skynet a écrit :
plus d'aide bientôt!
C6/9 , c'est un Do majeur plus sixte plus neuvième...
C'est ça. Notez que la barre entre le 6 et le neuf, c'est pour pouvoir utiliser l'accord ailleurs que sur des sites pour adultes
J'en profite pour dispenser un ou deux conseils de plus (en fait, c'est surtout formuler d'une autre manière ce que j'ai déjà dit dans la présentation du morceau), puisque je vois que le défi effraie un peu.
1/ Premier conseil relatif à l'harmonie: ne vous laissez pas trop impressionner par la complexité des accords (au moins dans un premier temps). Sur une partition de Jazz, les enrichissements sont souvent là pour donner une indication quand à l'esprit du thème, et ce parce que le thème est lui même généralement riche sur le plan mélodique.
Les musiciens de Jazz aiment bien enrichir et souvent carrément modifier les accords à leur gré, mais il faut alors faire attention aux accrochages avec la mélodie, quand celle-ci est écrite (et donc en particulier sur les thèmes). Exemple: j'ai un CM7 à jouer, mais je me fais chier alors je décide de balancer une 5b dessus (je le fais souvent
). Mais pas de bol, le mec qui joue le thème doit faire une quinte juste (ou pire une 5#) au même moment. La, ça accroche. Donc pour éviter ça, on note sur la partition les enrichissements importants parce qu'ils apparaissent dans le thème, et que comme ça, l'accompagnateur évite de prendre trop de libertés. Sur la partition de Printemptation par exemple, vous pouvez constater que j'ai éprouvé le besoin de noter des accords mineurs 7 comme étant en fait des -7/9. Pas besoin d'avoir fait polytechnique pour savoir que la 9ème se rajoute bien sur un mineur 7, mais je l'ai quand même écrit parce que le thème joue beaucoup dessus. Autre exemple: sur la mesure 7, le Db-7 est noté 11. Pourquoi ? Parce que le thème joue la onzième. C'est donc un enrichissement important.
Après, quand on passe à l'improvisation, c'est une autre histoire. Chacun fait ce qu'il veut, enrichie, substitue à gogo... c'est tout le jeu du Jazz. Bien sûr, il y a risque d'accrochage, mais le risque fait partie du jeu, et quand il y a une bonne entente entre les musiciens, les idées viennent collectivement. Autrement dit, pour l'improvisation, ne vous cassez pas trop à coller pil poil aux enrichissements; ce n'est pas le but. D'ailleurs, comme me l'a déjà fait remarquer Skynet, la grille jouée par Guillaume Naud derrière mon chorus ne correspond pas exactement à celle de la partition... mais on s'en fout. Ce qu'il faut c'est conserver l'idée. Autrement dit: simplifiez vous la vie dans un premier temps. Voyez essentiellement dans la grille une série de II V I, majeurs ou mineurs, et jouez la dessus.
Votre travail devrait donc consister dans un premier temps à les repérer.
2/ Cela m'amène à un deuxième conseil (et la, je me rend compte que j'en ai trois à vous donner, et pas deux). Quand un accord est enrichi (mais qu'il est pensé selon un certain mode), il y a deux catégories d'enrichissement: les notes internes au mode et les notes extérieures. Les enrichissements extérieurs sont très importants car ils dénaturent l'accord de départ (ce n'est pas péjoratif). Il faut donc les respecter. Les autres sont par nature évidents, il sont donc totalement passe partout.
Exemple: si vous voyez arriver un C6/9 dans un II V I en C, il n'y a en fait rien de nouveau sous le soleil. Pourquoi ? parce que dans ce II V I, vous jouez du C ionien (do ré mi fa sol la si) et que la sixième et la neuvième font déja partie du mode. Donc en gros, un C6/9 dans ce contexte, c'est juste un CM7 qui fait le beau. Toutes les notes du mode sont utilisables (entendez: elles ne changent pas l'esprit de l'accord). Exception faite (sinon ce ne serait pas drôle ;-) du F qui accroche un peu (c'est ce que les anglosaxons appellent une "avoid note": une note à éviter, ou à jouer que transitoirement). De la même manière, un D-7/9/11 comme deuxième degré dans un II V I, c'est rien d'autre qu'un pauvre -7 à deux balles parce que la 9ème et la 11ème font déjà partie du mode.
Par contre, si je vous sors comme tout à l'heure un CM7b5, là ça se complique parce que le Gb ne fait pas partie du mode, donc il change totalement l'esprit de l'harmonie (il est extérieur).
Au final, et pour commencer à travailler sur des choses simplifiées dans Printemptation, il y a: des II V I majeurs où vous faites péter le ionien, et des II V I mineurs où vous pouvez sortir le mineur mélodique. Fastoche non ?
3/ Et voilà finalement le dernier conseil. C'est un truc que j'utilise personnellement pour travailler les changements de tonalités (rappelez-vous que je considère cela extrèmement important). Entre deux tonalités, il y a ce que j'appelle des points fixes et des points semi-fixes.
Les points fixes sont les notes communes aux deux tonalités; les points semi-fixes sont les notes qui bougent d'un demi-ton. Pour maîtriser un changement de tonalité, il faut jouer en priorité sur les points fixes, et ensuite sur les points semi-fixes. Ce sont de véritables liens logiques dans votre discours. Donc quand j'ai du mal avec une transition, je m'écris les modes, je regarde quelles sont les notes communes et je me séquence la transition en ne jouant dessus QUE les points fixes pendant des heures, jsuqu'à ce qu'ils soient complètement digérés.
Dans le fond, l'improvisation est simplement une langue vivante qui a besoin de liens logiques pour que le discours tienne la route. Si je vous dis
"hier, j'étais au supermarché, et Resident Evil, c'est vraiment un film de merde", vous ne comprendrez pas vraiment pourquoi j'ai dit ça... mais si je vous dis "hier, j'étais au supermarché et il y avait une affiche de Resident Evil. C'est vraiment un film de merde". Là, brusquement, tout s'éclaire. C'est parce que l'affiche est un point fixe: elle appartient à la fois au supermarché et au film. C'est le lien logique entre les deux tonalité.
Bon, ben là, j'ai assez parlé
Et rappelez-vous surtout: Resident Evil, c'est vraiment un film de merde.