Charlie Hebdo ou le Check Point symbolique :
http://lmsi.net/Charlie-Hebdo-(...)Point
très bon texte sur l'évolution droitière et atlantiste de charlie hebdo, et sur la sacralisation de l'unité qui a suivi les attentats.
l'émotion est précisément le point faible, celui par où s'opère la manipulation des foules. C'est la stratégie du choc émotionnel qui est à la base de toute les dictatures, notamment cette dictature molle qui s'appelle la france-républicaine-laïque-une-&-indivisible... ou bleu-charlie-beauf.
en plus la fourest en prend pour son grade !
Le 11 janvier, il était entendu que nous étions tous Charlie, ou presque. Certes, mais lequel ? Est-ce le Charlie héritier de
Hara Kiri, sans Dieu ni maître, anarchiste, libertaire, tirant à boulets rouges sur toute forme de sacré, qu’il soit religieux ou séculier ?
Ou alors étions nous sommés d’être le Charlie de Philippe Val ? Celui qui licencia Siné, alors gravement malade, sur l’accusation infamante d’ « antisémitisme », celui qui n’hésita pas à aligner la ligne éditoriale du journal sur la rhétorique néo-conservatrice la plus obtuse (attention pléonasme), en soutenant les bombardements otanesques, celui qui évoqua benoitement, attention vertigineux syllogisme, « le régime de Vichy, dont la politique antijuive était déjà, par défaut, une politique arabe » ? Celui qui déclara tranquillement que « le fait que le prix Pulitzer ait été attribué aux journalistes qui ont révélé l’affaire Snowden est le symbole de la crise de la presse car Snowden est un traître à la démocratie » ?
[...]
Nulle action menaçante préalable n’est exigée dans cet ordre public informel car pour beaucoup le seul fait d’être Musulman « visible » risque de constituer en soi une menace. Une exagération peut être ? Comment expliquer le comportement d’une Nadine Morano interpellant en pleine gare une femme voilée, et appelant la police comme si elle avait été agressée ? Comment comprendre autrement tous ces témoignages de jeunes femmes voilées harcelées, brimées dans la rue ? Et pourquoi s’en indigner puisqu’après tout, elles troublent l’ordre public informel par leur seule présence – ou, comme le résume vulgairement Philippe Tesson, elles « foutent la merde »…