Bonjour tout le monde, je bobine des micros depuis quelque temps déjà, c'est même sur ce forum que j'ai appris.
Depuis tout petit je m'étais toujours intéressé aux micros de guitare et je savais qu'ils n'étaient qu'une bobine de cuivre autours d'aimant, j'avais donc cherché à rassembler des aimants et à récupérer du cuivre dans un moteur électronique mais mon père m'a dissuadé d'essayer me disant que c'était impossible de la faire à la main et qu'il fallait certainement une machine très perfectionné (mais bon, j'avais environ 10 ans et je ne sais pas ce que ça aurait donné).
Enfin bref, ça fait quelques mois que je fabrique des micros, j'ai commencé avec une petite bobineuse fabriqué maison avec un vieux moteur de magnétophone.
Puis j'ai fait la rencontre de Stephen de Valve Art Production,
http://www.valveart-tech.com/ qui m'a fait découvrir de super guitares vintages et de super Amplis, effets, etc.
Étant ingénieur du son, j'ai toujours été très intéressé par le son et ça m'a complètement ouvert les oreilles de jouer sur des guitares comme ça. Jouant dans des jam sessions à droite à gauche, il m'arrive aussi souvent de me faire prêter de très bonnes guitares.
J'ai acheté des répliques de PAF pour ma Les Paul chez Valve Art, bobinés à la main, j'en suis très fier.
Puis j'ai décidé de passer à la vitesse au dessus, j'ai acheté un ampli Sound city 50+ de 1972 (inventé par le fondateur de Hiwatt) pour avoir une bonne référence. j'ai acheté une bobineuse sur stewmac et des kits de micros, différents fils de cuivres, différents aimants, etc...
Puis j'ai bobiné, j'ai refait les micros de toutes mes guitares. J'ai réparé et fabriqué des micros pour des potes. Notamment des copies des micros strat 1959 pour un pote fan de Stevie Ray Vaughan. Je dois dire qu'aujourd'hui ,je penses que je pourrais faire mieux mais que comparés aux micros custom shop de certaines grandes marques connues, mes micros sont bien au dessus, au niveau du respect des harmoniques, de la dynamique, du timbre, etc...
Maintenant quelques points sur ce que je considère comme un bon micro :
La guitare génère un son, une fondamentale et de nombreuses harmoniques (plus ou moins nombreuses suivant la lutherie), le micro doit (c'est son but quoi qu'on en dise) capter ce son au mieux, il doit respecter toutes ces harmoniques. Un micro fonctionne un peu comme un filtre RLC, il n'a pas une réponse en fréquence plate mais il va privilégier une bande de fréquence. Tant qu'à faire autant qu'il privilégie les fréquences les plus caractéristique et les plus présentes sur une guitare. C'est là qu'entre en jeux la fréquence de résonance qui dépend de l'impédance, qui dépend de R (résistance), L (inductance de la bobine) et C (capacité entre les spires) de ces données dépendront aussi le factuer Q, c'est à dire la largeur de la bande de fréquence.
Donc déjà si le nombre de tour ou un des nombreux paramètres en jeu font qu'on est à coté des fréquence caractéritiques de la guitare, c'est mal barré, ensuite la fréquence de résonance est une des chose qui donne vraiment la couleur du micro. Le facteur Q (largeur de la bande de fréquence) est aussi déterminant. (bande moins large = Twang il me semble (références necessaires;-))
Ensuite la capacité et l'inductance ne font pas qu'atténuer les fréquences mais elles entrainent aussi un déphasage des fréquences entre elles, et des fréquence déphasés entre elles ce n'est pas très beau.
J'ai lu dans plusieurs topics sur ce forum que la résistance n'avait pas d'influence sur le son du micro, pourtant la résistance est un obstacle au passage du signal. Un ingénieur du son on essaye de faire en sorte que le son passe par le moins de résistance possible (en mettant les potentiomètres de gain le plus faibles possible et les potentiomètres de volume le plus fort possible) pour avoir un son moins sale.
