Classique et bebop

kidcore
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harmoniquement quel est la différence entre les deux style: jazz classique et jazz bebop. merci
La basse pour tous !
skynet
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    skynet
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qu'appelle tu "jazz classique" ?

il n'y a pas de jazz classique , à mon avis.

pour mieux comprendre le jazz , interresse toi à son histoire qui te fera comprendre pas mal de choses quand à son évolution.

Exemple de bookin très bien : Noël Baden , L'odyssée du jazz.

pour moi , la vague Be bop est une étape clé (c'est à peu près par là qu'on commence à parler de jazz "moderne" pourtant c'est les années 50 ).

Je crois que quelques musiciens noirs ( Miles Davis , Thélonius Monk , Charlie Parker , Dizzy Gillespie , John Coltrane et j'en oublie ) en avaient marre de voir leur musique commercialisée et volée par les...blancs.

à l'époque de la guerre 39/45 , le swing était une musique extrèmement populaire (aussi en france et europe ou on attendait les ricains avec une certaine impatience) et même si les Big bands de Duke Ellington ou Count Basie restaient la référence , ils ne voulaient plus voir ces blancs en joli costar et noeud pape jouer leur musique , interprétant joliement leur partition obéïssant au doigt et à la baguette du chef.

la démarche du bebop est à l'époque plutôt révolte , ils se sont mis à jouer des thèmes souvent très difficiles à des tempo inimaginables en tenant à peu près ce discour :
"essaie donc de swinguer comme moi!"

Je crois que le Be bop a considérablement fait monter le niveau technique de cette musique (on parle des géants du jazz) mais lui a fait perdre son succès auprès du public , plus tard (fin des années 50 ) lui succèderont une période "cool" et une vague "west coast"...(migration de pas mal de musiciens sur la cote ouest) et musique à nouveau plus commerciale...


blabla...année 60 le free .....mais là c'est une autre histoire.

d'autres avis?
Torpius
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    Torpius
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La révolution bebop

Dans les années 40, de nombreux musiciens d'orchestre se lassent de la rigidité des big bands et de la structure swing. Ils se réunissent (« after hours ») en petits groupes après les concerts ou les sessions d'enregistrement avec des orchestres plus importants et laissent libre cours à leur virtuosité sur des rythmes très appuyés. C'est la naissance du bebop qui marque une évolution importante axée sur l'habileté technique des musiciens et une plus grande complexité rhythmique et harmonique, amenée entre autres par le saxophoniste Charlie Parker (surnommé Bird) ou le trompettiste Dizzy Gillespie. Ce fut un changement majeur pour le jazz : de musique de dancing, il devenait un art intellectuel de premier rang.

Avec The Birth of Cool, le trompettiste Miles Davis, qui avait longtemps travaillé avec Charlie Parker cherche à revenir à une musique plus apaisée et plus accessible. C'est la naissance du mouvement « cool » qui connaîtra un succès particulier auprès des musiciens de la West Coast, et dont l'un des principaux représentants est le trompettiste Chet Baker. En 1959, Miles Davis crée une nouvelle fois l'événement avec Kind of blue qui pose les fondements du jazz modal où la structure harmonique des morceaux était encore beaucoup plus libre qu'auparavant, qui souvent ne se basaient que sur quelques accords de piano et de basse. Le reste n'était qu'improvisation.

Le Hard bop est une tentative de rendre le bebop plus accessible au grand public, en y incorporant des influences venues de la soul, du gospel et du blues.

À la fin des années 50, John Coltrane impulse une nouvelle évolution qui ouvre la voie au Free jazz, illustré par Archie Shepp, Albert Ayler, Pharoah Sanders, L'Art Ensemble of Chicago et autres.

Source : www.wikipedia.org
http://www.myspace.com/vicvalentin
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De la musique, de la vraie :
http://www.myspace.com/sylvain(...)icial
Invité
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Si Jazz Classique fait référence au Middle Jazz, alors la véritable rupture se fait à deux niveaux :
- improvisation mélodique : le discours eest beaucoup plus axé sur la grille et devient virtuose dans le débit
- rythmique

En fait, plusieurs standards du Be Bop sont des grilles du Middle. Le tempo est accéléré, et l'approche mélodique est complexifiée. Mais à la base, c'est la même grille.
skynet
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  • #5
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    skynet
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exemple :

Ornithology (Charlie Parker) est un thème composé sur la grille de "how hight the moon" (Morgan Lewis)

Donna lee , du même , un thème composé sur la grille d'un autre standart (je sais plus lequel)


d'ailleurs , beaucoup de standart de jazz ne sont ils pas tout simplement des succès de comédies musicales de l'époque que les musiciens avaient l'habitude de reprendre pour jammer?

