_-=-_ Observatoire du journalisme _-=-_

apprenti
La presse française fait-elle son travail d'information du citoyen de manière éclairée, honnête et libre ? Joue t-elle un rôle de contre-pouvoir où se soumet-elle aux politiques, se contentant de leur servir la soupe ?
Ce sujet est destiné à appréhender le pouvoir médiatique de manière critique ; la perspective proche du référendum constitue notamment l'occasion d'observer de quelle manière la monde du journalisme présente les choses. Attention on ne débat pas sur le fond des sujets politiques ou autres (il y a un topic pour le projet de traité élaborant une constitution, par exemple) mais sur la manière dont ils sont traités par les mass media.
"Moi seul, je sais ce que j'aurais pu faire... Pour les autres, je ne suis tout au plus qu'un peut-être."
Invité
  • #2
  • Publié par
    Invité
    le
apprenti a écrit :
La presse française fait-elle son travail d'information du citoyen de manière éclairée, honnête et libre ? Joue t-elle un rôle de contre-pouvoir où se soumet-elle aux politiques, se contentant de leur servir la soupe ?
Ce sujet est destiné à appréhender le pouvoir médiatique de manière critique ; la perspective proche du référendum constitue notamment l'occasion d'observer de quelle manière la monde du journalisme présente les choses. Attention on ne débat pas sur le fond des sujets politiques ou autres (il y a un topic pour le projet de traité élaborant une constitution, par exemple) mais sur la manière dont ils sont traités par les mass media.


T'es pas dans ma fac de journalisme toi ?
Pas envie de débattre j'aurai l'impression d'etre en cours
goergette77
Honnête et libre ? mdr... tu connais l'omerta ..
Tous les journaux mentent à leur facon . Que tu lise libé ou le figaro , le mensonge sera different , mais ca on s'en fou le lecteur il veut juste etre conforté dans ces opinions .

http://www.leforumrock.fr.st

" la lucidité est une forme de résistance "
ex-punkitte
apprenti
Boobie a écrit :
T'es pas dans ma fac de journalisme toi ?


Même pas
"Moi seul, je sais ce que j'aurais pu faire... Pour les autres, je ne suis tout au plus qu'un peut-être."
nicoreporter
punkitte a écrit :
Honnête et libre ? mdr... tu connais l'omerta ..
Tous les journaux mentent à leur facon . Que tu lise libé ou le figaro , le mensonge sera different , mais ca on s'en fou le lecteur il veut juste etre conforté dans ces opinions .



Sans compter les Chinois qui sont tous blanchisseurs et les juifs qui sont bourrés de fric . Bossant en tant que pigiste à Libé, je vais me permettre de te demander ce qui te permet d'écrire cela. Le travail du journaliste consiste, en grande partie, à décrire des faits, des actions, des événements. Pour le même sujet, deux journalistes n'écriront jamais la même chose, car, comme tout homme ou femme, il a son passé et ses idées qui, d'une manière ou d'une autre, passeront au travers l'article. Ce sera moins visible pour le compte-rendu d'un concours de boules que pour un débat sur la constitution européenne, mais ça existera toujours. C'est pour cela que la prétendue objectivité journalistique est un leurre, et on s'en rend tout à fait compte dès nos premiers pas en école de journalisme. Cependant, il ne faut pas confondre cette subjectivité que j'assume tout à fait et le mensonge, qui consiste à "retravailler" les faits et les citations pour que cela colle avec l'idée que l'on veut faire passer. Je ne dis pas que ça n'existe pas (j'ai connu certains collègues qui étaient spécialistes de la chose), mais ce n'est en aucun cas une règle dans la profession.
Quant aux rapports entretenus avec les politiques, là, tout dépend encore une fois du journaliste et de la façon qu'il a de voir son métier. On pourrait croire que c'est surtout dans les médias nationaux que ce genre de connivences existent. En fait, le problème est surtout présent dans les journaux locaux, où le journaliste est installé dans sa locale depuis 10 ans, qu'il mange une fois par semaine avec le maire, qu'il tutoie le conseiller général de son canton... Là, on arrive au journalisme que je n'aime pas, celui, en effet, de l'échange de bons procédés entre un politicien qui accepte de tout te dire pourvu que tu mettes tout ceci en valeur. Et quand un jeune jourbnaliste débarque pour un CDD d'été (expérience vécue) et qu'il commence à devenir critique, là, ça lui fait tout drôle au maire...
Tout ça pour dire que le journalisme n'est pas un monde uniforme fait de carpettes prêtes à servir la soupe au moindre élu de passage. POur prendre un dernier exemple : je bosse aussi dans un journal local. La semaine dernière, on m'a envoyé couvrir le bus de l'Europe, qui, a priori, est plutôt destiné à faire voter oui. Devant ce bus s'est installé un stand de l'asso. ATTAC, qui milite pour le non. Et, alors que je suis pour le oui au référendum, j'ai fait tout mon article sur l'asso. altermondialiste et sur la façon assez amusante qu'ils avaient de se déplacer avec le bus pour l'Europe pour servir de "contre-bus". C'est peut-être anecdotique ùmais, je crois, assez révélateur...
Le prog' metal est recommandé par la fédération française pour la santé buccodentaire
http://www.perpetual-e-motion.net
jazzprac
nicoreporter a écrit :

