J'ai un pote qui a Planet of Tubes de Sloy et je doit dire que j'adore vraiment. Comme a la base j'adore Jesus Lizard.
Lisez moi cet (excellent) article d'Albini a propos de Slint.
Y troue le cul :
"Depuis environ 1980, les Etats-Unis ont été le théâtre d'une infestation parasitique croissante de groupes de rock à l'inspiration toujours en baisse. Il semble qu'il n'y ait plus personne sur le continent parmi ceux qui aspirent à gratter des guitares qui n'ait formé un groupe et enregistré un disque. Et que ce disque sonne un peu comme du DINOSAUR Jr. Croyez-moi: en dehors de quelques-uns, tous ces disques sont de la pure merde. Le premier rapport que j'ai entretenu avec le rock a été d'en être fan, bien que les groupes précités aient détruit ce rapport. A son meilleur niveau, le rock me fortifie, modifie mon humeur, me pousse à l'introspection ou m'enveloppe d'un son pur. Spiderland produit tous ces effets, simultanément et à tour de rôle, plus que n'importe quel disque sorti depuis cinq ans. C'est malheureusement le chant du cygne de Slint, le groupe ayant succombé à la pression interne qui ponctue éventuellement la biographie de chaque groupe. C'est un disque stupéfiant, que n'importe quelle personne susceptible d'être secouée par du rock devrait acheter. Dans dix ans, ce sera un repère et il faudra se battre pour pouvoir s'en procurer une copie. Devancez cette ruée. Slint, formé en 1986, était une issue et un passe-temps pour quatre amis de Louisville dans le Kentucky. Leur musique était étrange, totalement personnelle, éthérée et minimale. Leur économie et leur précision les ont tout de suite isolés. Slint était ce groupe unique voulant juste jouer une ou deux notes par temps et parfois rien du tout. Leur seule autre production, Tweez, dévoile leur génie, mais simplement deux ou trois titres ont quelque chose à voir avec le pouvoir que Spiderland possède encore."
un peu plus loin :
"Spiderland est un album majestueux, sublime et étrange, d'autant plus brillant qu'il est simple et gracieux. Les morceaux évoluent et se dilatent depuis de simples phrases musicales qui sont inverses et tronquées de telle façon que ça ait l'air naturel, mais qui sont si précises et emphatiques qu'elles semblent intuitives ou orchestrées ou les deux. Après bon nombre de difficultés pour trouver un groupe auquel les comparer, je n'en ai finalement retenu que deux, et Slint ne sonne comme aucun d'entre eux. Dans les structures comme dans le ton, ils rappellent les TELEVISION de Marquee Moon et le CRAZY HORSE, auquel ils faisaient écho de part leur simplicité, mais dont le style est très éloigné. La musique de Slint a toujours été d'abord instrumentale, et Spiderland n'est pas un départ radical, mais les rares chants sont parmi les plus caustiques jamais entendus. Quand j'ai entendu pour la première fois Brian MacMahan chanter les paroles pathétiques du morceau Washer, j'étais embarrassé pour lui. Lorsque j'ai réécouté le morceau, son contenu m'échappa et j'ai chancelé devant la sophistication et la beauté subtile de son phrasé. La troisième fois, j'ai pleuré. Génial."
avant de finir par :
"Spiderland est parfait. Le côté sec, brut de l'enregistrement est si révélateur que parfois il semble avoir été fait au travers d'une porte. La guitare cristalline de Brian MacMahan et le son vitreux et fluide de la guitare de David Pajo semblent planer dans l'espace directement au-dessus du nez de l'auditeur. L'incroyable batterie, à la fois précise et instinctive, crée cette même impression. Seuls deux autres groupes ont signifié autant que Slint à mes yeux durant les dernières années et un seul, THE JESUS LIZARD, a fait un disque aussi bon. Nous vivons à une époque de nains : la dance music, les trois variétés de hard rock de merde pensées par des esprits simples, les chanteurs sans âme, les slogans infantiles du rap et les ballades fades. Mes instincts me disent que cette maudite sécheresse artistique continuera un moment - probablement jusqu'à ce que Slint inspire un peu de maturité. En attendant, écoutez ce disque et maudissez-vous si vous n'avez pu les voir en concert. Dans dix ans, vous mentirez comme le suceur de bites que vous êtes et prétendrez que si."
ça c'est de l'article, les mecs quand méme.