"Someday , my prince will come"

c'est un peu comme si nous nous amusions à reprendre la grille de Titanic chanté pas Céline Dion pour taper des impros.
lalimacefolle
skynet a écrit :
c'est un peu comme si nous nous amusions à reprendre la grille de Titanic chanté pas Céline Dion pour taper des impros.

Exactement... Je dirai même plus (Aaaah.... Tintin...) ce serait comme reprendre "Aimer c'est c'qu'il y a d'plus bö" et ce genre de trucs
Seule différence, c'est qu'a l'époque, les grilles de morceaux Pop étaient complétement influencé par l'harmonie jazz, ce qui fait qu'un theme ou un autre, ça revenait au même vu que les grilles étaient aussi interessante l'une que l'autre... Essayez par exemple de jouer par dessus le générique des Pierrafeu (Flintstones, meet the flinstones... Ecoutez ) Ou plus récent, Capitaine Flam, ça décoiffe

Y'a quand même quelques morceaux récents qui sortent du lots, (Les Uns contre les autres, au fur et à mesure, Isn't she lovely...) qui pourraient faire office de standards d'ailleurs, de grand messieurs comme Sylvain Luc on tendance à reprendre ces morceaux... Mais j'ai l'impression que beaucoup sont devenus trop "snobs" pour le faire...
jazzprac
lalimacefolle a écrit :

Y'a quand même quelques morceaux récents qui sortent du lots, (Les Uns contre les autres, au fur et à mesure, Isn't she lovely...) qui pourraient faire office de standards d'ailleurs, de grand messieurs comme Sylvain Luc on tendance à reprendre ces morceaux... Mais j'ai l'impression que beaucoup sont devenus trop "snobs" pour le faire...


Et Miles, qui était snob pourtant, a repris Time after Time.
Sinon Donna Lee, c'était pas Indiana? Et je crois qu'il y en bien d'autres...
"Take it easy. But take it."
lalimacefolle
jazzprac a écrit :
Et Miles, qui était snob pourtant, a repris Time after Time.
Sinon Donna Lee, c'était pas Indiana? Et je crois qu'il y en bien d'autres...

Quand j'ai écrit mon truc, je pensais justement à lui... Y'a certains de ses musiciens qui ont dit qu'il partait en vrille quand il a voulu faire cette reprise (Marcus Miller par exemple).
J'ai pas l'impression qu'il ait jamais été snob Miles, au contraire, il a toujours été de l'avant, en voulant jouer avec Hendrix etc. combien l'aurait fait?
remugle
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    remugle
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on m'avait que donna lee était basé sur cherokee, mais je connais pas ce standard
sinon pour les précisions, le bebop est apparu dans les années 30 il me semble et le précurseur de free, c'est plutôt ornette coleman
sinon dire que le jazz modal laisse plus de liberté harmonique, ça se discute
ce qui sûr c'est que les morceaux de ce type sont souvent plus aérés, plus dépouillés (c'est ptet ça que tu voulais dire, torpius)
Hougo
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lalimacefolle a écrit :
jazzprac a écrit :
Et Miles, qui était snob pourtant, a repris Time after Time.
Sinon Donna Lee, c'était pas Indiana? Et je crois qu'il y en bien d'autres...

Quand j'ai écrit mon truc, je pensais justement à lui... Y'a certains de ses musiciens qui ont dit qu'il partait en vrille quand il a voulu faire cette reprise (Marcus Miller par exemple).
J'ai pas l'impression qu'il ait jamais été snob Miles, au contraire, il a toujours été de l'avant, en voulant jouer avec Hendrix etc. combien l'aurait fait?


