonde prône les coupes franches dans les budgets cultures. Pas gagné.

Sinon j'avoue être assez inculte (oui en général mais notamment...) sûr ces philosophes et leurs écrits sur cette période. Ma connaissance se limite au Rhinocéros de Ionesco, étudiée grâce à un bon prof de français pendant ma scolarité...
Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie. Il en a le désir et les possibilités.

Gisèle de Failly

#KandideMonModèle
Kandide
yun_clive a écrit :

Et c'est bien pour ça que certains patrons médéfeux ont le régime intermittent dans le collimateur, et qu'une certaine droite boueuse et nauséabonde prône les coupes franches dans les budgets cultures. Pas gagné.


On a besoin juste de moutons consommateurs...
Capable, par exemple, de faire 5h de queue devant un magasin avant la sortie d'un nouveau téléphone portable...
Pour cela, il est donc nécessaire que le système scolaire ne donne pas trop de sens analytique et critique...
PEACE & LOVE
rapideyemove

Sa trace et son importance historiques sont indéniables... malheureusement, pourrait-on aussitôt ajouter... et surévaluées.

Bien sûr, Sartre ne fut pas un "collabo".
Reste, au moins, l'attachement forcené qui fut le sien, pour ne pas tomber sous les coups de la censure nazie (la "Liste Otto", etc...) et publier contre vents et marées quand d'autres comme René Char choisissaient un chemin résolument opposé, les armes à la main, tout en déléguant son écriture au silence.
Les Feuillets d'Hypnos, en 1946 témoigneraient de cette voix empêchée, cette aphasie volontaire durant les années de guerre et de clandestinité.

Oui, cet attachement garde encore quelque chose de réjouissant, au regard de cette capacité qui serait bientôt la sienne, si je reviens au cercle de l'époque, pour donner des leçons d'éthique, de métaphysique (cf. le passage de l'Être et le néant que je citais, qui à lui seul vaut son pesant de moutarde mais je refuse ici de me donner la place et la vergogne du commentaire ) et d'existence ou déployer, à son insu, des analyses vertigineusement drôles telle celle de la femme frigide que rappelait avec délice quantat.
Or, à cette époque, et je dépasse ici le strict cadre de la guerre, la véritable signification de l'existentialisme naissant était vécue en direct par des philosophes plus conséquents comme Simone Weil, le grand poète roumain et francophone Benjamin Fondane, Maurice Merleau-Ponty ou Emmanuel Levinas qui fut un de ceux que Sartre pilla aussi discrètement qu'efficacement pour rattraper son retard en matière de phénomènologie allemande (et ici je pense surtout à Husserl) parce que Jean Sol Partre avait, on ne peut pas lui enlever cela non plus, un flair de chien de chasse.
Bref, j'en passe, et m'en passe désormais.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
jules_albert
http://www.lexpress.fr/culture(...).html

"A la rentrée 1941, Jean-Paul Sartre est nommé professeur de philosophie dans la khâgne du lycée Condorcet, à Paris. Le seul problème est que le précédent titulaire de ce poste, Henri Dreyfus-Le Foyer, avait été révoqué par Vichy en 1940, parce qu'il était juif."



Sartre, Jean-Paul : bête, menteur, imbécile, marchandise avariée, charogne avancée, nullité inqualifiable. - L'Internationale situationniste, index des noms insultés.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Biosmog
yun_clive a écrit :

Ma connaissance se limite au Rhinocéros de Ionesco, étudiée grâce à un bon prof de français pendant ma scolarité...


Il y a tout chez Ionesco: le meilleur comme le meilleur
Vous battez pas, je vous aime tous
jules_albert


http://wodka.over-blog.com/art(...).html

Sa thèse est que le soutien et la participation d'Emil Cioran et de Mircea Eliade au mouvement fasciste la Garde de Fer n'est pas une simple erreur de jeunesse mais l'expression de leur véritable pensée. Pour cela, elle examine les origines de ses trois personnages et scrute leur place dans la vie intellectuelle et politique de la Grande Roumanie entre 1920 et 1940, puis leur rôle méconnu dans la diplomatie roumaine. Elle montre leurs désaccords politiques puisque Ionesco était de gauche au contraire de Cioran et Eliade supporters du fascisme. Cioran, et Eliade plus encore, ont cherché à minimiser voire à gommer les traces du fascisme de leur existence d'avant 1945.
Ensuite, à partir du moment où le rideau de fer coupa l'Europe en deux, ils purent croire que leur passé fasciste serait oublié à Paris comme dans tout l'Occident, que la connaissance de ce passé ne serait pas accessible avant des lustres, car personne ne serait autorisé à fouiner dans les archives d'une Roumanie désormais communiste et donc qu'ils pourraient avantageusement cacher ou retoucher leur histoire. Quant à Ionesco, après avoir été envoyé à Vichy par le régime d'Antonescu, il aurait pu dévoiler après 1945 ce qu'il savait des deux compères.



Ionesco, Eugène : notable quantité d'importance nulle. - L'Internationale situationniste, index des noms insultés.

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La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
rapideyemove
Biosmog a écrit :
yun_clive a écrit :

Ma connaissance se limite au Rhinocéros de Ionesco, étudiée grâce à un bon prof de français pendant ma scolarité...


Il y a tout chez Ionesco: le meilleur comme le meilleur




Ionesco ?
Chronicité irrécupérable d'une allergie personnelle, je le crains.

Ma myopie coutumière m'y fait voir surtout le pire .

Rien que pour le théâtre de ces années, je réserve mes neurones antiques au grand bec de Sam (ah, Fin de partie, et Oh les beaux jours avec Denise Gence, autrefois... pour ne rien dire de ses romans, de ses "nouvelles") ou le peu connu Arthur Adamov.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.

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