Il y a quelques mois, je vous parlais de l'excellent et créatif Delay ARP 87 de cette jeune marque pleine de dynamisme. Aujourd'hui, ils créent la surprise avec une pédale créée en collaboration avec le guitariste américain Ryan Adams (à ne pas confondre avec Bryan), celui-ci semblant en effet être un bon gear-addict comme on les aime sur Guitariste.com. Ben oui, sinon tu lirais pas cet article, copain.

Le Wall Russe

Je vais commencer par éviter de passer, comme avec le ARP, pour un inculte qui ne sait pas se servir de Google : Pourquoi DEFCON 4 ? pour DEFense readiness CONdition. Les 5 niveaux de DEFCON existants statuent du niveau d’alerte de l’armée américaine. En gros, à DEFCON 5 tu peux gambader tout nu dans un champs au ralenti avec une couronne de fleurs sur la tête et à DEFCON 1 tu peux envisager de sceller ton bunker et de faire des conserves avec la viande séchée de ton petit neveu (il n’avait qu’à pas brailler quand l’ennemi est passé aussi, hého.)

En découvrant la pédale, on comprend qu’il s’agit là d’un hommage appuyé aux films de guerre des années 80 et notamment à Wargames, film culte où Matthew Broderick campe un ado qui pirate par erreur un supercalculateur de l’armée et manque de lancer la troisième guerre mondiale. Vaste programme.

On a donc une petite machine au format BB, savoureusement décorée façon eighties, avec 4 niveaux de Defcon rétro-éclairés et une carte du monde en train de s’envoyer des missiles qui s’illumine quand on enclenche la pédale. Perso j’adore, c’est kitsch et original, ça fait aussi certes un peu cheap (le plastique s’enfonce sous le doigt) mais ça fait partie du charme de la machine !

Le mode d’emploi d’ailleurs (en français s’il vous plaît !) n’est pas en reste et je vous recommande de le télécharger sur le site de Walrus juste pour le fun ! On découvre que pour faire simple, la DEFCON est un égaliseur 3 bandes où chacune d’elles est débrayable via un switch, le tout augmenté d’un booster MOSFET de 10 dB.. 

Tu DEFCON mec

Encouragé par le manuel qui me parle de trimpots pour régler la fréquence et le Q (hmmm j’aime trim-poter le Q…hum...) des médiums, j’ouvre la pédale et l’électronicien en moi analyse ce qu’il voit. Et j’avoue que ce qui me surprend, c’est de constater que nous avons affaire à une pédale analogique certes, mais contrôlée numériquement via une EPROM et un multi-potentiomètre numérique. Or cela me semble totalement sans intérêt sur une pédale ne disposant ni de programmation ni de presets. Mais peut-être quelque chose m’échappe-t-il ?
    Du CMS et du circuit intégré sur une pédale boutique ? Certains vont crier au blasphème !
                 
Peu importe, je commence à m’amuser avec la pédale. Les réglages de chaque bande d’égalisation sont en réalité des switches à 5 positions, et le boost est de valeur fixe. Cela correspond à l’esprit de la pédale qui est de retrouver aisément des réglages pour s’adapter à un changement de guitare ou de système, mais cela exclut également tout réglage fin.

Cependant, je dois bien admettre que le manque ne se fait pas ressentir tant l’ensemble des réglages me semble musical, chaque cran opérant un changement net sans être envahissant ou caricatural. Le booster a un grain qui me plaît, on retrouve cet apport “touch-sensitive“ qui fait tout le charme des boîtes à MOSFET. Après quelques minutes, je valide sérieusement l’intuitivité de la machine et le fait que ça sonne sévère !

La publicité n’est pas mensongère et l’on peut effectivement "sculpter" à loisir le son de sa guitare.

Il est facile de calmer et de rajouter de l’épaisseur à ses simples bobinages ou de redonner de la brillance à ses humbuckers, tout en dégageant des basses qui seraient trop baveuses. Avec la pédale dans la boucle, en deux-trois tâtonnements, sans toucher aux réglages de mon ampli, je passe d’un son rauque bien vintage à une saturation plus creusée et épaisse. Très sympa !

Alors oui pour pinailler j’aurais aimé des presets, ou au moins la possibilité d’enclencher le boost au pied, mais bon, ça sonne quoi. C’est l’essentiel, non ?

Extraits audio :
Guitare Yamaha RGX 421D dans combo Peavey Ultra Plus modifié, micros Tom Anderson. La Walrus est dans un premier temps entre la guitare et l’ampli puis dans la boucle d’effets. Emulation de HP et power amp Two Notes WOS III

Conclusion

La Walrus DEFCON 4 est pour moi le genre de petit joujou qu’on peut acheter comme un gadget et puis finir par ne plus s’en passer. Certains choix d’ergonomie peuvent être discutables, mais à la décharge du fabricant, c’est souvent le cas avec le matériel "signature" qui répond aux besoins assez spécifiques d’un artiste typé.

En tout cas, à 319 € prix catalogue, la bébête se situe dans le très haut du panier et vient concurrencer des poids lourds du marché… Alors est-ce que le jeu en vaut l’ogive nucléaire ? Vous seul avez la réponse mon général ! ACTIVEZ LE DEFCON ! Les bolchéviques ne passeront pas !
                            Tout est bon prétexte pour ressortir les Transformers de mon enfance :D
                        

Le Plus

•    Facile à régler
•    Grain du boost
•    EQ très musicales
•    Kitschitude over méga cool !

Le moins

•    Pas de presets
•    Pas de réglages fins
•    On aurait aimé un footswitch pour le boost
•    Le prix quand même un peu élevé

Pédale Walrus Audio Defcon 4