Sans compter les Chinois qui sont tous blanchisseurs et les juifs qui sont bourrés de fric ...


D'accord sur la subjectivité. Une grande partie du travail de journaliste consiste à choisir parmi l'énorme volume d'info qui tombe tous les jours 24 heures sur 24, et ce choix là est forcément subjectif. L'objectivité est un faux problème. Le vrai problème, c'est l'honnêteté, intellectuelle ou autre.
Reste une chose, assez particulière dans le news à la française: une incapacité chronique à séparer les faits du commentaire. C'est frappant dans Libé, et depuis toujours. Mais pas seulement dans Libé. J'aime les journaux anglo-saxons, qui font du factuel pur quand il s'agit de s'en tenir à donner une info, et qui séparent entre factuel et "News analysis" quand il s'agit d'expliquer plus avant. Ils ne le font pas que sur les sujets polititiques, on trouve ça aussi dans les pages sportives. La presse française n'a pas cette tradition-là.
Dernière remarque: il me paraît indispensable "d'aborder le rôle de la presse de manière critique", comme se propose de le faire l'initiateur du topic. Beaucoup de journalistes le font tous les jours, la remise en question permanente fait partie d'un métier qui ne cesse de changer. Cependant, évitons une tendance, frappante aussi dans ce pays, qui consiste à confondre le média et l'information. Les journalistes ne sont pas responsables des faits qu'ils rapportent. Leur responsabilité est de se renseigner, de vérifier, de vérifier encore, de vérifier une dernière fois, puis de mettre au clair, et de relater. Exemple: quel que soit le résultat du référendum, il sera prudent de ne pas l'attribuer à la presse. On a longtemps attribué le succès de Le Pen à sa présence dans les médias. On s'aperçoit aujourd'hui que les médias en parlent peu, et qu'il est toujours peu ou prou à 15%. Il ne faut pas confondre, et engueuler M.Météo parce qu'il pleut.
"Take it easy. But take it."
nicoreporter
jazzprac a écrit :

Reste une chose, assez particulière dans le news à la française: une incapacité chronique à séparer les faits du commentaire. C'est frappant dans Libé, et depuis toujours. Mais pas seulement dans Libé. J'aime les journaux anglo-saxons, qui font du factuel pur quand il s'agit de s'en tenir à donner une info, et qui séparent entre factuel et "News analysis" quand il s'agit d'expliquer plus avant. Ils ne le font pas que sur les sujets polititiques, on trouve ça aussi dans les pages sportives. La presse française n'a pas cette tradition-là.

