La Grece, sa crise, son peuple

Rappel du dernier message de la page précédente :
john_laprudence
Au plus fort de la "débandade" grecque de cet été s'est posé la question d'un grexit.

Certaines personnes bien informées ont ensuite déclaré : "la Grèce n'avait pas suffisamment de liquidité pour se payer une sortie de l'euro"

Qu'en est-il et comment cela fonctionne dans les textes?


"Ce que doit à ses consœurs une banque centrale qui quitte l’euro : La prime de sortie – Vincent BROUSSEAU"

http://www.upr.fr/actualite/ce(...)sseau

"Avant de clore ce chapitre grec, faisons une petite observation. La prime de sortie de la Grèce est passée de 84 milliards en novembre 2013 à 160 milliards au moment où j’écris. Elle a donc presque doublé. On voit que la fuite des capitaux hors de Grèce est tout sauf une légende. On comprend aussi un peu mieux pourquoi les gouvernants grecs ont pu hésiter devant la perspective d’un Grexit sauvage, perspective qu’ils avaient par ailleurs toujours publiquement exclue."

"Bien entendu, dans le cas grec, la prime de sortie ne constitue qu’une face du problème. Le gouvernement est lui-même endetté à hauteur de quelque 300 milliards envers les gouvernements des pays restants et du FMI. Or, la Grèce a ce malheur – contrairement à la plupart des autres États et notamment à la France – que ses titres obligataires sont maintenant en droit étranger.

Fussent-ils restés en droit domestique, la lex monetae [4] avait pour effet d’entraîner leur conversion en monnaie nationale grecque au moment du Grexit. Mais lors des accords de février 2012, les créanciers, qui savaient ce qu’ils faisaient, ont demandé et obtenu que les nouvelles obligations remplaçant les anciennes fussent de droit anglais et non plus grec. Elles resteront donc libellées en euros."
fxdfxd
Bon a priori, ca on le savait deja plus ou moins, c'est les sommes engagées dans TARGET2 principalement.
Mais ca n'empêche pas que le but ultime de la sortie de l'euro, ca aurait été de faire défaut sur tout ca, les dettes publiques, TARGET2, etc ... sinon effectivement, sortir pour sortir, ca n'aurait fait qu'empirer les choses !!!

-fx
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john_laprudence
fxdfxd a écrit :
Bon a priori, ca on le savait deja plus ou moins, c'est les sommes engagées dans TARGET2 principalement.
Mais ca n'empêche pas que le but ultime de la sortie de l'euro, ca aurait été de faire défaut sur tout ca, les dettes publiques, TARGET2, etc ... sinon effectivement, sortir pour sortir, ca n'aurait fait qu'empirer les choses !!!

-fx


Dans ce cas un contrôle des capitaux dès janvier était une obligation

En fait tous les Grecs qui ont sorti des capitaux entre janvier et juillet (environ une centaine de milliards) peuvent dire un grand merci à Tsipras

Et tant pis pour ceux qui restent et qui vont payer
john_laprudence a écrit :
Certaines personnes bien informées ont ensuite déclaré : "la Grèce n'avait pas suffisamment de liquidité pour se payer une sortie de l'euro"

Ça c'est un sujet qui m'interpelle depuis qu'FX nous a rapporté le discours de Tsipras au lendemain de la capitulation.

Pour la "Prime de sortie", quest-ce que c'est ?
Comment on la définie ? Comment on la calcule ?
J'ai l'impression que c'est une notion bien vague et qui ne tient pas forcément compte des conséquences = Si ça coûte 160 milliards à la Grèce, ça coûte leurs systèmes bancaires à la France et à l'Allemagne...

Donc pour soutenir la nouvelle Drachme, elle aurait besoin de vendre ses réserves de devises étrangères. Or je n'ai rien trouvé en dollars (= sans doute moins de 10 milliards).
Gold reserves = 110 tonnes, ce qui est peu, mais mieux que rien pour un si petit état. Ça serait de toute façon idiot de s'en séparer (pour crédibilité de la banque centrale).

Reste aussi à étudier l'hypothèse d'utiliser une monnaie non-centralisée (type Bitcoin)...

NB : Pour la Lex Monetae on s'en fout. Si la Grèce fait défaut elle fait défaut. Il n'y a pas de monétisation de la dette en Drachme (pas d'hyperinflation, même si l'inflation sera terrible au début).

...Bref, bien malin qui peut prédire l'avenir.
john_laprudence
Glinglo a écrit :
john_laprudence a écrit :
Certaines personnes bien informées ont ensuite déclaré : "la Grèce n'avait pas suffisamment de liquidité pour se payer une sortie de l'euro"

Ça c'est un sujet qui m'interpelle depuis qu'FX nous a rapporté le discours de Tsipras au lendemain de la capitulation.

Pour la "Prime de sortie", quest-ce que c'est ?
Comment on la définie ? Comment on la calcule ?
J'ai l'impression que c'est une notion bien vague et qui ne tient pas forcément compte des conséquences = Si ça coûte 160 milliards à la Grèce, ça coûte leurs systèmes bancaires à la France et à l'Allemagne...


