HoOka_HeY a écrit :
Ouais donc comme je le disais fièrement juste au dessus, "j'en étais" avec mon batteur, au Showcase pour Rodeo Massacre..
Nous sommes tout d'abord acceuillis, mesdames messieurs, par la sympathique (ou pas) quinzaine de vigiles devant l'entrée, il faut présenter sa carte d'identité pour rentrer, heureusement que nous sommes majeurs.
On s'attendait naïvement à une salle de concert respectable, c'est en fait un repère pour riches clubbeurs, une boîte de luxe, qui de succroît, comme je l'ai appris après coup, appartiendrais à Sarkozy... (Diable, j'en frémis).
En bref le chaudron infernal, l'antre de Satan si vous voulez, le prix des consos (8 € le demi s'il vous plaît, ça se savoure), la musique electro infâme qu'on y diffuse et la faune fashion-fascisante qui y traîne nous confortent dans cette idée, mon batteur et moi, deux petits banlieusards perdus au milieu de la pègre bobo-clubbeuse dont les dollars dégoulinent insollement des poches.
En sirotant avec parcimonie nos boissons chèrement payées, installés dans un chesterfield en sky, on s'amuse comme on peut en ricanant et en scrutant le peuple showcasien.
Puis le concert, vers minuit et quart, tant attendu.
C'est gavés d'électro, saturés, écoeurés et lassés que nous nous dirrigeâmes mollement vers la scène, comme Tuco dit "le Truand" vers l'abreuvoir après la traversée du desert.
ON A SOIF.
Le spectacle commence devant une armée de clubbeurs immobiles et froids, qui applaudissent et sourient mécaniquement après chaque dose de "rock n roll" qu'on leur sert à consommer.
"C'est pas mal" ou "amusant" disent ils en mâchant.
Le groupe peine à puiser son énergie dans cette assistance de telespectateurs blasés, le groupe est visiblement lui aussi dégoûté, ils bougent, ça c'est sûr, mais ils n'ont pas l'air jouasse et ce n'est pas aussi intense que ce à quoi je m'attendais.
Mais imaginez les donc face à ces gougnafiers ! Nous encore, on leur tournait le dos !
Le guitariste esquisse à deux reprises, avec sarcasme, quelques gestes de danse "techtonique", ce qui déclenche les rires gras et les applaudissements des quelques adeptes de rock'n roll dans la salle.
En effet, cette insolente mimique réchauffe nos coeurs, surtout dans le contexte de cette soirée.
Bien sûr, plus le temps passe, plus le groupe devient chaud et plus on prend du plaisir à écouter, spécifiquement sur "Brand New Day", l'apogée du set en quelque sorte, mais ils ne touchent pas la transe et nous non plus.
Le groupe, apparement préssé par les organisateurs, abrège son set après un rapide rappel, bacclé de manière théatral : ils quittent et regagnent la scène si vite qu'on pense à la scène de fornication accellérée dans Orange Mecanique (Rossini sous speed).
Puis le groupe évincé de la scène, l'electro vomitive "reprend ses droits" comme dirait Yazid... Nous nous hâtons, grâce à cet efficace revulsif, vers la sortie pour regagner nos pénates.
Mon batteur enfonce le clou rouillé dans ma légère deception en déclarant cruellement que Rodeo Massacre était bien meilleur lors de leur première partie des Lords Of Altamont à la Maroquinerie "nananère"...
Moi je les ai vu au Bus Palladium, pas au Gibus, et franchement c'était très spontané et raffraîchissant. C'était quoi la boite à cons ou ils sont passé ?