Je suis d'accord avec toi, sauf quand il s'agit de parler d'incapacité. Libé, tout comme Le Figaro, L'Express ou, pour prendre encore plus révélateur, L'Huma ou Minute, ont clairement une couleur politique qui transparaît (de moins en moins dans Libé et Le Figaro d'ailleurs) à travers les articles. je ne trouve pas cela dérangeant et, je dirais même plus, c'est assez sain. Pas de faux-semblants dans ses journaux, quand on les ouvre, on sait à peu près à quoi s'attendre en terme de ligne "politique" (je mets les guillemets car cela va bien plus loin que la politique au sens premier du terme). C'est un avantage pour ceux qui ont le temps (et, il faut bien le dire) l'argent pour pouvoir multiplier les sources de lecture. Dans la journée, tu te fais Le Figaro, Libé, L'Huma et Le Monde, tu a une lecture à 4 entrées des faits, ce qui n'est pas possible partout (je suis désolé, mais Minute, je ne peux pas...). On peut aussi se dire que c'est un handicap pour ceux qui, par exemple, ne s'informent qu'à travers un média. Mais là, en toute honnêteé, les journalistes n'y peuvent pas grand chose, si ce n'est donner un conseil : se brancher sur France Info, la version radiophonique de l'AFP. Là, point de prise de position, que des faits, des faits et des faits. C'est pour ça que, de 7 à 8 tous les matins, je ne suis branché que sur cette radio. Et après, je peux me lancer dans la lecture des quotidiens. Sans oublier ma 1/2 heure de rire quotidienne grâce à JPP et à son 13h de TF1 (mais là, on sort du cadre du journalisme )
Le prog' metal est recommandé par la fédération française pour la santé buccodentaire
http://www.perpetual-e-motion.net
jazzprac
[quote="nicoreporter"]
jazzprac a écrit :

Je suis d'accord avec toi, sauf quand il s'agit de parler d'incapacité. Libé, tout comme Le Figaro, L'Express ou, pour prendre encore plus révélateur, L'Huma ou Minute, ont clairement une couleur politique qui transparaît (de moins en moins dans Libé et Le Figaro d'ailleurs) à travers les articles. je ne trouve pas cela dérangeant et, je dirais même plus, c'est assez sain.
...France Info, la version radiophonique de l'AFP. Là, point de prise de position, que des faits, des faits et des faits. C'est pour ça que, de 7 à 8 tous les matins, je ne suis branché que sur cette radio. Et après, je peux me lancer dans la lecture des quotidiens. Sans oublier ma 1/2 heure de rire quotidienne grâce à JPP et à son 13h de TF1 (mais là, on sort du cadre du journalisme )


Oui, mais non.
Ta grille de lecture a un défaut pour moi: elle n'est que politique. Je me fiche de savoir si un journal est de gauche ou de droite, il suffit de regarder la Une pour le voir, et la couleur politique plus ou moins clairement affichée n'empêche en aucune manière de séparer le fait du commentaire. Tu lis le Guardian, de gauche, ou le Times, conservateur, tu y trouves les faits, les mêmes, et des anlyses -politiques, sociales, économqiues, morales, artistiques, que sais-je - qui seront différentes. Le boulot consiste d'abord à informer, qu'on soit ou non un journal d'opinion. Ce serait précisément cela, ma conception de l'honnêteté. Je vais même plus loin - mais là c'est ma conception personnelle de mon métier, qui n'engage que ma propre manière de voir les choses - , j'ai du mal à concevoir qu'un journaliste soit encarté dans quelque parti que ce soit. C'est antinomique pour moi.
Quant à réduire Info à de l'AFP à la radio...Je vois ce que tu veux dire. Mais n'oublie pas qu'ils choisissent, quand même. La sensibilité Radio France - en gros, légitimiste et défense des services publics - est assez apparente, non?
"Take it easy. But take it."
[Boubou]
Chers amis journalistes, je trouve rassurant que vous teniez ce discours, car depuis quelques temps déjà, le travail de certains de vos collègues - notamment au sein des chaînes de télévision - ne plaide hélas pas en votre faveur. Je m'explique : tout le monde se souvient des attentats de Madrid... Quelques minutes après le drame, le gouvernement espagnol est monté au créneau en décrétant sans autre forme de procès que ces actes ne pouvaient être que le fait d'ETA et a négligé toute autre piste susceptible de remettre en cause cette analyse fort commode en matière de politique intérieure. J'ai été navré de voir comment, à la télévision française - mon propos ne concerne pas réellement la presse écrite -, les différentes rédactions se sont empressées de relayer mot pour mot les analyses erronées du gouvernement espagnol, sans jamais prendre la moindre distance. Et je le dis : le fait qu'une partie des medias français ait volontairement décidé de faire office de simple "courroie de transmission" de la communication d'un pouvoir en place m'a profondément choqué, car il se trouve que de très nombreux citoyens n'ont pas, contrairement à vous et à moi, la possiblité - pour des raisons diverses - de confronter des points de vue différents.
Bien que farouche défenseur du rôle de "watchdog" qui doit être celui la presse dans un régime démocratique, j'avoue que cela m'a amené à refuser désormais d'idéaliser la mission du journaliste.
jazzprac
[Boubou] a écrit :

...j'avoue que cela m'a amené à refuser désormais d'idéaliser la mission du journaliste.