Donc pour soutenir la nouvelle Drachme, elle aurait besoin de vendre ses réserves de devises étrangères. Or je n'ai rien trouvé en dollars (= sans doute moins de 10 milliards).
Gold reserves = 110 tonnes, ce qui est peu, mais mieux que rien pour un si petit état. Ça serait de toute façon idiot de s'en séparer (pour crédibilité de la banque centrale).

Reste aussi à étudier l'hypothèse d'utiliser une monnaie non-centralisée (type Bitcoin)...

NB : Pour la Lex Monetae on s'en fout. Si la Grèce fait défaut elle fait défaut. Il n'y a pas de monétisation de la dette en Drachme (pas d'hyperinflation, même si l'inflation sera terrible au début).

...Bref, bien malin qui peut prédire l'avenir.


Tu mélanges 2 options bien différentes

une sortie négociée:

bien evidement la "prime de sortie" est le système (dans les textes) pour les pays qui veulent sortir de l'union monétaire mais rester dans l'union européenne (exemple la GB)
Et donc dans ce cas cela couterait 160 milliards de prime de sortie et rien aux banques centrales de la France et de l'Allemagne

une sortie non négociée:

la Grèce fait défaut sur la dette et la "prime de sortie", les banques centrales de la France et d'allemagne enregistrent 160 milliards de pertes. La Grèce sort de l'union monétaire et de la communauté européenne

Et pas besoins d'être bien malin pour savoir que la Grèce n'avait choisi aucune des 2 possibilités dès l'élection de Tsipras en janvier

Aujourd'hui l'affaire est réglé puisqu'elle a choisi d’être pillé et réduite en esclavage.

La question ne se pose plus

Oh non je pense avoir saisi.
Des articles sur le sujet avaient déjà été publiés pendant les négociations :
http://institutdeslibertes.org(...)sent/
http://www.lacrisedesannees201(...).html

Pour la "sortie négociée" elle n'est pas possible ; aucun texte ne prévoit de sortir de l'Euro tout en restant dans l'Union. C'est bien le problème. D'ailleurs la Commission avait préparé un texte résumant le processus d'expulsion de la Grèce hors de l'UE si elle avait l'outrecuidance de sortir de la monnaie divine (option Varoufakis).
Expulsion doublée d'une menace à peine voilée d'embargo.
Biosmog
Glinglo a écrit :
Oh non je pense avoir saisi.
Des articles sur le sujet avaient déjà été publiés pendant les négociations :
http://institutdeslibertes.org(...)sent/
http://www.lacrisedesannees201(...).html

Pour la "sortie négociée" elle n'est pas possible ; aucun texte ne prévoit de sortir de l'Euro tout en restant dans l'Union. C'est bien le problème. D'ailleurs la Commission avait préparé un texte résumant le processus d'expulsion de la Grèce hors de l'UE si elle avait l'outrecuidance de sortir de la monnaie divine (option Varoufakis).
Expulsion doublée d'une menace à peine voilée d'embargo.


Peut-être pas d'embargo, ni sanctions, mais des conséquences... Si un débiteur annonce qu'il est en cessation de paiement et qu'il a décidé unilatéralement qu'il ne rembourserait rien, qu'il partirait sans les passifs se reconstruire sa petite entreprise, il faut quand même s'attendre à ce qu'il rencontre plus de peine dans ses business futurs. C'est pas prendre parti pour l'un ou pour l'autre camp, c'est être réaliste sur l'économie mondiale, qui ne va pas ouvrir une parenthèse bisounours juste pour la Grèce.

Je le dis depuis un moment, si la sortie de l'eurozone était aussi clairement la solution magique, ça ferait longtemps que tout le monde aurait été convaincu et qu'elle aurait été choisie. Il y a sans doute beaucoup d'imbéciles à haut niveau, mais je soupçonne quand même certains responsables grecs d'être un peu mieux informés sur ce dossier et plus intelligents que moi.
Vous battez pas, je vous aime tous
Biosmog a écrit :
Je le dis depuis un moment, si la sortie de l'eurozone était aussi clairement la solution magique, ça ferait longtemps que tout le monde aurait été convaincu et qu'elle aurait été choisie.

Bien sûr que si ça aurait été la solution, déjà en 2011.
Plus personne de sérieux n'en doute aujourd'hui.

Si les dirigeants européens s'y refusent c'est parce le coût d'un grexit serait dévastateur. Face à leur propre bêtise et aveuglés par ce monstre qu'ils ont créé ils choisissent la fuite en avant...

Quant aux dirigeants grecs s'ils n'ont jamais osé sortir c'est précisément à cause des menaces de type "exclusion de l'espace Schengen" (ce qui pour un pays aussi touristique serait fâcheux).

