Acquisition récente
Je possède des guitares Martin. Mais je reste toujours très attaché aux guitares Yamaha. Lorsque j'ai décroché mon Bac C en juin 1971, mon père m'a offert une guitare Yamaha FG-180. C'était ma toute première "vraie" guitare. Puis, en 1976, je me suis offert une guitare Yamaha FG-2000. Des guitares aujourd'hui "mythiques" et recherchées. Bien évidemment, victime de la "propagande", je me suis également acheté des Martin, dont une D-28, en1977. Excellente malgré un certain dénigrement des guitares Martin de ces années-là. Bonne pioche !
Puis il y eut Ovation et ma magnifique "Folklore 1614" électro acoustique. Ce n'est qu'avec l'apparition des très hauts de gammes du Custom Shop de Hamamatsu, au Japon, que sont apparues les fameuses LL-36 et les LS-36 en 2004. Je me les suis offert également. J'ai posté de nombreuses vidéos sur Youtube où j'utilise ces incroyables instruments. Il y a eu Furch aussi. Très nettement inférieur question modèles "Vintage". Une facétie commerciale de la marque Tchèque sans doute. Après avoir imité Martin, Furch copie aujourd'hui Taylor. Et demain ?
Et voilà que sur Youtube, je découvre la petite dernière de chez Yamaha. Le modèle FS9 R, (qui existe également en acajou FS9 M). Après renseignements, je me suis rendu chez Stoffler musik à Bâle. Avec Bertram, à Fribourg, ce sont les rares magasins à proposer les premiers modèles sortis d'usines. Il y a Thomann à Burgebrachen Allemagne, mais à quatre heures de route. J'essaie le fameux modèle. Là, d'abord, cette guitare se love dans mes bras comme si elle y avait toujours vécu. Avec mon onglet à pouce Dunlop M, je gratte l'accord de MI. Un arpège léger. C'est comme si j'allumais un moteur qui ronronne à la perfection. Des basses profondes. Des médium d'orgue. Des aigus cristallins. Jouer du ragtime là dessus c'est comme sur un piano !
Si je n'étais pas solidement installé sur un des tabourets rembourrés, je tombais à la renverse. J'enchaîne toute la gamme. Avec des renversements d'accords sur toute la longueur de la touche en ébène noire du Gabon. Une "autoroute". C'est l'action de ma Gibson Lespaul malgré des cordes 12/53 de chez Elixir, (Nanoweb - Phosphore bronze). Pas une seule chute dans le spectre sonore. La réactivité d'une Martin des années trente. Je ne joue exclusivement qu'en finger picking. Cette guitare n'est pas faite pour le jeu au médiator. Un diapason de 635. Ce qui permet une facilité de jeu sans équivalent sur une quatorze cases hors caisse.
Je n'en reviens tout simplement pas. C'est "monstrueux". Je tourne la guitare dans tous les sens. Un palissandre Indien d'une indicible beauté. Aux dessins droits comme tracés à la règle. Sombre, avec des reflets violacés selon l'angle. Une reliure en palissandre sombre avec de fins rubans d'érable qui souligne ses courbes sur les éclisses. Un manche en acajou du Honduras. Sombre. Une table taillée dans un Adirondack somptueux. Aux nervures parallèles. Chevalet et chevilles en ébènes. Des mécaniques Gotoh chromées de noir, ouvertes, SX510. Le grand jeu !
Je hume l'intérieur. Cette odeur de colle de peau ou d'os que je connais bien puisque je l'utilise dans la préparation de mes toiles marouflées sur bois. Là, avec cet instrument très haut de gamme, le géant asiatique a encore frappé plus haut, plus fort. Je tiens en main un des soixante modèles fabriqués en palissandre et destiné à l'Europe. Yamaha n'en reprendra la fabrication que l'an prochain car c'est une petite unité de production, là-bas, dans les montagnes d'Hamamatsu qui les produit. Je possède donc un exemplaire extrêmement rare. Un privilège. C'est une guitare résolument "moderne". Si tant soit peu qu'une guitare reste un instrument intemporel. C'est la structure interne qui diffère. Celle-ci élaborée dans les laboratoires de la marque aux diapasons. Technologie japonaise en 3 D.
Yamaha construit des guitares depuis 1966. D'abord les célèbres et fameuses FG-160 (small) et FG-180 (larges). Puis les convoitées FG-1500 (le modèle utilisé par Bert Jansch), la FG-2000 (jouée parfois par Dylan). Toutes les deux hyper luxueuses en palissandre de Rio pour les toutes premières. Incrustations de bois précieux. La finesse de la marqueterie selon les canons de l'art miniaturiste japonais. Yamaha propose des modèles pour débutants comme pour les professionnels. Des bas-de-plafond, aux idées arrêtées, ont parfois un sourire ironique à l'évocation des modèles d'entrées de gamme. Pourtant la plupart d'entre eux, peu fortunés, ont commencé sur une guitare Yamaha.
Je vais publier quelques vidéos de mes prochaines compositions réalisées sur cette nouvelle guitare. Sa grande sœur, le modèle FG9, (M et R) est toujours fabriquée. L'essayer c'est changer totalement de paradigme dans le domaine acoustique. C'est une autre approche des matériaux et de la qualité incomparable de ces instruments. Je recommande vraiment de l'essayer. Après soixante ans d'expérience, je ne conseille pas au hasard, ni sur un "coup de cœur". Ce sont des guitares qui deviendront rapidement des musts inestimables. Le logo YAMAHA est incrusté d'un bois d'érable sur un fond d'ébène noir. À part le pickguard, que je ferais retirer bientôt, il n'y a aucun plastique sur la guitare.
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FS9 R