20 century boy a écrit :
clarissep a écrit :
Maintenant, je te dirai je trouve que les hétéros eux aussi doivent se comporter normalement, des couples qui à la limite s'enverraient en l'air devant tout le monde, je trouve ça aussi critiquable...
Des filles qui dandinent du cul on en voit quand même pas mal.
Et des couples hétéros qui s'affichent pas mal aussi, surtout chez les ados...
des fois on est presque au delà des préliminaires...
La normalitée en terme de comportement sexuel reste quand même assez floue... Il y a la sexualitée affichée, celle qui est une forme d'apartenance sociale. Dans ce cas, certes Pakyie a raison, les homosexuels sont anormaux puisque minoritaires donc en dehors de la norme définie par la majoritée. je suis marié, j'ai deux enfants, un chien blablabla, je suis bien sous tous rapports, etc... c'est ce qui définit (en plus de notre boulot) notre appartenance social. Ce qui fait que Jean-Marc, de la compta viendra m' adresser la parole à la cantine ou que la voisine de Clarissep viendra lui parler ( elle renvoit les signes d'une femme "bien") . On pourrait la définir comme "sexualitée de reproduction+ sociale").
A coté de ça, la sexualitée vécue ( celle qui fait que vous effacez l'historique de votre navigateur internet de temps à autres
) est beaucoup plus difficile à définir en terme de normalitée . C'est la sexualitée du plaisir et là... ben, d'après un ami homo, les endroits de rencontres homos sont remplis de pères de familles qui viennent trouver ce que leur femmes leur refusent... sans parler du bondage, le SM etc... enfin je n'entre pas dans les details, tous le monde connait les divers genres de pratiques sexuelles tout seul, à deux ou plus.
Donc, en gros, la normalitée se résume à "suis-je capable d'afficher une façade
normale ( hétéro) et avoir (au moins) un enfant."
image publique+ fertilitée.
Bonne analyse de la "sexualité affichée/vécue".
L'apparition de l'homosexualité sur la scène publique n'est qu'un effet secondaire de la culture moderne d'affirmation de la libertée individuelle. De la même manière que le désir de l'individu prend le pas sur les contraintes sociales, la sexualité vécue définie par 20 century boy l'emporte sur la sexualité affichée.
Il reste la différence essentielle de la reproduction, soulignée par Pakyie. Elle a deux effets : premièrement, chaque homosexuel est élevé dans un monde hétérosexuel, et non pas au sein d'une culture neutre. Le "coming out" est donc une forme de reniement, celui du personnage affiché jusque-là, ou tout du moins attendu ; deuxièmement, l'homosexuel adulte, malgré, souvent, son désir de copier le modèle hétérosexuel (mariage monogame), n'a pas, pour la société, la même importance que l'hétérosexuel puisqu'il n'assure pas sa survie.
Tant que cette différence subsistera, l'homosexualité, à mon avis, ne sera jamais acceptée pleinement, au mieux tolérée. Il est cependant envisageable que la science permette de créer un enfant à partir des gènes de deux personnes du même sexe. A partir de là, le lien sera définitevement tranché entre sexualité et procréation, et la sexualité deviendra uniquement un plaisir individuel. Un couple homosexuel élevant ses enfants sera probablement rapidement accepté, car "bons citoyens". Le clonage pourrait même carrément supprimer la nécessité du couple, et la société pourrait se construire autour d'une cellule parent unique - enfant.
La question de la reproduction rejoint à plus grande échelle celle de la démographie. A l'échelle mondiale, l'avenir de la tolérance à l'égard de l'homosexualité dépendra, comme celui d'autres valeurs de la société moderne, d'une course contre la montre : celle des idées contre la démographie. L'histoire nous a montré qu'en général, les idées progressistes, une fois apparues, se répandent d'elles-mêmes. Mais que se passe t-il si la société qui les défend vient à disparaître ? L'acceptation de l'homosexualité, l'émancipation des femmes, et d'une manière générale l'affirmation de l'individu se sont accompagnées d'un problème démographique (les liens de causalité sont complexes, mais ce n'est même pas la question ici). Les carcans sociaux qui répriment l'homosexualité ou réduisent les femmes en esclavage ont fait leur preuves pour une chose, à défaut de rendre les gens heureux : assurer la survie de l'espèce. La question cruciale est donc la suivante : les valeurs de notre société sont elles capables de se transmette à d'autres avant que notre société moderne ne soit plus qu'une minorité négligeable ?