Kurt Cobain : Tenor ou baryton ?

Bonjour,

Je ne sais pas si j'ai posté au bon endroit, mais selon vous, Cobain était il baryton ou tenor. C'était pour une question de voix au'il accordait sa guitare en Eb ?

Merci de me répondre.

Me concernant jdirais ténor.

Pour In Utero il est accordé un demi ton plus bas pour donner plus de lourdeur à l'ensemble, ce n'est pas une justification vocale. Il pouvait monter tres haut, en témoigne l'unplugged. Je ne sais préceisément si on le classe ténor, en tout il est tout sauf baryton ! [/url]

exact

Il a une tessiture assez large, je dirai Baryton Martin parce que son timbre était forcé à partir du Sol3 alors qu'il avait une très belle voix entre le Ré1 et le Ré3.

Je suis étonné de la réponse précédente,nous parlons bien de la même chose, de sa tessiture, pas de son grain (ça fausse parfois).
Il chantait généralement assez haut, et rarement bas. A l'instant, un morceau qui me vient où il chante assez bas est "plateau", les second et quatrième vers des couplets sont assez bas, il n'y est d'ailleurs pas tellement à l'aise ! Mais après Cobain ça monte haut et sa sort en puissance ...

Je dirai donc ténor ... si vous voulez un baryton, écoutez donc son ami proche Mark Lanegan, une vrai voix d'outre tombe, et accessoirement l'un des tout meilleurs chanteurs du monde. Ya le Johnny Cash des dernières années aussi ...

Je pense que notre incompréhension nait du fait qu'on parle d'un chanteur amplifié alors que la tessiture est utilisée habituellement pour les chanteurs lyriques ce sur quoi je m'appuie pour donner mon avis.
Cobain montait relativement haut en effet devant un micro, néanmoins je persiste à dire qu'il forçait au delà su Sol3.
L'ambitus correspond à toutes les notes que peut émettre un chanteur.
Ainsi un baryton peut monter jusqu'au Sibémol3 (note la plus haute utilisée par cobain) et même au contre-ut pour les grand barytons comme Kakabadze de même qu'un ténor accroche le Sol1 mais dans les 2 cas le son sera écrasé ou forcé donc au delà de la tessiture.
Dans l'opéra le baryton a une voix pleine mais pas spécialement grave, il doit régulièrement monter au Sol3 voir au Lab3.

L'unplugged justement est un bon exemple, sur la première partie de where did you sleep last night la voix est claire et correspond aux notes de baryton, lorsqu'il termine sur des sphères de ténor il force vraiment bcp, la voix déraille sur la fin, c'est ce qui fait tout le charme du rock mais on outrepasse la définition de la tessiture.

PS: Mark Lanegan a une tessiture de basse

Ah, il me semblait bien ... merci de tes précisions en tout cas, tres interessant !
Donc Lanegan, c'est ce qu'il y a de plus bas ou on trouve plus bas encore ?

Tiens d'ailleurs, cela te gênerait-il ne nous écrire le champs des notes pour ces 3 registres s'il te plait (ténor, baryton et basse) ?

Oui c'est ce qu'on appelle Basse pronfonde ou contre-basse.
C'est une voix aussi rare que les contre ténor (qui sont souvent d'ailleurs bizarrement baryton en voix de poitrine) sauf que la voix de contre ténor a été énormément utilisée par Bach, Haendel ou Purcell à l'ère baroque.
Celle de basse profonde se rencontre sur peu d'œuvres majeures (la flûte enchantée quand même)

Approximativement si on se base sur l'ère baroque:
Une basse se trouve entre le Do1 et le Do3
Un Baryton entre le Sol1 et le Sol3
Un ténor entre le Ré2 et le Do4
Un contre ténor entre le Sol2 et le Sol4

Merci beaucoup de tes réponses ... en fait, je pense que définir un chanteur aujourd'hui n'est pas aisé. A l'ère baroque, ou en parlant des compositeurs/chanteurs que tu cites, j'ai l'impression qu'on définit non pas un chanteur, mais un rôle dans une pièce, un type d'interprétation.
Aujourd'hui, comment définir un type comme Jeff Buckley, qui avait jusqu'à 5 octaves et demi parait-il (jamais compté, Lanegan par contre j'ai compté, sur disques, 2 octaves et 2 tons), qu'on qualifierait de ténor à priori, mais qui pouvait descendre plus bas que le SOL1 (note la plus basse du baryton) et monter plus haut qu'un SOL4 (note la plus haute du contre-ténor) ?

