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- Publié par
bongo le 16 Oct 2008, 11:24
En tant que fabriquant des micros SP Custom, je vais me permettre de répondre à certains points :
_Primo : le plus "scientifique" :
Le bobinage à la main entraine un chevauchement, un espacement et une aération du bobinage que ne présente pas un bobinage industriel. Physiquement, cette manière de bobiner entraine une capacité "parasite" moindre, un filtre coupe haut amoindris et donc des harmoniques naturellement plus riches et fournies.
J'ai recement rebobiné un Pearly Gates pour un client. Même composants et même specs donc.
J'ai juste utilisé du vrai Plain enamel en lieu et place du Polysol colorié utilisé par Duncan. La personne n'utilisait jamais son Pearly Gates, trop froid, trop impersonnel, trop pauvre à son goût en clean... Et maintenant il l'adore.
A noter que dans les nombreux micros dit "boutiques", la plupart utilisent aujourd'hui des machines hyper sophistiquées pour bobiner leur micro et simuler un bobinage manuel.
Si Wolfetone à une démarche honnête et l'annonce sur son site Web et ne s'en cache pas, d'autres dont je tairais le nom écrivent "handwound" sur leur site web et bobinent à la machine en réalité. A un moment, pour produire plus, l'homme ne va pas assez vite. La qualité s'en ressent (les fameux "c'était mieux avant" sont parfois justifiés par cette simple étape artisanat/production plus massive). Il y à peu d'artisans véritables faisant tout à la main de A à Z comme sylvain de chez Kami ou votre serviteur.
_Secondo : les composants
Un micro dit "boutique" offre l'avantage à son concepteur de pouvoir être contrôlé de bout en bout. Chez moi, chaque composant est trié sur le volet : fils de cuivre de qualité supérieur, heavy formvar et plain enamel (plus fabriqués à ce jour) en quantité importante en stock, aimants d'alliage supérieur taillés sur mesure, conducteurs (plots ajustables et non ajustables, guides cordes, etc ...) de qualité supérieure (acier, argent), capots et embase de qualités supérieures (nickel/argent), etc ....
La différence entre le bon et le haut de gamme se joue sur certains détails, il faut donc empiler tout ces détails pour atteindre l'excellence.
tercio : la souplesse
Un micro dit "boutique" est entièrement contrôlé dans son essence, dans sa "vibe", dans sa conception par le constructeur. Il est donc relativement facile pour lui de faire des versions custom de ses différents modèles et de proposer ainsi à ses clients, (particuliers, luthiers, revendeurs, etc ...) des micros sur mesure sans un cout "Seymour Duncan Custom Shop".
De plus, le bobinage manuel permet de modeler facilement, pour peu qu'on ai acquis le bon touché, la façon de bobiner, les paterns, la tension et l'assemblage manuel permet lui de modeler l'espace de bobinage. Ces deux paramètres assemblés jouent un rôle énorme dans le son final d'un micro. Prenez par exemple un micro strat, conservez le nombre de tours et modifiez la hauteur d'espace de bobinage, le son change. Modifiez la façon de bobiner, le son change aussi. Changez aussi les aimants, leur taux de magnétisation, le type de fil de cuivre et pour un "simple" micro strat vous avez déjà une infinité de possibilité sonore !
_Et enfin : le haut gain.
Je fais pas mal de micros "high-gain" et suis persuadé pour toutes les raisons citées là haut de l'apport d'un micro bourrinos artisanal. Certes, l'utilisation récurrente d'aimants céramiques et l'impédance élevée retirent de la dynamique, mais il reste encore bien d'autres éléments sur lesquels jouer. Entre autres, Stéphane Buriez de Loudblast/Clearcut, Snake de Black Bomb A, Tagada Jones, les Darkness Dynamites et autres Sidilarsen utilisent mes micros en lieu et places de leur Seymour, Dimarzio et EMG. C'est qu'en tant que pro, ils y trouvent un interêt