Dans la chanson coule une rivière

Et des fois y'a plus d'eau

J'allais dire un poème sans musique c'est pas du jeu, mais là chapeau !

Et l'eau de la Venoge, elle va où ?



La chanson que tous on apprend sur les bords du Rhône, à la maternelle, ici dans la version occitane (lo Ròse c'est le Rhône bien sûr)

Je crois qu'il existe des versions chantées, mais je n'en ai pas trouvé. Gilles a été notamment un des paroliers de Piaf. Pour être tout à fait franc, jusqu'à hier soir, ce truc a représenté quelque chose comme l'horreur absolue. C'est presque devenu un hymne du Pays de Vaud, qu'on apprenait à l'école, qui était parfois publié sur des documents officiels, genre acte de mariage ou plutôt quand on obtenait la nationalité dans le canton de Vaud (fédéralisme!). Je dis ça, c'est peut-être faux, je n'ai pas vérifié. Mais pour dire que c'était un texte important et omniprésent dans notre culture, qui nous horrifiait, jeunes adolescents en soif d'universel et soucieux de couper avec cette culture de vieux schnocks. En y revenant hier soir, après 20-30 ans sans y avoir réfléchi, j'avais la sagesse de penser que Gilles n'avait pas été un grand parolier pour rien, et je l'ai écouté en entier. Et c'est vrai que le texte est quand même bien.

Je pense qu'on peut résumer en disant que la rivière, le fleuve, l'eau qui passe (pas l'eau croupissante des lacs et des mers, Sly!) c'est parmi l'un des plus beaux thème de la poésie, qu'elle soit dite ou chantée. Bravo pour ce choix très avisé du thème Ahnonmaisoui!

Merci Biosmog !
La rivière, l'eau qui coule, c'est le thème poétique entre tous, ça évoque la vie, le temps qui passe, la sérénité, l'amour. C'est aussi l'endroit où on se noie et celui où naissent les crues catastrophiques.

Dans La Nuit du Chasseur, le corps de la mère étranglée par Powel le prédicateur (Robert Mitchum) se retrouve au fond de la rivière. C'est sur une barque que les enfants réussissent à s'échapper avec leur secret, tandis que l'assassin reste coincé sur la terre ferme.

Magnifique solo dans ce morceau...

Ah ça faisait des m3 que je ne t'avais vu. Presque inquiet.
Mais oui, Uli Roth est toujours au top.

j'étais en mode "furtif", salut à toi Biosmog ;-)

Ah tiens, un poil tiré par les plumes niveau sujet du topic mais... Top !

L'eau croupissante des mers ??? L'eau de mer ne croupit pas, sauf quand elle emprisonnée, c'est une eau en mouvement, une eau vivante, la mère de toutes les autres. J'aime les rivières, les fleuves me fascinent et m'effraient parfois, mais la mer, l'océan, c'est un infini mouvant à portée de regard.

Et désolé pour le HS !

6 pages sans cet hymne ça craint un peu hein

Tu bois l'eau que tu veux

Je suis très noir... depuis la première page, je ne peux m'empêcher de penser a Jeff Buckley particulièrement mais aussi a Brian Jones, Dennis Wilson et Randy California (pourtant excellent nageur, comme quoi la mer peut être très agité),... tous morts noyés.

Buckley, c'est le seul qui était dans le thème, finalement
Le thème, ce n'est agité ou pas agité. C'est le symbole de l'eau qui va quelque part, qui avance, du cheminement et de cette métaphore poétique de la vie comme flux. La mer (et j'ajoutais lac, car je suis un lacustre) c'est aussi un très beau symbole, mais très différent. La mer ne va nulle part. Elle est.

D'ailleurs, il y a Eicher (pas sûr qu'on ne l'ait pas cité) qui décrit quasi explicitement la rivière en ces termes:

J'attends à la rivière, je surveille le chemin,
Je n'ai rien d'autre à faire.
Mais rien ne vient.
J'attends le nez en l'air, je ne me tords pas les mains,
On gagne ou bien, on perd. Mais c'est plutôt rien.

Et Gainsbourg



Tu n'es plus qu'une pauvre épave
Chienne crevée au fil de l'eau
Mais je reste ton esclave
Et plonge dans le ruisseau

Cela devient glauque, j'attends une chanson sur le petit Gregory

Sinon, toutes mes excuses si cela a déjà été posté (je ne m'en rappelle pas, mais c'est tellement évident), pour revenir à plus "vivant", l'eau vive.