Josh43 a écrit :
Monsieur M: traites moi d'hurluberlu naïf si tu veux, mais oui, je suis persuadé que l'éducation et la culture sont freins à la manipulation et par là même aux totalitarisme. Je ne dis pas qu'ils sont des gardes fous absolu, et je ne suis pas naif au point de croire qu'il existe un quelconque système éducatif qui ne soit pas "orienté". Pour se faire une opinion indépendante, il faut avoir les outils pour comprendre et interpréter le monde dans lequel on vis, savoir interpréter et hiérarchiser l'information et avoir une base culturelle minimum pour en comprendre le sens. Cela ne peut se faire sans une certaine forme d'éducation. (lire, écrire, compter, avoir les bases minimum en histoire géo, comprendre les institutions..) Mais je n'ai jamais dit que l'enseignement était ou "parfait" en aucune manière. Je dis juste que l'abscence d'instruction, c'est pire...
Naïf suffit. La question est : quelle est ta vision du totalitarisme. Si tu parles de l'image mythique du Reich, certes on en est loin (à ce propos, je te conseille le film
Die Welle, une petite claque sympathique). Mais le contrôle et l'asservissement ne passe pas que par cette modalité.
Enfin, je ne suis pas d'accord avec toi par rapport à l'illettrisme. Je constate en effet que si j'avais été illettré, j'aurais eu l'air d'un idiot, comme apparemment "ceux" de la Réunion en période d'élection (en même temps ce département cumule : alcoolisme, crimes de sang, etc), mais surtout parce que l'époque veut que, sans cette capacité, un grand nombre d'informations ne nous soient pas accessible. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu, et il y a encore, des cultures riches, qui ne passaient pas par l'écriture. Et c'est surtout très présomptueux de croire et faire croire que ta capacité de lire et d'écrire fait de toi un individu supérieurement armé face à un pouvoir quelconque. L'époque nous le confirme : aujourd'hui, dans un pays classé 11è en terme d'IDH (qui comprend l'illettrisme dans ses variables), je ne vois aucun contre pouvoir effectivement à l'oeuvre. Juste un "oui" béat au spectacle des évènements.
Biz a écrit :
Tu n'as pas suivi la dernière présidentielle?
Non.
Mais l'expression a le mérite de mettre en lumière un point important : dans la démocratie que nous connaissons, il n'y a pas de participation.
Shmotz a écrit :
On a la chance en France d'être dans un système que l'on peut quitter.
Quoi ?!
Précisions...
Shmotz a écrit :
L'essentiel c'est de se sentir libre non ?
Certes, si tu te sens l'âme d'un Sisyphe, tant mieux pour toi.
Shmotz a écrit :
Je ne pense pas que l'on puisse nier le fait que la société civile ait aujourd'hui un certain pouvoir.
Certes, mais sur quoi ? Quand tu me parles d'un collectif dont l'action "a abouti" à un Grenelle, une sorte de débat, ou de table ronde, je trouve ça franchement pauvre.
Josh43 a écrit :
Et puis, monsieur M, je vois pas bien en quoi se baser sur l'éducation serait faire preuve d'égocentrisme: les africains auraient donc le "droit" d'être illettrés plus que les européens... Moi ce genre de réflexion (que j'entends bcp trop souvent ces derniers temps) me parait teinté d'une vraie forme de néocolonialisme déguisé... La lecture, l'écriture.. Un truc de "blancs", quoi
Hein ? Tu serais bien sympathique de m'éviter les amalgames vaseux du genre, et d'éviter de me faire dire ce que tu fantasmes.
Je ne parle aucunement de l'éducation comme ethnocentrisme, je parle de ton éducation, la nôtre (je pense qu'on la partage), l'éducation républicaine, lettrée. Et quand je parle d'ethnocentrisme, je ne m'en tiens pas au blanc/noir. Il y a eu des cultures "blanches" qui passaient par la transmission orale, des cultures noires qui passaient par l'écriture (d'ailleurs, le discours de certains fascistes noirs récurrent est : "à l'époque où la civilisation nègre prospérait en Egypte, les blancs portaient des peaux en chassant le sanglier").
Au rayon des fantasmes du néo colonialisme, je pourrais d'ailleurs tout aussi bien balancer que le "désir d'éduquer" fut un des mots d'ordre du colonialisme. Outre que c'est toi, et toi seul, qui a parlé de noirs/blancs.
lui
Pendez-les tous.