Je crois vraiment que Miles Davis avait plusieurs visages. Un personnage haut en couleur, il était également fait de contradictions, capable d'être archi hautain, ou super ouvert d'esprit, avant gardiste ;
Hougo
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    Hougo
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remugle a écrit :
on m'avait que donna lee était basé sur cherokee, mais je connais pas ce standard
sinon pour les précisions, le bebop est apparu dans les années 30 il me semble et le précurseur de free, c'est plutôt ornette coleman
sinon dire que le jazz modal laisse plus de liberté harmonique, ça se discute
ce qui sûr c'est que les morceaux de ce type sont souvent plus aérés, plus dépouillés (c'est ptet ça que tu voulais dire, torpius)


Les années 30 ça me parait un peu tôt, puisque c'est l'apogée du grand maitre du swing, Duke Ellington.
Le bop, de part sa complexité harmonique, son tempo très soutenu, et le fait que le but du chorus est de décrire la grille, offre énormément de contraintes ; au contraire le modal s'inscrit dans une perspective où chaque élément va être le terrain d'une exploration propre et libre....
On peut se demander si en fait ce n'est pas le bop qui a fait que de plus en plus, le jazz a été perçu comme une musique élitiste, faite par les musiciens, pour les musiciens; En ce sens, j'aime bien le texte de Torpius personnellement;
jazzprac
Quelques exemples de thèmes "détournés" par les boppers, vérification effectuée dans le "dictionnaire du jazz":

Donna Lee = Indiana
Koko = Cherokee
Birds of paradise = All the things you are
Marmaduke = Honeysucle rose
Evidence = Just you, just me
Hackensack = Lady be good
Hot house = What is this thing called love

Plus évidemment tous les thèmes plus ou moins bop dérivés des "rythm changes", comme Anthropology, Chasin' the bird, 52nd street, Moose the mooche, Oleo, One bass hit, An Oscar for Treadwell, Red Cross, Salt Peanuts, Shaw nuff etc...( Source: Aebersold vol.76, "how to learn tunes")
"Take it easy. But take it."
remugle
effectivement je me suis gouré
mais pour le bebop, ça commence déjà dans les années 40 (parker est mort en 55, il paraît même qu'il est mort de rire, enfin en s'étouffant sur une crise de fou-rire alors qu'il était complètement défoncé, d'après ce qu'on m'a dit)
jazzprac
remugle a écrit :
effectivement je me suis gouré
mais pour le bebop, ça commence déjà dans les années 40 (parker est mort en 55, il paraît même qu'il est mort de rire, enfin en s'étouffant sur une crise de fou-rire alors qu'il était complètement défoncé, d'après ce qu'on m'a dit)


En gros, ça commence au début des années 40 dans les boites de la 52ème rue ( Minton's, Monroe's) où se retrouvaient après leur travail régulier des musiciens comme Monk, Kenny Clarke, Dizzy, Charlie Christian et d'autres. Estimant que le jazz tournait un peu en rond, fatigués de jouer des rengaines au sein de big bands dans lesquels leur liberté était tout relative, ils se retrouvaient là pour jouer en liberté. En fait le bop était un peu anti show bizz, il y avait aussi l'idée de se retrouver "entre pointures", d'où aussi les structures harmoniques bizarres et les tempos de folie: le but était de décourager les musiciens pas assez costauds pour suivre.L'influence de Monk et de Dizzy est énorme sur l'élaboration du style, Charlie Parker a rejoint la bande après.
Il existe un enregistrement de ces jam au Minton's, qui doit s'appeller "From swing to bop" ou quelque chose comme ça, je n'ai jamais vu le cd et je ne sais pas s'il existe, mais j'ai un vynil quelque part, à mon avis ça a dû être réédité.

Sur la mort de Parker, il y a des tas de versions différentes. On sait à peu près qu'il est mort chez la Baronne de Koenigswarter (?), on dit qu'il était en train de regarder un truc qui le faisait rire à la télé. Il avait un ulcère, entre autres maladies, et des années de consommation d'alcool et d'héroine à haute dose. Le médecin a inscrit "environ la cinquantaine" sur le permis d'inhumer, il avait 35 ans! Quant à la Baronne,c'est une légende à elle toute seule: Monk a passé chez elle, prostré, les dernières années de sa vie, et un certain nombre de thèmes lui sont dédiés. ( Nica's dream, Pannonica, etc...)
"Take it easy. But take it."

En ce moment sur théorie...