Bref, on ne les a jamais aidé, et on maintenant on refuse d'en assumer les conséquences : la réversibilité nécessaire de l'euro.
Biosmog
Glinglo a écrit :

Quant aux dirigeants grecs s'ils n'ont jamais osé sortir c'est précisément à cause des menaces de type "exclusion de l'espace Schengen" (ce qui pour un pays aussi touristique serait fâcheux).


explique-moi ton raisonnement là, car je t'avoue que je ne suis pas
Vous battez pas, je vous aime tous
Ça commence en 2011 avec la pression exercée sur Papandreou pour qu'il renonce à son référendum. Ça continue en 2015 avec le plan préparé par la Commission en cas de grexit :
https://www.les-crises.fr/que-(...)exit/

Le message est clair : si vous sortez de la monnaie unique on fera tout pour vous détruire.
On appelle ça un "plan de sauvetage de la Grèce".

Edit : Les 2 dernières minutes à partir de 12:35 :
http://bfmbusiness.bfmtv.com/m(...).html
Biosmog
Glinglo a écrit :
Ça commence en 2011 avec la pression exercée sur Papandreou pour qu'il renonce à son référendum. Ça continue en 2015 avec le plan préparé par la Commission en cas de grexit :
https://www.les-crises.fr/que-(...)exit/

Le message est clair : si vous sortez de la monnaie unique on fera tout pour vous détruire.
On appelle ça un "plan de sauvetage de la Grèce".

Edit : Les 2 dernières minutes à partir de 12:35 :
http://bfmbusiness.bfmtv.com/m(...).html


C'est exactement ce que je t'ai dit, une sortie de l'eurozone aurait des conséquences importantes. Précisément, il n'y a pas grand chose par contre dans tes liens qui témoignerait d'une volonté de nuire au-delà d'un rapport d'intérêt normal et logique (on n'est pas dans bisounoursland et la Grèce a pris des engagements sur une somme plutôt conséquente). Par contre le "on fera tout pour vous détruire" c'est ton interprétation personnelle des mécanismes institutionnels et politiques.

Mais je pointais plutôt l'énormité qui consiste à dire que le tourisme est lié à Schengen. D'une part, de très nombreux pays en dehors de l'Europe n'ont pas besoin de visa Schengen. Et même dans l'hypothèse que l'on refuse ça à la Grèce (ce qui est absolument invraisemblable) de très nombreux pays ayant besoin de visa Schengen ont aucun problème de tourisme, comme par exemple la Tunisie ou l'Egypte (ils ont des problèmes liés à leur régime politique instable ou aux attentats islamistes)
Vous battez pas, je vous aime tous
Ce que tu considères comme un "rapport d'intérêt normal" est juste l'exact opposé de ce qui nous a été vendu lors de la création de l'euro : une convergence des déficits / excédents, et de la solidarité. À priori il n'y en a pas. Et la dévaluation interne ne fonctionne pas. Donc autant revenir à ce bon vieux régulateur économique, seul juge de paix de la compétitivité d'un pays : la monnaie nationale.
Biosmog
Glinglo a écrit :
Ce que tu considères comme un "rapport d'intérêt normal" est juste l'exact opposé de ce qui nous a été vendu lors de la création de l'euro : une convergence des déficits / excédents, et de la solidarité. À priori il n'y en a pas. Et la dévaluation interne ne fonctionne pas. Donc autant revenir à ce bon vieux régulateur économique, seul juge de paix de la compétitivité d'un pays : la monnaie nationale.


Non, je suis d'accord avec toi, il n'y a pas de solidarité européenne sur ce coup. Et je ne suis pas partisan de la monnaie unique non plus. Je pense qu'il aurait fallu d'abord établir les conditions institutionnelles et "culturelles" si j'ose dire, de partages et d'échanges, avant d'entrevoir une unification de l'économie par la monnaie. Sur ce point on est d'accord je pense. C'est à partir de là qu'on a des avis qui divergent complètement
Vous battez pas, je vous aime tous
Glinglo a écrit :
Ce que tu considères comme un "rapport d'intérêt normal" est juste l'exact opposé de ce qui nous a été vendu lors de la création de l'euro : une convergence des déficits / excédents, et de la solidarité. À priori il n'y en a pas. Et la dévaluation interne ne fonctionne pas. Donc autant revenir à ce bon vieux régulateur économique, seul juge de paix de la compétitivité d'un pays : la monnaie nationale.

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john_laprudence
ns1304 a écrit :
Glinglo a écrit :
Ce que tu considères comme un "rapport d'intérêt normal" est juste l'exact opposé de ce qui nous a été vendu lors de la création de l'euro : une convergence des déficits / excédents, et de la solidarité. À priori il n'y en a pas. Et la dévaluation interne ne fonctionne pas. Donc autant revenir à ce bon vieux régulateur économique, seul juge de paix de la compétitivité d'un pays : la monnaie nationale.

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effectivement et en cas de renégociation de dettes c'est bien plus payant (rapport de force)

L'Ukraine a obtenu un hair cut de 20 %

Mais surtout la suspension du remboursement des intérêts en cas de croissance inférieure à 3%

C'est aussi la différence entre négocier et faire tapisserie


En ce moment sur backstage...