Si Slash ne retrouvera jamais l'influence qu'il irradiait au sein de Guns n' Roses, l'américain est parvenu, depuis l'ouverture de sa carrière solo, à s'élancer de nouveau vers les sommets artistiques et commerciaux. Aux côtés de Myles Kennedy, il signe avec Apocalyptic Love un album soigné et compact où sa guitare se fait plus expressive que jamais.

Lorsque tu as sorti ton premier album solo avec cette horde d'invités, est-ce que tu avais déjà en tête l'envie de faire un disque plus traditionnel avec Myles Kennedy au chant ?
Slash : Non, pas du tout. Myles est arrivé à la toute fin de l'enregistrement du premier album. Je ne le connaissais pas et c'était le dernier à enregistrer ses parties pour l'album. C'était une rencontre due totalement au hasard. Mais c'est grâce à cette rencontre que je lui ai proposé de faire partie de mon groupe pour la tournée. Ensuite, durant celle-ci l'envie de faire un disque ensemble s'est matérialisée. On peut dire qu'Apocalyptic Love est l'aboutissement de deux chansons présentes sur Slash et de cette tournée. Apocalyptic Love a été écrit en tournée, d'ailleurs.

C'est quelque chose que tu fais fréquemment ?
S. : Pas vraiment. En tout cas, cela explique très certainement le caractère spontané et les tempi généralement rapides du disque.

J'étais très étonné de voir à nouveau un nombre impressionnant (quinze !) de chansons sur Apocalyptic Love. Peu d'artistes ou de groupes proposent autant de musique sur leurs albums de nos jours...
S. : J'étais le premier surpris. Au départ, idéalement je voulais me limiter à huit ou dix chansons maximum. Old school, quoi. Mais nous avons été productifs et nous n'avons pas pu nous empêcher de faire ces quinze chansons, à nouveau. Deux titres sont en fait des bonus sur la version deluxe mais je trouve que ce sont de très bonnes chansons malgré tout.

Ca ne doit pas être évident de choisir les morceaux à reléguer en bonus. Sur le premier, il y avait tellement d'éditions différentes que tu as dû compiler des tonnes de titres bonus...
S. : C'est clair ! En fait pour m'aider à choisir quels morceaux mettre en bonus, je pense énormément aux « articulations » de l'album. Je crois que c'est le clé quand on fait un nouvel album. Il faut donner du rythme aux enchaînements et par conséquent à la musique au global. Lorsqu'il y a des aspérités à l'écoute d'un disque, ce n'est jamais très bon signe... Partant de ce principe, les bonus tracks ont été faciles à isoler pour Apocalyptic Love. Il y avait trois chansons un peu « pop » avec des refrains mélodiques. Je ne voulais pas en avoir trop à la suite. J'en ai donc mis une en bonus. Mais je voulais m'assurer que le public puisse tout entendre car ce sont tout de même de bons morceaux.

Avec toutes tes nouvelles chansons, quelle place y aurait-il pour les oldies sur la prochaine tournée ?

S. : Je vais continuer ce que nous faisions sur la tournée précédente, à savoir mélanger des trucs récents et les classiques de mes différents groupes. Je suis évidemment plus excité à l'idée de jouer des trucs d'Apocalyptic Love mais il y aura tout de même pas mal d'extraits des Guns et de Velvet Revolver, sans oublier Snakepit et le premier album solo. Avoir tant de chansons à disposition est un luxe immense dont je profite pleinement car j'aime pouvoir écrire une setlist nouvelle tous les matins. C'est super important de faire cela car avec Internet tous les concerts que je donne se retrouvent en ligne et je n'ai pas du tout envie de passer pour le mec qui joue les mêmes trucs tous les jours (rires).

 
Lorsque Slash est sorti, est-ce que tu as été étonné du succès impressionnant et mondial qu'il a récolté ? En effet, malgré sa qualité, l'album ne donnait pas l'impression d'être signé d'un vrai groupe et relevait davantage du projet qu'autre chose... Pourtant il s'est très bien vendu et la tournée qu'il a engendrée a dépassé toutes les espérances, notamment en France où tu as joué au Bataclan puis au Zénith.
S. : Je vis tellement dans le moment présent que je ne pense même pas à réfléchir à ce genre de considérations. Quand je bossais sur Slash, je traçais mon petit bonhomme de chemin sans avoir d'attentes particulières. Bien sûr, l'engouement général m'a fait très plaisir. J'avais un peu peur au début de la tournée car ce que nous jouions n'était pas représentatif de l'album. Heureusement, j'ai été vite rassuré et tout s'est bien passé. En même temps, je ne doutais aucunement de Myles, Todd et Brent car ce sont d'excellents musiciens, parfaits pour cette mission que je leur ai confiée. Maintenant que le public s'est familiarisé avec notre line-up, nous allons pouvoir aller plus loin encore sur cette tournée. Les gens savent qui nous sommes et à quoi ils peuvent s'attendre. Mais avec un album de nouvelles compositions sous le coude, ils ne sont pas prêts d'être rassasiés ! En tout cas, j'ai toujours aimé faire les choses sans arrière pensée et voir si les gens accrochent au pas. Ca m'a plutôt bien réussi.

Est-ce que ta carrière solo se cale désormais sur ce line-up où est-ce que le troisiè
me album se fera avec des personnes différentes ?
S. : Je n'en ai pas la moindre idée. Ca m'excite déjà de bosser à nouveau avec ces trois gars et je suis sûr que ça se fera mais j'ai du mal à penser à ce que je vais faire par la suite très concrètement. Je suis focalisé à 100% sur le cycle qui commence avec la promotion presse d'Apocalyptic Love.

Une promotion que tu assures d'ailleurs totalement seul... Le prix à payer d'un projet solo (rires) ?
S. : Oui... Mes potes dans ce groupe veulent que tout reste simple. Ils veulent juste jouer. Ils me laissent tous les trucs « périphériques » avec grand plaisir... Je m'occupe notamment du design de l'album, du booking, des interviews, etc.

Je ne sais pas combien de chansons tu as enregistrées depuis le début de ta carrière. Des centaines ? Peut-être mille ? Quelle serait parmi tous ces morceaux la « perle cachée » que peu de gens ont entendue mais qui te tient à cœur ?
S. : Bonne question. C'est vrai qu'il y a pas mal de chansons qui existent et qui n'ont pas été très diffusées. Ca ne m'empêche pas de dormir même si parfois c'est dommage... Il y a un titre que j'ai fait avec Nick Oliveri, Chains And Shackles, qu'il fallait télécharger avec un coupon disponible par Monster Energy Drink. C'est une version alternative de Nothing To Say que j'avais faite avec M. Shadows. Nick était totalement fou sur ces prises et j'adore le rendu. Malheureusement, Chains And Shackles n'a pas été très diffusé...



Slash – Apocalyptic Love
Roadrunner
www.slashonline.com 

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L'apocalypse selon Saint Slash