Définir une voix a toujours été un soucis et en réalité je crois encore plus à l'époque où le compositeur devait s'adapter à une voix par exemple Porpora a écrit Alto Giove pour Farinelli
Mais il est vrai qu'on se posait moins de questions parce que le chanteur était bcp moins libre.

Dès l'enfance ils étaient programmés pour chanter dans une tessiture précise, les enfants qui avaient les voix les plus pures étaient castrés par exemple par conséquent ils n'avaient plus d'autres choix que de chanter contre ténor ou sopraniste (les femmes n'avaient pas le droit de chanter)
Par contre pendant l'ère baroque pour laisser les chanteurs s'exprimer tu avais souvent une seconde partie où le chanteur pouvait ornementer et improviser pour montrer ce qu'il savait faire.
Enfin on utilisait rarement plusieurs techniques de chant, par exemple le ténor chantait quasi toujours en voix de poitrine et le contre ténor quasi toujours en voix de tête.

C'est ce qui fait que Jeff Buckley peut balayer aussi large, en voix de poitrine il est ténor (même s'il peut plutôt bien descendre le son ne sort pas aussi amplement) mais il utilise aussi les technique de voix mixtes (il finit souvent ses montées comme ça, la voix perd en puissance mais gagne en pureté comme sur les montées de Lilac wine), là il entre dans la sphère des haute contre, enfin en voix de tête il est dans la tessiture des contre ténor (cf corpus christi carol)

On peut aussi prendre l'exemple de Mike Patton qui est super à l'aise en baryton crooneur mais pas moins non plus après le La3, il taquine peut être moins bien la voix de tête que Buckley (ça serre plus)

Mais ça n'est finalement pas exceptionnel, même en classique tu as un mec comme Andréas Scholl qui est le plus grand contre ténor du monde et en même temps est un baryton plus qu'honorable.
Ex (un duo avec lui même):


La différence c'est que Scholl ne peut pas être augmenté sur une console en fonction du morceau, on ne peut pas non plus ajouter de compresseur sur sa voix en live pour que le volume soit homogène qqsoit la note et la technique utilisée...etc.

Oui voilà, c'est le sens que je voulais donner plus haut, on limitait les chanteurs alors qu'aujourd'hui, ils peuvent jouer de plusieurs techniques.
Pour Buckley, je vois tres bien ce dont tu parles, on peut aussi parler de la note tenue à la fin d'Hallelujah, mais je pense que ce n'est pas contraint, j'ai l'impression qu'il atteint parfois les mêmes hauteurs avec beaucoup de puissance: par exemple, sur le live à Chicago si tu connais, il pousse deux notes au milieu du pont de "dream brother", c'est d'une puissance ! Ou la fin de "grace", c'est aussi un bon exemple ...

Enfin, merci pour tes explications en tout cas, et pour le lien, je ne connaissais pas Andreas Scholl.

Oui sur le live à Sin-é il enchaine aussi prouesse sur prouesse, Calling you est magnifique, tantôt poitrine, mixte ou voix de tête toujours avec une musicalité géniale. C'était le patron...

Entièrement d'accord ... "live at Sin-é", petite préférence pour "the way young lovers do", "if you knew", "sweet things" ...

Et bein, ça fait plaisir des topics où l'on parle de mes chanteurs préférés, parce que le Lanegan parfois j'ai l'impression qu'on est trois pelerins à le connaitre ! Pourtant c'est une des plus belles voix en activité, mise au service d'un univers particulièrement entier ... sur l'album "field songs", le dernier morceau, "fix", il atteint de ces basses (le DO1 justement me semble t-il) !