Mais tu as mille fois raison, il n'y a aucune raison particulière d'idéaliser ce boulot, qui est d'ailleurs un métier et pas une mission. Au nom de quoi irais-je penser ou prétendre que je suis en mission???
Alors je sais, certains pensent et disent qu'ils se sentent investis de je ne sais quel devoir de contre pouvoir. Les journalistes parlent beaucoup, surtout ceux qui travaillent peu. Moi, je pense que si le métier est bien fait, dans les contextes où il est possible de bien le faire et ce n'est pas le cas dans tous les pays du monde, le rôle de watchdog est tenu. Mais d'abord, il faut faire le métier, c'est à dire chercher et transmettre des infos.
Ensuite, il y a des contraintes. Lorsque tu dis que la télé a relayé fidèlement le point de vue du gouvernement espagnol, je ne suis pas certain que cela soit entièrement vrai, et en tout cas la presse écrite et la radio ont apporté d'autres éclairages très vite. Quoiqu'il en soit, la raison d'une telle servilité n'est pas forcément politique. Exemple: on relaie les infos officielles le temps que le mec envoyé sur place arrive...On ne mentionne jamais assez les contraintes techniques, ni la course à l'échalote, dans ce boulot. Elles expliquent beacuoup de choses...mais n'excusent rien.
"Take it easy. But take it."
[Boubou]
Je disais juste ça parce que certains, qui sont me semble-t-il loin d'être la fine fleur du métier, profitent assez honteusement du fait que la liberté de la presse soit en danger dans certaines contrées pour crier à la censure et au retour des lois scélérates dès que l'on ose parler des medias et des journalistes autrement que comme des saints
Par ailleurs, je rappelle que j'ai bien précisé dans mon précédent post ne pas faire référence à la presse écrite et à la radio, mais bien à la télévision. Honnêtement, les JT de toutes les chaînes étaient édifiants, mais peut-être est-ce une impression personnelle inexacte. Quoi qu'il en soit, j'entends bien l'argument des contraintes techniques et de la course à l'info, mais je persiste à dire que Madrid n'est pas Djakarta, il ne s'agit pas du bout du monde mais d'un Etat voisin ; et j'imagine - mais détrompe moi si nécessaire, mon expérience personnelle du journalisme se limite hélas aux piges dans un quotidien régional - que les grandes chaînes françaises ont suffisamment de correspondants dans les grandes capitales européennes voisines pour ne pas attendre une semaine avant qu'un type puisse faire correctement son boulot
jazzprac
[Boubou] a écrit :
il ne s'agit pas du bout du monde mais d'un Etat voisin ; et j'imagine - mais détrompe moi si nécessaire, mon expérience personnelle du journalisme se limite hélas aux piges dans un quotidien régional - que les grandes chaînes françaises ont suffisamment de correspondants dans les grandes capitales européennes voisines pour ne pas attendre une semaine avant qu'un type puisse faire correctement son boulot


C'est sûr que s'il leur faut une semaine pour aller à Madrid, il faut changer de métier!
Je reconnais que certains journalistes ont tendance à crier à la menace sur la démocratie dès qu'on leur dit qu'ils bossent mal. C'est comme dans tous les métiers, on se défend comme on peut quand on est en tort, mais avec la presse par définition ça se voit plus...
Et puis encore une fois, il court sur ce métier une flopée de rumeurs et d'idées toutes faites, toujours les mêmes, qui sont un peu saoulantes au bout d'un moment, ce qui fait qu'on a tendance à rejeter en bloc des critiques par ailleurs intéressantes.
( " Oh ben, on sait bien qu'ils disent pas tout...", ou encore " C'est bien tous les mêmes, d'ailleurs il bouffent tout le temps ensemble", etc...)
"Take it easy. But take it."
[Boubou]
Ouais ouais, pas de souci, je vois bien de quoi tu veux parler
Moi j'ai droit quotidiennement à l'équivalent sur les enseignants et les chercheurs

En ce moment sur backstage...