La résistance est donc un élément qui salit le son, comme le font d'ailleurs aussi l'inductance et la capacité en salissant le son à leur manière (ce n'est pas pour rien que l'on parle de capacité parasite).
Voila pour la théorie.
Dans la pratique en ayant essayé pas mal de modèles de guitares vintages et de micros vintage, sur de très bons ampli, j'ai toujours trouvé que ces micros (on m'a fait essayer de bons modèles) respectaient merveilleusement bien les harmoniques et la dynamique de ma guitare et de mon jeu. Je m'attendais à tout le comtraire quand j'ai essayé des micros vintage, je m'attendais à un son extrêmement crade et c'est tout le contraire.
On dit des micros vintages qu'ils ont du caractère, c'est un abus de langage, au contraire il n'ont aucun caractère mais par contre ils transmettent très bien le caractère du guitariste comparés à certain micros modernes qui ont un fichu caractère et qui n'en font qu'à leur tête.
Avec les micros de ma Gibson Les Paul de 1985 j'avais beau essayer de faire des nuances, le micro ne transmettait rien de mon jeu. J'ai depuis changé pour des répliques de PAF et c'est autre chose, chaque note à le son que je lui donne.
Par contre lorsque l'on veut s'équiper de tels micros pour gagner en harmoniques et en dynamique il faut avoir aussi un ampli qui respecte le son des micros, et des pédales d'effets qui ne vont pas non plus bouffer de dynamique (avec true bypass de préférence).
Pour les amplis ce n'est d'ailleurs que dans le vintage ou dans le très haut de gamme (style matchless) que j'ai trouvé cela.
La plupart des pédales d'effet entrainent aussi de grandes pertes même lorsque l'effet est désactivé.
Il suffit donc qu'un élément dans la chaine entraine des pertes pour que le son soit beaucoup moins riche en harmonique et en dynamique.
Je vais terminer ce paragraphe en faisant remarquer qu'on ne peut pas dire que dans le son, c'est 33% le guitariste, 33% le bois, 33% les micros, etc car, sans donner de pourcentage, la musique est quelque chose de purement humain, ce qui importe en guitare, c'est le guitariste et souvent les bons guitaristes sont capables de s'adapter au matos qu'on leur met entre les mains. Le matos, n'est que l'outil qui va leur permettre de transmettre leur émotions comme un pinceau pour un peintre ou un appareil photo pour un photographe. Dans certaines conditions le guitariste va être plus ou moins avantagé (même parfois par un trop plein de dynamique (d'où l'utilisations de compresseurs)) chacun a ses gouts, mais je pense que le matos n'est que l'intermédiaire, ce qui est intéressant c'est l'artiste.
Je dis ça et pourtant je joue avec des instrument vintages (gibson 1965, fender 1957, 1958, 1963, Hiwatt 1972, etc...) et je bricole tout mais il m'arrive de devoir faire mes preuves avec une guitare folk bon marché mal réglée et dans cette situation, les gens qui t'écoutent ne s'intéressent pas plus à la marque de ton médiator qu'à la couleur de tes chaussettes.
Bref, j'espère vous avoir renseigné un peu sur les micros, j'ai eu l'impression de plutôt raconter ma life
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PS : Les micros gibson des années 50 / 60 sont bobinés avec une Leesona 102 qui fait tout le travail automatiquement, le fil n'est pas guidé à la main (contrairement à Fender dans les mêmes années) cependant les personnes qui ont démonté et débobiné des micros gibson de cet ère ont souvent l'impression que ces micros on été bobinés à la main. Cela est diu à l'imprécision de cet machine qui était conçue pour bobiner des bobines beaucoup plus grosses normalement. De même le fil de cuivre est anormalement tendu car le "tensioner" était prévu pour tendre du fil plus épais.